Marc Ferro, historien contemporain, codirecteur des Annales depuis sa rencontre avec Marc Braudel en 1964, il est également directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales. Son rôle dans l'historiographie contemporaine et ses recherches sur l'histoire de l'histoire font de lui un praticien et un témoin privilégié de la façon qu'ont les peuples d'envisager le passé. Grand spécialiste de la révolution russe (La révolution de 1917, Des soviets au communisme bureaucratique, l'occident et la révolution soviétique), il a également beaucoup travaillé sur les rapports entre cinéma et histoire (Cinéma et Histoire, Analyse de film, Analyse de société.) Ayant pris un certain recul avec le domaine de la recherche historique il s'oriente aujourd'hui vers une histoire moins scientifique et plus accessible au grand public (Pétain, dictionnaire de la Glasnost.)
La révolution russe de 1917, publié en 1967, s'organise en trois grandes parties distinctes. Dans la première partie, Marc Ferro nous expose les évènements qui ont fait cette révolution de façon chronologique, dans un second temps, Marc Ferro nous expose un corpus de sources de première main sur lesquelles il s'est appuyé pour parvenir à écrire l'histoire de cette révolution, enfin dans une dernière partie, il met fin à certains préjugés ou à certaines visions historiques erronées sur la question de la révolution dans une partie qu'il intitule « controverses d'hier et d'aujourd'hui. » Notre but n'étant pas de parvenir à une étude détaillée et linéaire de son œuvre nous axerons notre travail autour de quelques points fondamentaux auxquels Marc Ferro semble lui-même s'attacher.
[...] Selon Marc Ferro, c'est ainsi que la dictature prolétaire a été non pas contrainte de semer la terreur de classes, mais l'a exercé de manière spontanée. Ajoutons à cela l'absence de tradition démocratique en Russie qui a conduit à une bureaucratisation sur un fond de destruction, de pénurie et d'archaïsme culturel, la solution de facilité était un contrôle unique au nom de la démocratie, et c'est sans doute cette logique qui selon Marc Ferro a donc aboutit à la suppression du pluralisme politique et de la liberté d'opinion qui sont en fait les bases de la démocratie. [...]
[...] Les bolcheviks qui jugèrent au départ l'action précipitée participèrent tout de même aux manifestations. Il n'est pas ici nécessaire de porter notre étude sur le détail des évènements de février, toujours est-il que la révolution des ouvriers et du peuple coïncida avec la révolte des soldats contre leurs officiers, dès lors, cette fraternisation du 26 et 27 février mena le régime Tsariste à son effondrement. En cinq jours le pouvoir avait irrémédiablement changé de camp et l'ordre ancien s'était effondré. [...]
[...] Le peuple et l'armée dénonçant l'imprévoyance du régime eurent le soutien de la Douma qui selon l'auteur joua un rôle majeur et décisif dans le renversement du régime tsariste. En effet, la Douma à laquelle le tsar ne confiait aucun pouvoir de décision cherchait à intervenir dans le gouvernement et ses membres s'étaient ralliés à différents comités et associations la Douma se constitua en bloc progressiste réclamant un gouvernement de confiance, ferme et actif (doc2 page 115.) L'effacement du régime face aux affaires intérieures s'accompagna d'un effacement du Tsar lui-même qui confiât les affaires intérieures à sa femme Alexandra. [...]
[...] Marc Ferro dans la dernière partie de son ouvrage traite cette question avec grande attention. L'ouverture des archives allemandes après la Seconde Guerre mondiale n'a pas permis d'établir une véritable collaboration entre l'Allemagne et le parti Bolchevik, bien que ceux-ci fussent aidés par le gouvernement du Kaiser à l'évacuation des déportés politiques ; quant à l'accusation de vénalité, aucune des archives n'a pu la confirmer du moins dans les proportions avancées par Perevercev (pour plus de détails, se reporter pages 159/164.) Alors que l'on pense les Bolcheviks écartés, un élément déclencheur va favoriser la Kerenshina et le retour des bolcheviks sur le devant de la scène : La tentative de Putsch par Kornilov, chef des armées, qui va mettre fin à l'action contre-révolutionnaire et éloigner les armées de Kerenski qui ne bénéficie alors d'aucun appui. [...]
[...] Avec le soutien du comité militaire révolutionnaire de Petrograd, le PVRK, le peuple s'empare de la ville et des organes stratégiques du pouvoir, une grande révolution s'accomplissait et nul ne s'en apercevait (page 99.) Le 24 octobre au soir, la ville est aux mains des insurgés. Kerenski s'enfuit. Le palais d'hiver est pris d'assaut, le 2ème congrès qui s'y tient verra l'élection d'une large part de bolcheviks. Aussitôt, le nouveau soviet organise un nouveau gouvernement exclusivement bolchevik, à sa tête, Lénine. Annonce immédiate du programme : Paix, pouvoir ouvrier, réformes agraires. Lénine par l'exemple d'une paix démocratique au nom de la liberté des peuples souhaite, ou du moins envisage étendre la révolution socialiste à toute l'Europe. [...]
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