Sociologue français, Georges Vigarello est né en 1951. Après l'École normale supérieure d'éducation physique, il enseigne la gym et étudie la philosophie. Il est aujourd'hui professeur à l'Université de Paris-V et participe à la revue Esprit. Après avoir dressé l'histoire du corps, l'histoire du viol et consacré différents travaux au corps, c'est une analyse de la beauté que nous propose Georges Vigarello, chercheur à l'École des hautes études en science sociales.
Son livre propose à la fois l'histoire des codes de beauté, mais aussi des manières de les énoncer comme de les regarder. Cela n'est pas une histoire de l'art, mais plus une histoire sociale. Cette histoire porte sur ce qui plaît ou non dans une culture, dans un temps. Cette histoire ne se limite pas aux formes. Elle comprend les repères expressifs : l'attention portée aux indices venus de l'intérieur (l'âme) ; elle porte sur les imaginaires (tonicité, rythmes, mobilités) ; elle comprend l'allure, la tenue.
Avant de commencer la lecture de l'histoire de la beauté, des questions viennent à l'esprit du lecteur. En effet, G. Vigarello va-t-il suffisamment rattacher l'histoire de la beauté à celle de la société entière ?
[...] Cette découverte entraîne la naissance du désir, jusque-là inconnu. Les artifices sont alors acceptés par la société qui les rend légitimes. Ils sont désormais diffusés à grande échelle dans la société, faisant de la beauté un droit pour chacun. La beauté romantique fait de l'excellence physique un nouveau critère de beauté, tout en augmentant l'importance accordée au visage (et notamment aux yeux), par lequel passe l'intériorité. Le regard sur le corps s'enrichit, donnant une plus grande attention aux contours et au corps. [...]
[...] Ainsi s'opère une uniformisation de la société. Les affirmations individuelles se retrouvent alors dans le maquillage ou encore l'allure. Mais, le triomphe du sujet accroît la sensation d'échec lorsque la beauté recherchée reste inaccessible. Cela devient alors une cause de mal-être bien que le bien-être soit présenté comme seule vérité. Ce changement de silhouette, qui révèle désormais des lignes étirées, des gestes allégés et une véritable gracilité révèle l'autonomie dans les lignes du corps. Cela illustre une profonde transformation de la femme, pour qui la libération et la recherche de la fin des contraintes sont primordiales. [...]
[...] C'est grâce à la philosophie des Lumières que naît la séparation entre la beauté humaine et celle divine. Cette philosophie apporte le relativisme qui consiste alors à soutenir que toute connaissance est relative à un individu particulier. Un tel changement dans la manière d'envisager la beauté permit un enrichissement du vocabulaire ainsi que l'invention d'une pensée esthétique. Le regard que l'on porte sur les femmes prend alors plus en compte le mais surtout les hanches, dont la mission est purement fonctionnelle puisqu'il s'agit de la gestation. [...]
[...] Un changement visible s'opère : la mise en visibilité des contours physiques féminins. Cette transformation donne naissance au "dessous", dont l'importance grandit peu à peu. La conséquence d'une telle évolution est la modification des parures et des modes, mais surtout de l'esthétique corporelle. Le nu, que ce soit dans les publicités ou bien dans la réalité (à la plage) est quant à lui mis à jour. Ainsi, la véritable libération de la femme commence : le corset disparaît avec les débuts de la gymnastique, censée rendre au corps sa liberté naturelle. [...]
[...] "Histoire de la beauté", de Georges Vigarello Sociologue français, Georges Vigarello est né en 1951. Après l'École normale supérieure d'éducation physique, il enseigne la gym et étudie la philosophie. Il est aujourd'hui professeur à l'Université de Paris-V et participe à la revue Esprit. Après avoir redressé l'histoire du corps, l'histoire du viol et consacré différents travaux au corps, c'est une analyse de la beauté que nous propose Georges Vigarello, chercheur à l'École des hautes études en science sociales. Son livre propose à la fois l'histoire des codes de beauté, mais aussi des manières de les énoncer comme de les regarder. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture