Cet ouvrage de Manuel Castells entend explorer quelques-unes des transformations du XXe siècle. S'il s'ouvre sur une analyse de l'effondrement de l'URSS, c'est que le mouvement communiste a dominé la scène politique et idéologique du XXe siècle, marquant sociétés et individus. Pourtant, cet empire s'est écroulé en quelques années, du fait, selon moi, de l'incapacité de l'étatisme à gérer cette transition vers l'informationnalisme.
Tandis que le communisme soviétique s'effondrait, le capitalisme restait seul en piste, étendait son emprise et montrait à quel point il savait s'adapter à l'ère de l'information. Pourtant, il développait aussi sa logique d'exclusion. Simultanément, un nouvel acteur est apparu : le crime mondialisé.
Tirant parti de la chute de l'Empire soviétique, des désordres, manipulant les populations, les activités criminelles prolifèrent, constituant une économie criminelle mondialisée. Cette filière perverse constitue un aspect important du capitalisme mondialisé aujourd'hui.
En même temps, le capitalisme s'est considérablement étendu, il est désormais intégré au développement de millions d'individus. L'incorporation des zones dynamiques de la Chine, de l'Inde et de l'Asie du Sud-Est dans l'économie mondialisée marque un tournant dans l'Histoire, annonçant la fin de la domination occidentale qui caractérisait l'ère industrielle depuis ses origines.
[...] Les États-Unis constituent son premier marché et restent aujourd'hui le plus important. Cette industrie pleinement internationalisée repose sur une forte division géographique du travail, qui a connu trois évolutions importantes dans les années 1990 : l'entrée en scène du Mexique comme centre d'exportation le réseau d'alliances stratégiques entre les cartels colombiens et les organisations criminelles du monde entier l'usage accru des nouvelles technologies de la communication pour enregistrer des transactions Le blanchiment de l'argent sale est le pivot de cette industrie, où là encore les trafiquants colombiens et mexicains dominent. [...]
[...] Ce qui se passe au Nigeria semble indiquer qu'il a des racines structurelles et historiques profondes. Nigeria : pétrole, rivalités ethniques et militaires prédateurs L'économie du Nigeria, qui abrite 1/5e de la population subsaharienne, tourne autour de l'industrie pétrolière. Mais l'exploitation de ces richesses pétrolières engendre de nombreux conflits entre groupes ethniques qui déstabilisent l'État nigérian. Le système de clientélisme, tel qu'il se pratique au Nigeria, a progressé en même temps que les revenus pétroliers, dans les années 1970. Pour réduire la menace que représentaient les minorités exclues du partage des richesses, le gouvernement a fait passer le nombre d'États de 12 à 19, puis à 30 pour multiplier les postes et les pots-de-vin. [...]
[...] La Conférence de l'ONU a dressé la liste des principales activités de l'économie criminelle, en plus du trafic de stupéfiants. Trafic d'armes Cette activité manie des milliards de dollars et elle n'est pas toujours facile à distinguer des exportations licites, cela dépend du destinataire. Les États-Unis et l'URSS ont longtemps été les grands pourvoyeurs d'armements, mais participent aussi à ce commerce clandestin des pays comme la France, la Grande-Bretagne, la Chine ou Israël. Selon le rapport de l'ONU, quel que soit le destinataire final, le trafic d'armes a trois caractéristiques : il se fait dans l'ombre, une grande partie de son coût tient à l'illégalité de la transaction et l'argent encaissé est blanchi.» Trafic de matières nucléaires Il s'agit d'une contrebande de matières radioactives pour armement nucléaire, achetées pour fabriquer ces armes ou pour se livrer à un chantage nucléaire. [...]
[...] S'il s'ouvre sur une analyse de l'effondrement de l'URSS, c'est que le mouvement communiste a dominé la scène politique et idéologique du XXe siècle, marquant sociétés et individus. Pourtant, cet empire s'est écroulé en quelques années, du fait, selon moi, de l'incapacité de l'étatisme à gérer cette transition vers l'informationnalisme. Tandis que le communisme soviétique s'effondrait, le capitalisme restait seul en piste, étendait son emprise et montrait à quel point il savait s'adapter à l'ère de l'information. Pourtant, il développait aussi sa logique d'exclusion, qui est examinée dans le chapitre II. Simultanément, un nouvel acteur est apparu : le crime mondialisé. [...]
[...] Parfois, leur montant est supérieur au PIB du pays tout entier. Même dans de puissantes économies, une crise financière peut être déclenchée par une manœuvre mafieuse (exemple du Japon). Les effets perturbateurs de l'économie criminelle compliquent la gestion des économies nationales au sein d'une économie mondialisée. L'impact sur les États et l'économie et la politique est encore plus fort. La souveraineté de ces États est directement menacée par les réseaux criminels très souples qui échappent à tout contrôle. Les nouvelles technologies de l'information ont transformé et renforcé le crime organisé en lui permettant de mettre sur pied des réseaux planétaires. [...]
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