Inde, monde britannique, Indian Civil Service, administration coloniale britannique, Malcolm Lyall Darling
Pour dresser le portrait d'un administrateur britannique en Inde du nom de Malcolm Lyall Darling et explorer dans ce récit toute sa carrière d'administrateur, l'historienne Arundhati Virmani a réuni comme sources sa correspondance à sa famille et à ses proches et ses papiers privés conservés à la bibliothèque du centre d'études sur l'Asie du Sud de l'université de Cambridge, correspondance que Malcolm avait commencée à archiver dans les années 1960. Ce livre s'inscrit dans un sujet tel que l'historiographie de l'administration coloniale britannique en Inde au XX ème siècle.
Fils d'un pasteur:Thomas Darling, Malcolm Lyall Darling formé à Eton puis au King's College de Cambridge, est reçu 7ème au concours d'administrateur à 22 ans à Londres en 1903. Entre l'administration métropolitaine et l'Indian Civil Service, il choisit de faire une carrière dans l'Indian Civil Service à partir de 1904, en commençant ses fonctions comme officier du district de Dera Ghazi Khan, vu comme un endroit rude et hostile. A travers son expérience personnelle, l'objet de ce récit est de s'interroger sur les différentes représentations de l'Inde à travers différents points de vue, sur la vision des administrateurs britanniques par les Indiens eux-mêmes et d'étudier l'évolution politique et sociale de l'Inde entre 1904 et 1947 date de son indépendance. (extrait du résumé)
[...] Curzon a décidé de diviser en deux la grande province orientale, officiellement pour permettre une meilleure administration et pour donner aux Musulmans une région où ils seraient majoritaires. Malcolm prend alors conscience d'une opposition indienne à la puissance coloniale. Ainsi, Malcolm croit au partage du pouvoir avec les Indiens mais il ne croit pas à leur discours sur l'Inde unifiée. Il est favorable à l'introduction des Indiens dans l'administration. L'amélioration des campagnes passe par des motivations telles que: mettre fin à l'exploitation des populations par leurs chefs traditionnels, procurer un bien-être aux paysans et protéger une société analphabète. [...]
[...] Un des moments clés des rapports entre la Grande-Bretagne et l'Inde remonte aux années qui ont précédé la 1ère Guerre mondiale, quand les Britanniques auraient pu accorder aux Indiens, un statut socialement égal au leur. En le refusant, les Britanniques ont poussé les Indiens à revendiquer des droits politiques de plus en plus étendus dans un climat de tension et de méfiance. Le second moment correspond aux années 1930, quand le gouvernement britannique perd le contrôle politique de la situation et se laisse imposer les termes de la négociation par le mouvement nationaliste indien. [...]
[...] Malcolm est convaincu que les coopératives sont un outil décisif de progrès. Elles donneront aux paysans les moyens d'améliorer leurs exploitations et elles leur permettront de se constituer une épargne. L'avancée sur le plan politique se traduit par la décision du Parti du Congrès de présenter des candidats aux élections. Pour la première fois, les Indiens sont aux affaires, ils ont la responsabilité d'une partie de l'avenir de l'Inde et ils vont découvrir combien il est difficile de construire quelque chose de permanent dans ce pays. [...]
[...] Malcolm est donc contraint de subir cette loi britannique qui consiste à mettre une distance avec les Indiens pour des raisons de supériorité raciale entre autre. On apprend également que Malcolm fuit les mondanités des clubs, c'est-à-dire les espaces de loisirs et de rencontre des administrateurs britanniques. On pourrait penser que Arundhati Virmani dresse le portrait d'un administrateur atypique qui ne correspond pas vraiment de par son ouverture d'esprit, à l'image que les Indiens se font de l'administrateur britannique égoïste et brutal mais au fond on n'a pas vraiment de preuve qu'il était atypique, c'est une question d'interprétation seulement. [...]
[...] De plus, toutes les provinces de l'Inde britannique ne connaissent pas les mêmes progrès que le Pendjab ou la région de Dehli. Gandhi n'est pas hostile à quelques améliorations décisives en cours comme l'amélioration de l'hygiène, de l'état sanitaire, de l'alphabétisation. Mais certaines innovations techniques lui semblent plus destructrices que profitables. Enfin dans le dernier chapitre, chapitre 8 relatif à la marche vers l'indépendance ainsi que dans l'épilogue, les points de vue de Malcolm changent sur différents plans. Il rencontre Nehru en 1946, figure du Parti du Congrès et passe en revue tous les événements qui ont marqué la dégradation des relations entre Britanniques et Indiens: tout d'abord la décision de diviser le Bengale en 1905, son annulation en 1911, le massacre de Jallianwala Bagh en 1919 révélant l'arrogance raciale et la brutalité de l'État colonial, les réformes constitutionnelles de 1919 qui ignoraient les besoins réels du pays, les projets couteux de gouvernement autonome dans les années 1930, les ruptures incessantes des négociations entre nationalistes et gouvernement britannique durant la guerre. [...]
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