La Grande Dépression, les Etats-Unis en crise (1929-1933), Jean Heffer, histoire économique, krash de 1929, Hoover, libéralisme américain, histoire du capitalisme, fiche de lecture
Durant les années 20, temps de la prospérité et d'une "ère nouvelle", les acteurs économiques américains font preuve d'un optimisme sans bornes, voire irrationnel, dans leurs prédictions quant à la croissance. Myron E. Forbes, de la compagnie de moteur Pierce-Arrow, n'hésite ainsi pas à affirmer : "Notre prospérité actuelle ne connaîtra pas d'interruption". L'ensemble du milieu des affaires est en effet persuadé de posséder alors une maîtrise des cycles économiques éloignant tout risque de krach. Agréent à cette opinion non seulement la Maison Blanche et le Trésor, mais aussi des économistes reconnus, comme Irving Fisher. Hoover annonce ainsi, le 11 août 1928, la fin proche du chômage et de la misère.
La foi dans la consommation est source de promesses pour l'avenir, promesses qui sont particulièrement escomptées à Wall Street, temple du rêve. La spéculation y est surtout alimentée par les prêts aux courtiers, qui ne sont pas régulés et financent les quatre cinquièmes des transactions. Néanmoins, contrairement à l'idée commune, tout le pays est loin de spéculer : seuls un million et demi d'Américains s'y risquent, sur une population totale 122 millions d'habitants.
[...] IV- Les deux cités Les effets de la crise sont inégaux selon les franges de la population. Si le nombre de riches (patrimoine de plus de 100 000 diminue peu, contrairement à ce que laisse croire le mythe des suicides d'anciens barons de la finance, leurs revenus connaissent une baisse sensible. Le niveau de vie des classes moyennes, s'il diminue, a plutôt des conséquences positives sur les ménages. Lors d'une enquête de Winona L. Morgan (questionnaire adressé en 1927 et en 1933 à un échantillon de 331 mères de famille) mères trouvaient des effets favorables à la dépression : parmi celles-ci, près de quatre sur dix estimaient qu'elle avait renforcé les liens entre les membres de la famille. [...]
[...] La Grande Dépression : Les Etats-Unis en crise (1929-1933) - Jean Heffer L'agonie de l'ère nouvelle Durant les années 20, temps de la prospérité et d'une nouvelle », les acteurs économiques américains font preuve d'un optimisme sans bornes, voire irrationnel, dans leurs prédictions quant à la croissance. Myron E. Forbes, de la compagnie de moteur Pierce-Arrow, n'hésite ainsi pas à affirmer : prospérité actuelle ne connaîtra pas d'interruption ». L'ensemble du milieu des affaires est en effet persuadé de posséder alors une maîtrise des cycles économiques éloignant tout risque de krach. [...]
[...] Le chômage est le grand drame social des années 1930. Les chiffres de la période sont flous : il aurait au moins 14 300 000 chômeurs en mars 1933. Les populations pauvres, dont les rangs se sont alourdis des classes moyennes inférieures, souffrent de malnutrition et d'insuffisances alimentaires. Recourir à l'assistance sociale est à l'époque synonyme d'humiliation (les demandeurs y sont maltraités). De nombreux Américains, propriétaires à crédit ou locataires, sont expulsés de leur logement et enfoncés par cela dans la pauvreté. [...]
[...] Néanmoins, le « spectre est fréquemment invoqué pour discréditer toute action de protestation contre le chômage, minimisé par l'administration Hoover : les chômeurs qui protestent sont associés aux et les rares affrontements, comme celui du Ford Hunger Massacre (marche de la faim qui s'est transformée en bagarre) personnes sont tuées et 50 blessées par les tirs de la police. Il n'y aura pas eu de révolution : lors de l'élection de 1932, les communistes et socialistes réunis recueillent moins de des suffrages. Dans leur immense majorité, les Américains choisissent la voie réformiste, inscrivant la Grande Dépression, qui achève sa phase descendante en mars 1933, comme un épisode de consolidation du système capitaliste américain. [...]
[...] Il affirme que la crise avait débuté en Europe (surtout en Allemagne), en Australie ou encore au Brésil, bien avant de toucher les États-Unis, crise qui aurait ensuite affecté des États-Unis en pleine orgie de spéculation boursière. En réalité, on ne peut qu'émettre des hypothèses quant à ces causes : l'illusion du crédit (les banques ont abaissé les taux d'intérêt, faisant croire aux entrepreneurs, que l'épargne des ménages [=offre de prêt] avait augmentée, ce qui les a poussés à produire des biens d'équipement qui bien sûr n'ont pas été achetés, puisque l'épargne n'existait pas), le surinvestissement, le retournement conjoncturel, les facteurs monétaires et la politique budgétaire inadaptée ou du moins trop molle dès le début de la crise. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture