Alors que la défaite de l'Allemagne nazie apparaît de plus en plus comme une évidence, à partir de 1943, sentiment qui s'accentue au fur et à mesure que la guerre progresse, les trois principaux belligérants luttant contre le IIIe Reich -Royaume-Uni, URSS et Etats-Unis - doivent se rencontrer, à plusieurs reprises, afin de décider du sort de l'Europe tout d'abord, et du monde, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. C'est dans ce cadre qu'eurent lieu différentes conférences qui visent à mettre fin à la guerre :
- la première grande conférence interalliée a lieu à Téhéran, en Turquie, du 28 novembre au 1er décembre 1943, où fut décidée l'ouverture du Second Front en Europe occidentale, et où furent ébauchés des plans concernant une organisation internationale et les frontières polonaises.
- puis celle de Yalta, du 4 au 11 février 1945, où il est question du sort de l'Allemagne d'après-guerre d'une part, et de la création d'une organisation supranationale.
- et celle de Potsdam, du 17 juillet au 2 août 1945, concernant la fin de la guerre contre le Japon et l'apparition de l'arme atomique, ainsi que l'adoption définitive des frontières polonaises
[...] C'est le 2 septembre 1945 que s'achève officiellement la Seconde Guerre mondiale, avec la capitulation sans conditions du Japon, capitulation exigée à la conférence de Potsdam. Ce dernier, ayant subi les deux bombes atomiques, doit accepter l'occupation militaire américaine, l'U.R.S.S. étant immédiatement écartée par les USA de celle-là, malgré son entrée en guerre contre leur ennemi commun. L'expansionnisme nippon est stoppé net, réduisant le Japon à ses îles principales et quelques autres territoires mineurs, la caste militaire est là aussi jugée et condamnée et le pays est démocratisé (...)
[...] - Cependant, au cours des conférences, il apparaît comme évident de la volonté de l'URSS de créer un glacis protecteur et communiste à l'Ouest, jusqu'en Pologne, afin d'assurer sa sécurité. Alors que les Alliés Occidentaux souhaitent des élections libres dans l'Europe libérée par l'Armée Rouge (conférence de Yalta), ils se heurtent à Staline. Et le gouvernement polonais en exil à Londres est évincé par Staline et remplacé par le gouvernement de Lublin, entièrement gagné à la cause soviétique. Le territoire polonais est aussi sujet à discussion : problème épineux évité à Téhéran puis Yalta, il est définitivement réglé à Potsdam : la ligne Curzon établie en 1939 après le partage de la Pologne par l'Allemagne nazie et l'Union Soviétique sera la frontière orientale de la Pologne, tandis que la frontière occidentale sera la Neisse occidentale, empiétant en bonne partie sur l'Allemagne (Cf. [...]
[...] C'est à la conférence de Téhéran que Staline est informé de la préparation d'un débarquement allié contre la Festung Europa, l'opération Overlord. Il s'agit aussi de trouver en la Turquie, neutre depuis le début, un allié de taille qui pourrait porter la guerre dans les Balkans et ouvrir un nouveau front. la conférence de Yalta intervient alors que la défaite de l'Allemagne nazie semble évidente. Mais celle-là doit être hâtée, au moment même où les Américains doivent faire face à une puissance contre-offensive de la Wehrmacht dans les Ardennes. [...]
[...] Conclusion Les conférences de l'après Seconde Guerre mondiale cherchent donc à établir un ordre nouveau où les relations internationales seraient régies par la consultation d'une institution supranationale. Elles permettent aussi de régler les différentes questions liées à la fin de la guerre, et au traitement des vaincus. Cependant, l'évolution des décisions entre Téhéran et Potsdam montre également l'évolution du rapport de force entre les Trois Grands dans l'organisation du nouvel ordre mondial : l'URSS de Staline ne tiendra pas ses engagements concernant les élections libres en Europe centrale et orientale, malgré ses promesses à Yalta, confirmées à Potsdam, elle y établit un glacis protecteur, qui exacerbe les tensions entre membres de la Grande Alliance, dès 1945, et qui fera dire à Churchill, en 1946 à la conférence de Fulton : De Stettin sur la Baltique à Trieste sur l'Adriatique, un rideau de fer s'est abattu sur le continent La fin des relations internationales traditionnelles basées sur le Congrès de Vienne est arrivé : et les conférences d'après Seconde Guerre mondiale aboutissent à un nouvel équilibre basé sur la bipolarité est / ouest, soviétique et américaine : la Guerre froide et l'affrontement des deux blocs. [...]
[...] ZORGBIBE, C., Histoire des relations internationales, tome 3 : 1945 - 1962, Paris, Hachette pages. [...]
[...] Les exigences concernant le Japon C'est le 2 septembre 1945 que s'achève officiellement la Seconde Guerre mondiale, avec la capitulation sans conditions du Japon, capitulation exigée à la conférence de Potsdam. Ce dernier, ayant subi les deux bombes atomiques, doit accepter l'occupation militaire américaine, l'U.R.S.S. étant immédiatement écartée par les USA de celle-là, malgré son entrée en guerre contre leur ennemi commun. L'expansionnisme nippon est stoppé net, réduisant le Japon à ses îles principales et quelques autres territoires mineurs, la caste militaire est là aussi jugée et condamnée et le pays est démocratisé. [...]
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