Histoire des Antilles françaises, Paul Butel, colonisation française, début du règne de Louis XIII, départementalisation de 1946
Paul Butel, historien français né en 1931 dans le Finistère est un spécialiste de l'histoire coloniale plus particulièrement française. Il est agrégé d'histoire, docteur ès lettres et professeur émérite d'histoire moderne à l'université de Bordeaux.
Ses publications portent essentiellement sur la colonisation (Commerce et plantation dans la Caraïbe XVIIIe et XIXe siècles ; Un Officier Et La Conquête Coloniale, Emmanuel Ruault), l'Océan Atlantique (Histoire de l'Atlantique, de l'Antiquité à nos jours) et la ville de Bordeaux (La vie à Bordeaux au XVIIIe siècle ; Les dynasties bordelaises ).
Histoire des Antilles françaises : XVIIe-XXe siècle traite de la colonisation française du début du règne de Louis XIII à la départementalisation de 1946.
[...] La concurrence mondiale ne cesse de s'amplifier touchant ainsi la culture sucrière. Le débat se fait jour sur l'identité antillaise, entre assimilation et autonomie, deux arguments lancés par les élites noires. Depuis la départementalisation de 1946, la dépendance économique croissante envers la métropole reste importante pour le maintien à flot de ces îles. C'est pourquoi les îles ont décidé de se diversifier depuis les années 1990 notamment dans le secteur touristique, non sans racisme envers les métropolitains. En somme, c'est une recherche très détaillée, très dense, pédagogique pour un sujet d'histoire apparemment d'ordre général concernant une myriade de petites et grandes îles d'une superficie inférieure à km². [...]
[...] Ensuite, sous le coup des indépendances de St Domingue et Haïti, les historiens se sont détournés du sujet. Il fallut attendre les années 1920-1930 pour que la Revue française d'histoire d'outre-mer s'y intéresse à nouveau, puis la décolonisation a également créée une recrudescence d'intérêt chez les marxistes, et les colonialistes puis les universitaires. La majorité des choix bibliographiques pour composer cette remarquable synthèse concerne des publications (ouvrages et articles) essentiellement du fait de métropolitains français. Si on se penche plus près, on s'aperçoit que les œuvres sont parfois anciennes (22 sources pour les années 1950-60-70) au moment même où se développe timidement des études sur la disparition de l'empire colonial français sources sur 91 sont des années 1990-2000 et sont le fait d'universitaires métropolitains de Bordeaux (où Butel a enseigné), et de Paris la plupart du temps ; à l'exception de Geggus, professeur à l'Université de Floride. [...]
[...] Butel explique clairement que la course aux colonies a commencé dans les Antilles pour des motifs purement commerciaux. L'auteur présente l'évolution économique des colonies : on est passé de l'acclimatation difficile des pionniers au XVIème siècle avec des flibustiers comme Paulmier de Gonneville, d'Esnambuc, du Tertre, ou Liénart de l'Olive. Tous ont dû avoir recours aux Indiens pour pouvoir survivre. Très rapidement, les français mettent en place les bases de la société de plantation fondée sur la destruction des Indiens et l'esclavage. [...]
[...] Ce que nous pouvons reprocher à l'ouvrage de Paul Butel c'est d'aborder l'histoire des Antilles françaises en 4 parties chronologiques et non pas thématique. En effet, on suit un ordre chronologique standardisé, à commencer par le XVIIème siècle (sorte de passage obligé); puis le XVIIIème siècle occupant à lui seul 140 pages; la fin de l'ancien régime colonial de 1789 à 1848; enfin de l'abolition de l'esclavage à la départementalisation Les 4 parties sont déséquilibrées : la 1ère partie n'évoque que de manière parcellaire la concurrence politique qui hante les pays européens (empires coloniaux) au XVIIème siècle ; il est regrettable que la fin de la période ne comptabilise qu'une dizaine de pages ; certains événements sont racontés de manière elliptique comme les événements politiques et sociaux. [...]
[...] La singularité de l'homme c'est qu'il a recours qu'aux sources privées, aux papiers de familles des descendants des colons car pour lui, les documents dits officiels ne le sont pas vraiment. Ensuite, l'avancée la plus remarquable est d'avoir eu recours à la généalogie antillaise qui s'est traduit par le développement d'associations (GHC : généalogie et histoire de la Caraïbe ; les dossiers du CGHIA Pour conclure, d'avoir remis récemment la question des sociétés coloniales au CAPES et à l'agrégation est une sorte de reconnaissance espérant que désormais nous n'ayons plus qu'une approche globale du sujet mais une approche thématique et moins unilatérale. [...]
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