Dans cet ouvrage, Stéphane Audoin-Rouzeau nous présente une nouvelle vision de l'implication des enfants dans la guerre. En effet, du fait de leur jeune âge, on pourrait s'attendre à ce que les enfants soit éloignés le plus possible du conflit, afin de préserver leur innocence et qu'ils ne connaissent pas les malheurs qu'engendre la guerre. On pourrait supposer une attitude maternelle protectrice pour sauvegarder la pureté de l'enfance.
Or, c'est l'opposé que nous révèle ici l'auteur. En effet, il démontre à quel point les enfants ont été impliqués dans ce conflit, comment ils ont été utilisés, manipulés dès leur entrée à l'école et ont subi une réelle propagande. Ils ont été le moteur d'une propagande véhiculée par l'Etat, des victimes d'une politique qui ne les regardait pas.
[...] ( Le second chapitre s'intitule Apprendre la guerre. Ce chapitre montre à tel point les enfants étaient intégrés à la guerre. Ils étaient exposés à la violence sans ménagement et on leur enseignait pourquoi la France était en guerre, dans quel but, ce qu'ils devaient penser de l'ennemi et comment se déroulait la guerre. En effet, on apprend aux enfants pourquoi faire la guerre. On lui donne des valeurs égalisatrices, justicière et rédemptrice. Pour les contemporains, la haine de l'ennemi est réciproque ! [...]
[...] La guerre aura une place intégrante dans sa vie de tous les jours. Ce patriotisme d'enfant se traduit par des poèmes transcendants son amour charnel à la France, la volonté de son salut. Elle en compose un, le 24 mars 1915 à l'âge de 12 ans (p.233) : Lancez votre feu Pour célébrer le héros courageux, Suivez-le, soldats, imitez le héros, Faites votre devoir si beau ! L'auteur fait le bilan, en précisant une fois de plus, que les jeux auront un lien avec la guerre c'est-à-dire un nouveau vocabulaire. [...]
[...] Le Teuton d'abord gagna (Pas longtemps), puis recula, Et, pour mieux montrer sa rage, organisa le pillage. Il tua, brisa, volage Bombarda et incendia Chez le peuple pacifique De France et de Belgique. Mais les alliés de concert, Vinrent à bout du Kaiser. On passa au règlement Du compte avec l'Allemand. - Que faisiez-vous, bon larron? Dit l'Angleterre au Teuton. - Je pillais, ne vous déplaise. - Vous pilliez? J'en suis fort aise; Eh bien! payez maintenant! [...]
[...] On valorise l'homme qui lutte. Même les personnages de littérature sont mis à contribution comme Bécassine qui s'en va visiter l'Alsace. Le dernier point du chapitre explique comment on apprend aux jeunes à haïr l'ennemi. On définit les Allemands comme des personnes barbares, non civilisés, brutaux, intolérants, insensibles, sales . les Pieds nickelés, récit de fiction, montre bien tous les aspects négatifs des Allemands. Ils ridiculisent les Allemands par leur brutalité dans leurs gestes et leur langage. Cette haine de l'ennemi est présente dans l'éducation française. [...]
[...] Il en sera pareil pour l'enfant. Grâce au livre nous allons mieux comprendre son évolution. Dans cette deuxième édition, l'auteur tout d'abord s'excuse des faiblesses de la 1re publication en ce qui concerne les approximations et les formulations dans les informations apportées. Il cherche à réparer cette lacune avec la collaboration d'Annette Becker. L'auteur fait partie de la 3e génération historiographique de la Grande Guerre c'est-à-dire qu'il cherche une histoire sociale et culturelle. C'est pourquoi tout au long du livre, il tente de définir la notion de culture de guerre, dont nous reviendrons plus tard dans l'exposé. [...]
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