En 1987, paraît Histoire de l'anticommunisme en France. Jean-Jacques Becker et Serge Berstein, les auteurs, sont alors professeurs respectivement à l'université de Nanterre et à l'IEP de paris. Historiens du politique et spécialistes de la IIIe République, ils tentent ici de saisir la réalité d'un phénomène, l'anticommunisme, qui, bien que d'une importance fondamentale dans la société politique française, n'avait jusqu'à cet ouvrage pas été envisagé en tant que tel et dans sa globalité.
Il sera ici question de la première partie de leur travail consacré à la période 1917-1940. Après avoir donné une définition large de l'anticommunisme comme refus manifesté du communisme, les auteurs abordent cette histoire selon une logique chronologique envisageant d'abord la période 1917-1921, puis les années 1921-34, enfin la période 1934-40. C'est ce plan que nous suivrons pour synthétiser les acquis de cet ouvrage, avant de nous livrer à une brève analyse.
[...] La dissolution de la CGT, accusée de ne pas s'être cantonnée à la défense d'intérêts économiques, est ordonnée ; elle reste lettre morte mais l'anticommunisme est dorénavant une pratique de gouvernement. En décembre 1920, le congrès de Tours donne naissance au parti communiste, SFIC et par là même donne une cible à tous les adversaires du communisme. Les différents courants d'opinion réagissent très vivement à cette naissance : le parti communiste n'est pas un parti politique comme les autres, ayant sa place dans la démocratie Dès sa naissance et jusqu'en 1934, le parti communiste est, en effet, considéré comme un " corps étranger dans la nation " (p109). [...]
[...] Dans la troisième et dernière période, l'élément moteur de la transformation de l'anticommunisme réside dans les transformations du communisme lui-même. En effet, en 1934, la IIIe Internationale, estimant que la priorité est désormais à la lutte contre le fascisme, préconise la tactique de " Front populaire Le parti communiste lance alors une politique de main tendue qui brouille les pistes en appelant au rassemblement du plus grand nombre contre les 200 familles et le fascisme, et en intégrant les valeurs et symboles républicains (drapeau tricolore et Marseillaise). [...]
[...] De plus, malgré les aspects qui auraient gagné à être envisagés plus longuement, ce livre a le mérite de mettre en avant l'importance du phénomène politique que constitue l'anticommunisme et ceci en proposant une vision de la scène politique française qui transcende les partis et forces politiques pour montrer que ceux-ci, par-delà leur différence, partagent des valeurs communes souvent implicites et qu'il existe donc un accord minimal entre les différentes forces politiques légitimes. [...]
[...] Ils analysent ce phénomène comme la marque de l'attachement de la majorité des Français à la démocratie libérale et à la patrie. Le communisme jouerait ainsi le rôle " au niveau de l'imaginaire collectif [ contre modèle absolu dont toute société a besoin pour affirmer sa validité, [d'] épouvantail qui permet aux forces politiques d'exprimer par opposition leurs idées, [d'] élément diabolique et négatif nécessaire pour fonder toute croyance en des valeurs positives et porteuses d'espoir " (p387) Ce livre, très intéressant à certains égards, suscite cependant un certain sentiment de frustration. [...]
[...] Histoire de l'anticommunisme en France de J-J Becker et Serge Berstein En 1987, paraît Histoire de l'anticommunisme en France. Jean-Jacques Becker et Serge Berstein, les auteurs, sont alors professeurs respectivement à l'université de Nanterre et à l'IEP de paris. Historiens du politique et spécialistes de la IIIe République, ils tentent ici de saisir la réalité d'un phénomène, l'anticommunisme, qui, bien que d'une importance fondamentale dans la société politique française, n'avait jusqu'à cet ouvrage pas été envisagé en tant que tel et dans sa globalité. [...]
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