Les grands commis de l'Empire colonial français, Patrice Morlat, colonisation, France, République impériale, puissance impériale, Ecole coloniale
Cet ouvrage est l'acte de la 4e journée d'études coloniales des Indes Savantes tenue à l'Université Blaise Pascal à Clermont-Ferrand – Octobre 2005.
Il présente huit personnalités, des hussards de la République (bien que certains aient servi sous Vichy), qui ont occupé des postes importants dans les colonies, à différentes époques et dans différentes colonies, ce qui permet d'avoir un éventail assez varié d'exemples de ces personnages, parfois des pionniers, parfois fonctionnaires scrupuleux, souvent passionnés par leur tâche. À travers ces huit hommes, nous pouvons tout d'abord découvrir l'ampleur de leur tâche, leur isolement parfois, et aussi leur rôle d'intermédiaire entre la métropole et leur colonie, avec des exigences contradictoires qui font une des difficultés majeures de leur fonction.
Au-delà, il s'agit bien sûr aussi d'envisager différemment l'approche de l'étude coloniale, d'avoir un autre angle de vision, au travers de ces carrières diverses, qui permettent d'avoir un autre regard sur la vie dans les colonies sous la IIIe et la IVe République.
[...] Mais l'hostilité de l'opinion publique viendra de 2 éléments majeurs pour la vie quotidienne des Antillais : la pénurie alimentaire qui sévit assez rapidement et le racisme ambiant, qui a des répercussions concrètes comme cité ci-dessus. Cette hostilité ne se traduit pas vraiment par une défiance vis-à-vis de l'Empire coloniale, les opposants à Robert rejetant surtout le traître à la patrie Cette période trouble dans les îles n'est donc pas un moment de remise en cause de la présence française, c'est l'amiral et à travers lui le régime vichyste qui est rejeté. Finalement les îles se libéreront elles-mêmes, par le soulèvement d'une compagnie militaire, et Robert s'exilera dans un premier temps. [...]
[...] Cela durera 4 ans, et imposera Lagarde comme une personnalité forte qui a réussi sa mission alors qu'il n'a que 27 ans, et est nommé, grâce à ses bons services, gouverneur du lieu et vice- consul à Zeila et Härar. Mais Obock présente trop de désavantages pour être autre chose qu'un lieu sans perspective, et Lagarde part pour Djibouti en 1888, pour officier là aussi comme gouverneur. Il y installe une administration très réduite, et fait avec les moyens du bord essayant de compenser son peu de moyens par une politique de collaboration avec les locaux et le cadre traditionnel en place. [...]
[...] Certains se servent aussi de leur expérience coloniale pour faire carrière en métropole, voire même à faire des allers et retours entre la métropole et les colonies. La majorité des fonctionnaires recrutés pendant cette période vont rester à leur poste jusqu'à la veille de la première guerre mondiale, ce qui va boucher l'horizon des subordonnés des grades inférieurs, pour qui la promotion deviendra difficile, leur carrière étant de fait bloquée. Le gouverneur général qui imprimera sa marque en Indochine, celui qui développera vraiment la colonie est Paul Doumer (1897-1902), qui veut assainir les finances de la colonie et lancer des travaux pour son développement. [...]
[...] Il restera en poste environ dix ans, mais avec de nombreux séjours en France, pour des raisons de santé et aussi pour défendre la cause de sa colonie auprès des Français, et se défendre lui-même contre des attaques diverses, car compte-tenu de son tempérament, il n'a pas que des amis en métropole . Brazza aura du mal à recruter pour sa colonie, le Congo étant peu attractif pour les Français pour qui l'image du pays est très négative, une contrée au climat détestable où ne vont que les parias de la société. Ainsi il ne comptait que trois commis du commissariat sur les six prévus, ce qui lui pose des problèmes pour la gestion comptable. [...]
[...] C'est peut-être pour lui une façon de se dégager de la pression liée à sa nomination et des espoirs qu'elle a générés, et de concilier à la fois ses engagements politiques et les contraintes du terrain. Ce peut être vu aussi comme une manœuvre politique visant à faire passer des réformes budgétaires peu populaires (augmentation des impôts par exemple) et à souder l'Union dans un semblant de mouvement nationaliste transcendant les divergences locales. Alexandre Varenne fera un autre discours, le 22/09/1926 devant le Conseil du gouvernement, où le thème de l'indépendance a disparu, la constitution des assemblées est précisée, et il où évoque les difficultés à former une élite locale éduquée. [...]
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