Dans ces souvenirs sont abordés la Grande Guerre et la formation de la Grande Roumanie jusqu'à l'accession de Carol II au trône de Roumanie. Dans la deuxième partie de l'oeuvre, Virgil Gheorghiu a vingt ans et il arrive à Bucarest afin d'assouvir son ambition de poète. Là, il fait la rencontre de l'élite intellectuelle et politique du pays et assiste en tant que jeune reporter au durcissement du régime de Carol II et à la montée des groupes fascistes comme la Garde de Fer. Le jeune écrivain est le témoin de l'entrée en guerre de la Roumanie aux côtés de l'Allemagne Nazie, jusqu'au retournement du 23 août 1944 où la Roumanie se range aux côtés de l'URSS dont elle devient un satellite. C'est pour Gheorghiu la perte de sa patrie (...)
[...] Virgil devient reporter de faits divers hélas son salaire qui venait d'être doublé ne le reste pas longtemps, le 10 février 1938 il apprend de son tailleur juif, chez qui il avait loué un frac pour assister aux réceptions auxquelles les journalistes sont convoqués, que le gouvernement Goga a été renversé, le nouveau premier ministre est le patriarche Miron Cristea. Peu de temps après le journal Cuvantul disparaissait et son directeur Nae Ionescu était placé en résidence surveillée. Le parlement est dissous le 20 février, la constitution de 1923 est abolie et les partis politiques éliminés au profit de la dictature royale. Privé de travail et de ressources, l'auteur continue à fréquenter les journalistes, l'un d'entre eux lui annonce un matin que le directeur du journal officiel fondé par le roi Romania veut l'engager. [...]
[...] les commissaires légionnaires enregistrent tout ce que nous faisons, ce que nous pensons et ce que nous disons Le 7 novembre dans la nuit prisonniers de la prison de Jivala sont assassinés parmi les victimes que des anciens ministres, chefs de partis politiques, anciens dirigeants du pays. D'autres personnes furent exécutées dans divers endroits de la capitale et dans tout le pays. Le 27 novembre 1940, le savant Nicolae Iorga est enlevé, assassiné dans une forêt, son corps est atrocement mutilé puis jeté sur la chaussée. Le 20 janvier 1941, les légionnaires se retournent contre Antonescu qui n'était pas légionnaire lui même. Pendant trois jours c'est le chaos, dans chaque ville des massacres sont perpetrés par les légionnaires, les époux Gheorghiu ne sortent plus. [...]
[...] Or c'est un des grands absents des Mémoires bien que l'on apprenne que Mme V.Gheorghiu y appartienne, pourtant l'auteur vient d'un milieu rural qui a dû avoir espoir en ce nouveau parti. Toutefois cette autobiographie présente un témoignage des plus intéressants sur la Garde de Fer, créée en 1937 par Corneliu Codreanu. Elle est d'abord mentionnée par le père comme un signe de la révolte des étudiants. Puis l'auteur y est confronté lorsqu'il est étudiant quand tous ses camarades et professeurs en font partie. [...]
[...] Or celle ci ayant été réquisitionnée par l'armée russe, les parents n'ont pas de certificat de naissance et sont passibles de deux ans de prison ferme si le délai de six mois pour déclarer une naissance est expiré. Le père de Virgil est emmené par les gendarmes et ne revient que tard dans la nuit. Pour éviter la prison il a dû déclarer que son fils est né le 15 septembre. Dans les chapitres suivants, III à VI, l'auteur, après avoir rappelé l'origine de ses parents et leur rencontre, fait le récit de son enfance. Constantin Gheorghiu est prêtre, tout comme l'était son père et son grand père avant lui. [...]
[...] C'est pour Gheorghiu la perte de sa patrie. La présentation que l'auteur fait de lui même est toujours intiment liée à la naissance et à la formation de la Grande Roumanie. Virgil Gheorghiu fait corps avec la Roumanie. Son histoire est d'abord celle de son pays, le prolongement naturel de mon propre corps le livre de ses mémoires commence ainsi (chapitre par l'histoire de la Roumanie, province romaine peuplée par les Daces et conquise par les Romains, dont l'influence culturelle est revendiquée tout au long du livre, puis à partir du XIVe siècle jusqu'au XIXe siècle le pays tombe sous la domination ottomane. [...]
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