Deux spécialistes d'histoire contemporaine, Jean-Pierre Rioux et Jean-François Sirinelli, dirigent cette Histoire culturelle de la France qui va de l'établissement des Francs en Gaule à la période contemporaine. Dans ''Le temps accéléré'' (1918-1962), Sirinelli s'emploie à expliquer le rôle de l'école, des instituteurs et plus généralement de l'instruction en général dans l'ancrage des valeurs républicaines.
Ils tendent ainsi à comprendre comment, au fil des siècles, les Français se représentaient leur époque et s'attachent à mettre en évidence l'évolution des productions culturelles, qui se font miroir des normes, des valeurs des sociales. Se profile alors une définition de du monde contourné par le divertissement, pensé par les grandes constructions intellectuelles, expliquées par la science. Mais également maîtrisé par les techniques, l'éducation et l'instruction. Finalement, l'Histoire de France se réécrit à travers le truchement des ceux qui ont posé un regard critique sur leur siècle.
Le quatrième tome tente d'analyser ce qui a été transmis, acquis, dit, pensé, imaginé et créé au XX° siècle dans le pays. Les grands débats se structurent autour des productions culturelles quelles qu'elles soient, et le développement et la diversification des moyens de communication (radio, télévision…) fait intervenir pour la première fois le concept de « masses », redéfinissant les rapports entre des Hommes entre eux et ceux qu'ils entretiennent avec la culture.
[...] La libéralisation de la presse permet d'augmenter le nombre de publicités dans les journaux, qui supplante les affiches traditionnelles. En 1922 apparaît la radio, les premiers spots publicitaires seront eux diffusés dès 1928 En 1923, Citroën propose l'achat à crédit avec sa campagne publicitaire, favorisant ainsi les citoyens de la classe moyenne à l'achat. Dans les années 1930, la publicité américaine, plus technique, entre en scène s'opposant à la publicité française plus artistique comme celle d'un Cassandre. On voit ainsi naître des cours de publicité en école de commerce, puis le métier de publicitaire. [...]
[...] Analyse critique La culture, miroir de la société 1. Les débats idéologiques structurants et intellectualismes donnent une impulsion à la société et la cimentent Le vingtième siècle est marqué par une certaine dichotomie des idées politiques et les intellectuels se font à la fois chantres des idées et inspirateurs de mouvement populaire. Autour des valeurs républicaines se structurent divers débats qui font écho des préoccupations sociales. En témoignent les années trente qui marquent véritablement le début de l'engagement des clercs en politique. [...]
[...] Est-ce à dire pour autant que la société ne trouve aucun consensus global ? Certains thèmes traités laissent à penser le contraire que les Français se retrouvent sur certaines valeurs essentielles, héritées de leur Histoire. Le pacifisme tout d'abord, surtout à l'entre-deux-guerres (mais qui est plus une attitude de rejet de la violence puis se muera par la suite en véritable idéal). Un certain gout pour l'humanisme ensuite, une volonté de revenir sur l'individu et ses préoccupations qui fait écho aux crises rencontrées au cours des trente ans couverts par le temps accéléré Productions culturelles et leur rapport avec le climat de société Sirinelli rend compte d'un phénomène de conditionnement réciproque entre productions culturelles, état d'esprit des Français et orientation politique. [...]
[...] En réalité, cette union est loin d'être systématique et la culture est par essence indépendante de toute influence. Si elle a penché d'un côté ou de l'autre à certains moments de l'histoire c'est davantage par miroir des aspirations sociales que par connivence avec une certaine idée du pouvoir, des valeurs à transmettre par l'État. Cette idée se traduit particulièrement bien avec le surréalisme des années folles qui correspond à un besoin de renouer avec le rêve, l'insouciance après une guerre des plus sanglante. [...]
[...] Les ravages de la guerre induisent un climat de pessimisme et de malaise latent plus que le sentiment d'une résurgence comme le pense Sirinelli. Cette philosophie corrobore le succès que connaît alors le théâtre de l'absurde, Camus, Beckett : le langage mis en scène n'est plus un moyen de communication, mais exprime le vide, l'incohérence et représente la vie, laquelle est elle-même ridicule. II- Les masses du vingtième siècle 1. Le déploiement des moyens de communication permet une diversité culturelle prodigieuse La culture républicaine semble avoir, selon Sirinelli cédé la place à une culture de masse, qui s'enracine à travers les médias. [...]
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