La France à l’heure allemande 1940-1944, Philippe Burrin

Résumé du document

« A la différence de la guerre qui a laissé derrière des morts, des ruines, des souffrances, l'occupation a infligé des blessures moins physiques que morales et politiques, qui n'ont pas fini, elles, de cicatriser.»
Le mot collaboration évolue: jusqu'en 1940, il signifie travail en commun mais dès la poignée de main de Montoire et le discours de Pétain du 30 octobre 1940: « J'entre aujourd'hui dans la voie de la collaboration », il prend une connotation négative (trahison au profit de l'envahisseur), ce qui atteste du rejet de cette politique dès le départ. Le mot passe dès lors en allemand (Kollaboration) puis dans les autres langues européennes. « Toute histoire de l'époque doit réintégrer l'opacité de l'avenir, la mobilité des pensées, le tremblement des résolutions, les tentations d'accommodation ».

Extraits

[...] Surtout, ceux qui s'engagent dans les partis collaborationnistes ont un parcours heurté : 1/5 ont fait l'objet de condamnations judiciaires agités ont un passé politique pour le PPF). Motivations de ces membres de partis collaborationnistes : - la conviction dans 75% des cas (anticommunisme, soutien à Pétain, une certaine idée de la justice sociale) - l'intérêt : une carte de parti favorise les relations avec l'occupant Burrin estime le total des membres de partis collaborationnistes à pour toute la durée de l'occupation (milice comprise). Le choix de ces Français qui revêtent l'uniforme allemand : L'anticommunisme est évidemment fondamental pour ceux qui s'engagent dans la LVF. [...]

[...] L'Institut allemand organise des conférences politiques. Par ailleurs, on constate un entrain pour le choix de l'enseignement de l'allemand dans le secondaire de 1941 à 1942. Des institutions comme la SNCF, les chambres de commerce ou encore des entreprises proposent elles aussi des cours d'allemand. Les écoles sont prises d'assaut ex : école Berlitz. Chapitre XX : Science et présence Les responsables universitaires cherchent avant tout à préserver leur institution : qu'il s'agisse de l'exclusion raciale ou des relations avec l'occupant, la prudence sinon la complaisance conduit à s'incliner facilement si ce n'est à prendre les devants. [...]

[...] Ils permettent de résorber le chômage, ce qui sert la stabilité sociale. Mais leur autonomie est contrainte par le contrôle de : - l'occupant qui passe des commandes en nombre croissant, contrôle la répartition des matières premières et fixe vers la fin des programmes de fabrication - Vichy grâce à l'Office central de répartition des produits industriels (OCRPI) Les CO sont à la charnière des relations entre Vichy et l'Occupant, chacun cherchant à les utiliser. Ils fournissent à l'occupant une information statistique qui lui économise du personnel et constituent un instrument de rapprochement économique, prélude à l'insertion de la France dans l'Europe nazie. [...]

[...] Les Allemands organisent une série de voyages en Allemagne de la mi-1941 à la mi-1942, par profession. On compte parmi les acteurs A Préjean, D Darrieux, V Romance, J Astor, S Delair, soit la crème des acteurs, Trenet et Piaf parmi les gens de la scène et de nombreux écrivains comme Drieu Brasillach mais aussi Giono. Toutefois, cette collaboration est à sens unique : l'ostracisme frappe les artistes français en Allemagne. Troisième partie : engagement Chapitre XXIII : L'anti-France L'Occupant joue sur le séparatisme et les séparatistes alsaciens, flamands et bretons espèrent avec la défaite française la réalisation de leurs objectifs. [...]

[...] Chapitre VII : Montoire Septembre 1940 : échec de la prise de Dakar par les troupes anglo- gaullistes. Les Français qui souhaitent défendre leur empire obtiennent le report du désarmement de la flotte et le réarmement de l'aviation octobre 1940 : rencontre de Montoire entre Pétain et Laval et Hitler : Pétain accepte le principe d'une collaboration dont les modalités doivent être tranchées au fur et à mesure et Hitler enregistre que la France en espère un règlement plus favorable de la guerre octobre 1940 : discours de Pétain : annonce de la collaboration aux Français : on entre dans la voie de la collaboration et choix de la fermeté : je vous ai tenu jusqu'ici le langage d'un père. [...]