Publié en 1990 sous le titre de Fallen soldiers. Reshaping the Memory of the world wars et paru en français l'année de son décès, ce livre constitue une nouveauté dans l'œuvre de cet ancien professeur à l'Université du Wisconsin. En effet, George L. Mosse a tenté de comprendre comment lui-même, jeune juif allemand, avait dû quitter l'Allemagne en 1933 pour devenir réfugié européen aux États-Unis.
D'où une série d'ouvrages, dont la publication s'étale sur une vingtaine d'années, et qui traitent tous, de près et de loin, de la question nazie et notamment de son rapport aux foules, rejetant la notion de propagande et optant pour le concept de « religion séculière » posé par les historiens dits « totalitaristes » et notamment Raymond Aron.
De la Grande Guerre au totalitarisme est donc en droite ligne de l'œuvre de George L. Mosse bien que celui-ci n'ait consacré aucun livre à la Première Guerre mondiale jusque-là.
Afin d'établir ce lien entre Grande Guerre et totalitarisme, l'auteur s'intéresse à deux notions essentielles, la sacralisation de la guerre et la banalisation qui en découle, ainsi que la brutalisation des sociétés européennes post-Première Guerre mondiale.
[...] Mosse l'effet sera inverse, et contribuera à une baisse de l'enthousiasme allemand notamment de sa jeunesse. Toutefois on peut tempérer une telle affirmation et rappeler l'engagement de la jeune population lors des derniers jours du IIIe Reich. Engagement caractérisé par l'envoi de troupes de plus en plus jeunes au fur et à mesure que les Alliés se rapprochaient de Berlin (justes issues des académies militaires lors de la Contre-offensive des Ardennes ou bien simples Jeunesse Hitlériennes lors de la Bataille de Berlin), faisant alors preuve d'un réel enthousiasme et ne comprenant souvent pas la démobilisation de leurs aînés. [...]
[...] Cet ouvrage à toutefois reçu un accueil favorable de la part de bon nombre d'historiens notamment ceux de l'Historial de la Grande Guerre, qui consacrèrent à George L. Mosse un colloque pour commémorer le premier anniversaire de sa mort. Il a également suscité quelques réserves comme celles émises par Zeev Sternhell, spécialiste de l'extrême droite : Je crois que le fascisme italien n'avait pas besoin de la guerre, il avait besoin d'une certaine gloire militaire, si vous voulez, mais je crois qu'une bonne campagne coloniale aurait suffit. Je ne crois pas que la guerre soit à l'origine de ce phénomène-là. [...]
[...] Moss, de la grande guerre au totalitarisme. La brutalisation des sociétés européennes, Paris, Hachette Littératures L'évocation fréquente d'un "siècle court" (pour reprendre l'expression d'Eric J. Hobsbawm) entre les deux parenthèses que constitueraient le déclenchement de la Première Guerre mondiale et la chute de l'URSS, tendrait à accorder une place à part la Grande Guerre. Si celle-ci a fait l'objet de nombreuses études, elle connut un regain d'intérêt dans les années 1990 de la part des historiens occidentaux. Parmi ceux-ci, George Lachmann Mosse (1918-1999), relativement peu connu en France du fait du petit nombre de ses ouvrages traduits en français, tient une place à part. [...]
[...] D'où une série d'ouvrages, dont la publication s'étale sur une vingtaine d'années, et qui traitent tous, de près et de loin, de la question nazie et notamment de son rapport aux foules, rejetant la notion de propagande et optant pour le concept de religion séculière posé par les historiens dits totalitaristes et notamment Raymond Aron. De la Grande Guerre au totalitarisme est donc en droite ligne de l'œuvre de George L. Mosse bien que celui-ci n'ait consacré aucun livre à la Première Guerre mondiale jusque là. Afin d'établir ce lien entre Grande Guerre et totalitarisme, l'auteur s'intéresse à deux notions essentielles, la sacralisation de la guerre et la banalisation qui en découle, ainsi que la brutalisation des sociétés européennes post-Première Guerre mondiale. George L. [...]
[...] Si cette implication est essentiellement morale en 1914-1918, il en va tout autrement lors de la Seconde Guerre mondiale. Le régime nazi estime que le front et l'arrière ne doivent former qu'un seul ensemble et encourage des représentations réalistes de la guerre en vue de former une unité de la Nation. A ces fins il élabore de nouveaux mythes fédérateurs. Georges Mosse s'attarde sur l'un d'entre eux, la bataille de Langemarck, en s'attachant à sa déconstruction Il montre que le lieu de cette bataille n'était pas Langemarck mais que ce nom fut choisi car il résonnait de façon plus germanophone. [...]
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