A l'heure de la société de consommation, il peut paraître difficile de se dire que certains n'ont pas assez alors que d'autres ont trop, voire même gaspillent. L'image de pays africains dans lesquelles on meurt de faim s'impose alors. Mais il n'y a pas que dans les pays que l'on qualifie généralement d'en voie de développement que ce problème se pose. La pauvreté est un phénomène omniprésent dans toute société et même dans les plus riches. Dans la France du début du XXIème siècle, on ne meurt plus de faim comme au XIXème, mais les plus pauvres peuvent souvent avoir le « ventre vide ». Les gens de rien, comme les appelle André Gueslin, sont ceux frappés par la grande pauvreté. Cet auteur, au travers de son ouvrage, a voulu décrire les permanences et les évolutions de cette catégorie de personnes, dans la France du XXème siècle. La difficulté d'une telle étude tient tout d'abord en l'absence d'homogénéité de la catégorie étudiée, peut-on vraiment dire qu'il existe des personnes que l'on dénomme comme étant les pauvres ? La citation de Jules Romain permet d'illustrer ce propos: « Chez nous, nous étions pauvres, mais nous n'étions pas les pauvres », malgré les divers degrés de la pauvreté. D'après l'auteur, il est envisageable de mener une étude globale sur la pauvreté. Le comité économique et social européen a donné en 1976 une définition de la pauvreté: « sont considérés comme pauvres, les individus et les familles dont les ressources sont si faibles qu'ils sont exclus des modes de vie, des habitudes et des activités normaux de l'Etat dans lequel ils vivent ». On parle de grande pauvreté quand le combat des personnes est quotidien alors que dans le cas de la pauvreté « ordinaire », ce combat n'est que temporaire. Ces personnes les plus pauvres, Joseph Wresinski, fondateur de ATD quart monde les a qualifiés justement de « quart monde » pour la première fois en 1969. Mais la définition du pauvre est nécessairement en corrélation avec l'état de développement de la société. L'assistance aux personnes dans le besoin permet d'évaluer ce phénomène dans le temps, un pauvre a besoin d'aide à un moment où à un autre. On aurait tendance à penser que le XXème siècle a été moins pauvre que le précédent, mais comme le souligne André Gueslin, dans ce domaine il n'y a pas de variation de chiffres, 10 à 15 % de pauvres pour les deux périodes. Pendant longtemps, on a pensé que la pauvreté était synonyme d'échec individuel, mais avec la mise en place du paupérisme au cours du XXème siècle, on a pu comprendre que la pauvreté venait de la société elle-même. A la fin du XXème siècle, la pauvreté existe toujours, elle est le symbole de l'échec de la croissance et de l'Etat Providence. L'intérêt de cet ouvrage est donc de mettre en évidence les permanences et les évolutions du monde de la grande pauvreté dans la France du XXe siècle.
Pour permettre d'explorer d'une manière transversale les informations contenues dans les recherches d'André Gueslin, nous baserons notre réflexion en trois temps. Avant toute chose, il faut comprendre ce que signifie être pauvre dans la France, pour ensuite montrer l'évolution historique du monde de la pauvreté. Dans un dernier temps, il faut s'interroger sur les mesures prises pour tenter d'enrayer ce fléau social.
[...] La pauvreté traditionnelle touche les personnes les plus fragilisées, comme les femmes, surtout quand elles se retrouvent seules (au début des années des familles monoparentales dans lesquelles la mère est inactive sont pauvres), les personnes âgées, les handicapés et les malades, les gens du voyage. Au cours du XIXe une des grandes figures de la pauvreté est le vagabond. En 1810, le vagabondage est une infraction. Sa dépénalisation en 1990 est censée refléter la disparition de ce phénomène. Mais en 1950 il y a encore clochards à Paris. [...]
[...] Alfred Sauvy dresse une évolution du nombre de chômeurs en se basant sur le nombre de travailleurs déclarés sans emploi au recensement. En 1926 on comptait ainsi chômeurs, en 1931 ils sont et atteint en 1936 (ce qui correspond à de la population active). Dans le secteur de l'industrie, le nombre de salariés employés entre 1931 et 1936 a chuté de 22%. De plus ces chiffres ne prennent pas en compte le chômage partiel. Le pouvoir d'achat des travailleurs se trouve donc touché en raison de la baisse de ses revenus, les indemnités chômages, quand elles existent, sont très modestes. [...]
[...] Ils sont stigmatisés à l'école où les enfants les appellent bien souvent les pouilleux Malgré l'amélioration des aides à ces familles au cours du XXe siècle, L'Assistance Publique et la DASS ont continué d'accueillir des enfants plus ou moins abandonnés. Depuis 2000 on constate même l'augmentation du nombre d'enfants dans les rues, ils sont majoritairement d'origine étrangère. Avec l'invention du chômage à la fin du XIXe siècle, une nouvelle pauvreté a émergé. Le nombre de chômeur longe durée est passé de en 1975 à au début des années 1980. Il touche essentiellement des jeunes et les travailleurs les moins qualifiés. [...]
[...] Dans les années 1970, la frange supérieure de la pauvreté quitte les immeubles qui avaient été réservés aux logements sociaux, et on y introduit à la place des populations immigrées, avec les conséquences de regroupement en banlieue qu'on connaît aujourd'hui. En 2002, l'observatoire sociologique du changement estimait que 20,4% des usagers des services d'accueil, hébergement, réinsertion sont des étrangers alors qu'ils ne représentent que de la population des SDF sont des étrangers. En 1997, on considère qu'une famille maghrébine sur quatre vit en dessous de seuil de pauvreté. Avec les Trente Glorieuses on pensait que la pauvreté allait disparaître, mais on ne peut que constater la permanence de cette-ci en ce début de XXIe siècle. [...]
[...] A la fin du XXème siècle, la pauvreté existe toujours, elle est le symbole de l'échec de la croissance et de l'Etat Providence. L'intérêt de cet ouvrage est donc de mettre en évidence les permanences et les évolutions du monde de la grande pauvreté dans la France du XXe siècle. Pour permettre d'explorer d'une manière transversale les informations contenues dans les recherches d'André Gueslin, nous baserons notre réflexion en trois temps. Avant toute chose il faut comprendre ce que signifie être pauvre dans la France, pour ensuite montrer l'évolution historique du monde de la pauvreté. [...]
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