fiche critique Des pages 207 à 230 du livre gouverner en Islam de Cyrille Emmanuelle Tixier et Éric Vallet
[...] `Alî, cousin et gendre du Prophète, occupe une position inégale pour les shiites et les sunnites : Pour le shiisme : il occupe un rang pratiquement égal à celui de Muhammad : pèlerinage à Kerbala, vénération des imams descendants de `Alî. Pour les kharijites : rejet de `Alî traître). Pour le sunnisme : relation ambiguë avec `Alî : il lui reconnaît un rang élevé (du fait de ses origines et de son savoir) mais le considérait comme un piètre homme d'Etat. Les Omeyyades : position complexe : battus par les Abbassides mais réhabilités par l'historiographie arabe. Le souvenir des Omeyyades de Damas est fort dans la mémoire historique et l'idéologie politique des califes de Cordoue (cf. [...]
[...] Attention le mot harîm (espace interdit) peu utilisé par les sources. Il n'y a pas d'espace spécifique qui serait le harem dans les palais mais plutôt un immense ensemble où vivent toutes les femmes, enfants et domesticité (femmes et gardes eunuques) placé sous l'autorité de la mère du calife et administré par des intendantes. Intervention des femmes du palais dans la vie de l'Etat (évergétisme, influence politique). Gynécée plus réduit après l'ère califale et sous l'ère du sultanat (émergence du modère du père de famille). [...]
[...] image d'un sultan-guerrier pieux, à la vie modeste. Sous les premiers almoravides et almohades, on passe à une éthique de l'ascétisme. Ces 2 formes de gouvernement opposées se retrouvent parfois complémentaires (ex : Maghreb aux XIV-XVe siècles : pouvoir du sultan limité par les autorités religieuses et mystiques, les élites, les villes) : l'humilité devient une norme du pouvoir, le souverain doit se montrer, être accessible. En Orient : le visage de la souveraineté se montre dans l'art : enluminures, céramique, bas-reliefs, coffrets . [...]
[...] Comment se représente-t-on la souveraineté en terre d'Islam ? Le souverain cosmocrator Il s'agit de l'image universaliste et impériale du souverain comme maître du monde (cosmocrator), développée par les idéologies impériales byzantine et sassanide et reprise par les pouvoirs califaux (idée d'un pouvoir sur tous les hommes, délégué par Dieu). Cette image s'affirme par : Réceptions diplomatiques : elles permettent d'affirmer la puissance du souverain et d'impressionner les visiteurs (nombreux récits) par un déploiement impressionnant de soldats, un parcours richement décoré, un rythme lent, solennel. [...]
[...] Le souverain est un pilier de l'ordre cosmique (comme Pharaon). Inaccessibilité du souverain est renforcée par le voilement du calife : lors des audiences, le souverain est d'abord caché aux yeux des visiteurs par un rideau (sitr ou hijâb). Processus de sacralisation rend les califes invisibles à la population et devient une source d'affaiblissement de leur pouvoir [ex : le jeune omeyyade Hishâm II (976-1013) est enfermé dans son palais par le hâjib - chef des armées - et qui deviendra al-Mansûr, lequel exercera le pouvoir]. [...]
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