Paxton choisit, lors de la deuxième édition de son ouvrage, d'y ajouter un avant propos, dans lequel il informe le lecteur, principalement sur la méthode qu'il a employé pour écrire son livre.
Il exprime dès le premier paragraphe de cet avant-propos la surprise qui fut la sienne lorsque, arrivant à Paris pour rédiger une thèse sur «le corps des officiers dans la France de Vichy», il appris que les archives françaises étaient closes pour cinquante ans. En effet, ce furent paradoxalement les archives italiennes, américaines et surtout allemandes qui le renseignèrent pour la rédaction de son ouvrage. Il s'est ensuite rendu compte qu'un fossé séparait les données de ces archives et les thèses que proposaient jusqu'alors les historiens, comme par exemple Robert Aron dans La France de Vichy : Aron avait lui basé ses recherches sur les rapports des procès d'épuration de 1946-49, et ces rapports sont selon Paxton imprégnés de l'opinion qui régnait pendant les premiers temps de la Libération : Aron a donc été induit en erreur, ce qui l'a conduit à des contre-sens, par exemple à écrire que l'entrevue de Montoire du 24 octobre 1940 se fit à l'initiative d'Hitler, alors que c'est Pétain qui, depuis des semaines, faisait des pieds et des mains pour que se fasse cette rencontre. Paxton, dans son avant- propos, établit donc les divergences entre sa thèse et celle d'Aron
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[...] Les membres des grands corps détachés à des postes prestigieux sont plus nombreux que sous la IIIème République. Pour Vichy, une bonne gestion des affaires publiques, c'est confier les ministères à des experts venus d'horizons différents. Néanmoins les hauts fonctionnaires peuvent se prévaloir d'avoir réussi aux concours et examens difficiles exigés pour entrer dans l'administration publique. Le premier ministère de Pétain qui comprenait de nombreux parlementaires céda la place à un gouvernement en ayant deux (Laval et Marquet), puis à un cabinet n'en comptant qu'un (Laval). [...]
[...] Accusation de la IIIe République d'avoir crée un climat défavorable à la famille (divorces, prostitution, alcoolisme Interdiction du divorce pendant les 3 premières années du mariage. On avantage les pères de familles nombreuses qui siègent dans d'innombrables organismes. La mère est glorifiée au foyer. Vichy aime mieux les femmes, enceintes de préférence, en chaussons dans leur cuisine. L'explosion démographique de l'après guerre répond à ces efforts. La France Aux Français (Maurras) La défaite avive une xénophobie de défense. Aux travailleurs immigrés s'ajoutent les réfugiés peu avant 1940. La France était de tradition le refuge des exilés qui devinrent gênants avec la guerre. [...]
[...] Les survivances de Vichy sont plus nombreuses dans la IVème République que l'on peut croire. Les partis, les journaux, les leaders et les programmes de la résistance vont être singulièrement plus éphémères que l'on aurait pu le penser en 1944. Les Résistants s'attendaient à gouverner, or la République du silence comme la surnomme Sartre, s'effondre dès qu'elle devient un appareil de gestion administrative. La coalition des trois grands partis des la Libération-MRP (gauche catholique) , socialistes et communistes- vole en éclat avec la guerre froide et les partis qui en sont issus perdent leur clientèle électorale au profit des conservateurs. [...]
[...] Il n'y a pas eu, de la part du régime de Vichy, de double jeu ou de passivité, mais bel et bien une politique de collaboration . Hitler n'a pas voulu de la collaboration quémandée par le régime de Vichy. Ce qui est nouveau ici est que Paxton a mis en avant la ténacité des efforts et des offres de Vichy pour devenir une alliée active du Reich . Le régime de Vichy ne peut sûrement pas se protéger en plaidant avoir souhaité protéger les français d'une occupation dure (telle que celle qui ont été mises en place dans les pays de l'Est, notamment en pologne.) Dans sa préface, Hoffmann défend Paxton des éventuelles objections que pourraient lui faire ses détraqueurs, les défenseurs de Vichy, en les contredisant, documents d'archive à l'appui. [...]
[...] La constitution devait être préparée par des commissions d'experts. Pétain légiférait en souverain. Il choisit des organisations d'anciens combattants comme courroie de transmission avec le peuple. Pour remplacer le suffrage universel, un organisme consultatif est essentiel (anciens combattants, pères de familles nombreuses On remplace le pouvoir numérique des voix par la notion de valeur. Pour fabriquer une popularité officielle, création en 1941 d'une assemblée consultative (membres choisis : palmarès de la vieille France). Au long de cette année, les commissions rédigent les dispositions essentielles de la nouvelle constitution. [...]
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