Maxime Tandonnet est à l'origine un spécialiste de l'immigration qui fut haut fonctionnaire et inspecteur général de l'Administration au ministère de l'Intérieur sous Nicolas Sarkozy. Conseiller aux Affaires intérieures et à l'Immigration pour le 6ème président de la 5ème république, Tandonnet livre un récit, celui d'une période de sa vie passé au service de son pays, et sous la coupe d'un président « impulsif » et « sans méthode de travail » . Au Coeur du Volcan, Carnets de l'Élysée, 2007-2012, est paru en 2014 aux éditions Flammarion.
[...] Le livre de Tandonnet revient également sur les périodes et zones de non-droit en région parisienne. Il décrit comment, pendant la nuit, Nicolas Sarkozy et lui-même se sont rendus à la Courneuve. L'auteur décrira l'endroit comme une zone de conflit, proche de ce que L'Irak était alors. Ici, on touche à un Nicolas Sarkozy proche du peuple, qui sait que la vérité n'émane pas forcément des médias, mais des travailleurs sociaux qui sont dans l'action : les élus, les policiers, les professeurs. [...]
[...] L'inefficacité des ministères ralentit les processus d'action. Malgré tout, certaines mesures furent adoptées et sont saluées par Tandonnet : des inspecteurs furent nominés dans les cités sensibles pour lutter contre le trafic de drogue. les peines planchers contre les récidivistes furent adoptées. la loi contre la Burqa Bien évidemment, il s'agit de mesures répressives qui n'ont en réalité qu'un lien indirect avec l'immigration. Quelquefois mêmes, le lien établi est plus que dérangeant, mais n'oublions pas que l'auteur est en charge de lutter contre l'immigration. [...]
[...] L'auteur est, à tort, quelquefois très critique envers Nicolas Sarkozy. Il le qualifie comme quelqu'un d'influencable, quelqu'un qui a changer d'avis de nombreuses fois sous la pression de groupe d'idées (SOS Racisme etc). Tandonnet échoue ici, et comme beaucoup de français d'ailleurs, à saisir la dimension pragmatique de la fonction présidentielle. Au final, on devine de Maxime Tandonnet était bien trop conservateur pour se faire entendre au sein d'un gouvernement qui, afin de rester au pouvoir, se devait de maintenir la cohésion des avis divergents. [...]
[...] L'épilogue est l'occasion pour Tandonnet de nous décrire la manière avec laquelle le pouvoir politique, un temps de son côté, peut nous éjecter. Il constate que Nathalie Gonzalez-Prado, longtemps sa subordonnée, est aujourd'hui celle qui lui parle sur un ton directif. Il constate de plus en plus que ses papiers et ses notes d'analyse ne sont plus suivies. Il sent aussi cette « odeur de fin du monde » qui envahit l'Élysée, ce qu'il considérait anormalement comme le lieu du pouvoir national quelques années auparavant. [...]
[...] Globalement, le livre de Maxime Tandonnet est une lecture extrêmement orientée politiquement du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Son manque cruel d'objectivité et ses jugements douteux du fonctionnement des médias et de la politique postmoderne laisse le lecteur en plein désarroi. Il est assez étonnant de constater la manière qu'ont encore certains politiciens de pratiquer la politique au 21ème siècle. Le conservatisme des collaborateurs de Nicolas Sarkozy, Tandonnet en premier lieu, laissait envisager de manière assez claire l'écroulement de la droite toute entière qui allait survenir, d'abord en 2012, ensuite en 2017. [...]
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