En 1992, l'Algérie sombre dans la guerre civile qui va durer jusqu'en 1997 lorsque l'Armée Islamique du Salut appelle à la trêve. Luis Martinez est chargé de recherche au CERI. Ses travaux sur la guerre civile en Algérie ont permis une nouvelle compréhension du conflit dont il est un des meilleurs spécialistes. "La guerre civile en Algérie" mêle histoire et sociologie politique. Sa narration est abondamment illustrée par des témoignages d'Algériens.
[...] Le pays s'est désormais adapté à l'économie de guerre. La guerre civile est exploitée dans le sens où l'État menacé se crée des réseaux de soutien international. L'adaptation à la guerre s'accompagne d'une certaine dépolitisation : la population auparavant partisane souhaite désormais avant tout survivre, vivre. On observe un désenchantement face à la politique. Voyons ce que Martinez nous apporte sur l'analyse du conflit algérien : Contexte - La présidence de Bendjedid 1979-1981 est marquée par l'accentuation des inégalités ainsi que la crise économique. [...]
[...] Or, au fur et à mesure que la guerre civile s'installe, les pratiques des islamistes et notamment de la fraction GIA sont de plus en plus mal vécues par les populations. L'État islamique et le djihâd ont su passionner de nombreux algériens, mais vers la fin du conflit, ces mêmes passionnés se retournent contre les islamistes qui s'en prennent aux civils (terrorisme, pratiques mafieuses). - L'Algérie bénéficie en 1994 d'aides et de plans d'aides du FMI. Le rééchelonnement de la dette et la libéralisation du commerce aident le pays à mieux se porter et permettent surtout au gouvernement de libérer des ressources pour combattre le terrorisme de manière plus massive et efficace. [...]
[...] Le régime précédemment considéré comme libérateur et providentiel ne jouit plus de la même légitimité. - La vie politique algérienne est depuis l'indépendance concentrée autour d'un seul parti. Le régime est corrompu, basé sur des réseaux personnels. Cet éloignement du peuple est ressenti par les Algériens. - L'Algérie connaît une crise démographique. La population atteint les 28 millions en 1990 contre 11 millions en 1962. Si le contexte démographique n'est pas la cause de la contestation contre le régime, elle lui est néanmoins favorable. [...]
[...] La guerre civile pourrait être une étape dans la construction, la formation de l'État en Algérie, un conflit entre parties qui souhaitent en détenir le contrôle. Le peuple et la légitimité des protagonistes : vecteurs du conflit Le déroulement du conflit est présenté comme une fonction de la représentation que se font les civils des protagonistes. - Le FLN voit sa légitimité chuter. La population, les commerçants souffrent de la corruption. L'usurpateur incarné par les colons français est désormais incarné par le FLN vécu comme éloigné du peuple. [...]
[...] La guerre civile en Algérie mêle histoire et sociologie politique. Sa narration est abondamment illustrée par des témoignages d'Algériens. Il propose une compréhension du conflit à partir de la position des habitants, des mentalités et du vécu de la population ainsi qu'une explication du déroulement des événements à partir de données structurelles. Le livre est organisé en trois temps : - Une première partie sur la formation de la guerre civile. Sont ici relevés des facteurs sociaux, politiques et économiques qui permettent d'amener la situation chaotique. [...]
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