La France, la nation, la guerre, 1850-1920, Chapitre 2, Jean-Jacques Becker, Stéphane Audouin-Rouzeau, 1870-1871, le tournant de la Grande Défaite
« Depuis le mois d'août au début du mois de septembre, l'opinion publique n'est donc plus désormais confrontée à la guerre victorieuse qu'elle imaginait jusqu'aux premières batailles, mais à la défaite des armées françaises. La situation est tout à fait inédite : pour la première fois, la nation est vaincue par un adversaire unique, là où elle s'était inclinée en 1814 et 1815 que devant des coalitions. »
« Il n'est pas interdit de parler ici d'une crise d'identité, qui touche à la vision que les Français ont d'eux-mêmes, de leur nation, de sa place et de son avenir en Europe et dans le monde. » p70
Difficulté de saisir leur représentation : il faut une opinion émise dans l'instant et non soumise à la déformation ultérieure du souvenir.
Les combattants « étaient partis résolus et confiants dans la victoire. » p72 Exemple : jusqu'à Sedan, le nombre de prisonniers fait sur le champ de bataille est faible. Montre l'acharnement des soldats.
[...] L'explosion du 18 mars est inséparable du patriotisme blessé des quartiers populaires. p115 ( Conclusion La défaite française de 1870 constitue donc sans aucun doute une étape décisive dans l'achèvement de la nation. p116 Les conditions ne sont pas identiques, les sociétés de 1870 et de 1914 accusent des différences profondes, mais la guerre de 1870 met en relief la progression du sentiment national français. Le sentiment national existe, mais il est inégal selon les lieux et les milieux sociaux : la IIIe République prend en charge une construction progressive d'un sentiment national plus homogène. [...]
[...] p100 La capitulation de Paris le 28 janvier et la réaction de l'opinion Point de rupture décisif, la fin d'un mythe. Elle était considérée comme inévitable parmi les Français les plus informés, mais elle provoque au contraire une profonde surprise dans la majorité de la population. p103 Ambivalence des sentiments face à la défaite : désir de paix et appréhension du prix à acquitter. Pour autant, il ne fait aucun doute que le désir de paix l'emporta sur les autres considérations. [...]
[...] Mais les relations de ce comité avec le gouvernement se dégradent au fur et à mesure que le Comité central perçoit la volonté de ce dernier d'explorer les possibilités d'une paix avec Bismarck. p111 Exemple : When : 22 septembre. What : demande de l'établissement d'une commune. Who : le Comité. Exemple : When : le 5 et 8 octobre. Who : une partie des bataillons de la Garde nationale. Where : descente devant l'Hôtel de Ville. What : insulte les ministres de capitulards et de traitres L'affrontement direct : au lendemain de la nouvelle de la chute de Metz. [...]
[...] En ce sens, le 4 septembre ne doit pas être interprété sous l'angle uniquement politique. Son sens est d'abord patriotique : avant tout, la révolution se voulait promesse d'une victoire finale de la Grande Nation. p84 Un sursaut républicain Bien des conscrits de 1870 croient prendre la suite de l'an II, dans une sorte de seconde entrée en guerre destinée à chasser les déceptions qui avaient suivies celles du mois de juillet. p84 Exemple : When : au mois de septembre. What : engagements volontaires dans l'armée active. [...]
[...] p 104 Conditions de convocation des électeurs médiocres : mais la campagne n'est pas escamotée partout, elle est par exemple très active à Paris. Les conditions du combat électoral jouaient globalement contre les républicains. Profondément divisés sur le problème de la paix et de la guerre, leur position manquait souvent de clarté sur ce point décisif. p105 Les Républicains préféraient donc mettre l'accent sur ce qui les divisait le moins : l'instauration définitive de la République, régime futur. Cependant, cela tendait à être assimilé aux agissements de la Délégation pendant la guerre, à Gambetta, bref, à son aile la plus belliciste. [...]
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