Pierre Milza est né en 1932. Il est professeur à l'IEP de Paris et directeur du centre d'Histoire de l'Europe du Vingtième siècle. Docteur en lettres, agrégé d'histoire et chevalier de la légion d'honneur, il est spécialisé dans les relations internationales, l'histoire de l'Italie et le fascisme. Parmi ses œuvres les plus importantes, Les relations internationales de 1973 à nos jours, Histoire de l'Europe contemporaine, Mussolini, Les fascismes.
En 1973, il publie Le fascisme. En 1985, il réexamine son œuvre à la lumière de nouvelles thèses historiques et avec un plus grand recul, et modifie le titre de son livre qui devient Les fascismes.
Cette modification s'explique par la signification que donne Milza au mot fascisme. Pour lui, le fascisme appartient à une période et un espace restreints.
Définition du fascisme
Ainsi il y a plusieurs critères du fascisme :
-critère spatial : le fascisme est spécifique du pays où il se développe
-critère temporel : on distingue 4 étapes essentielles du fascisme :
1er fascisme : Il est témoin d'une crise multiforme (économique, sociale, politique, culturelle) du système libéral au sortir de la guerre. Il s'exprime par des réactions irrationnelles des classes moyennes. Le discours fasciste est à la fois une critique du grand capitalisme et des forces révolutionnaires de gauche.
2nd fascisme : il se caractérise par l'alliance des classes moyennes avec les grands intérêts privés (banques, industriels…). Les partis fascistes s'appuient sur la grande bourgeoisie et le fascisme va accéder au pouvoir.
3ème fascisme : c'est le fascisme au pouvoir. Il se caractérise par une influence omniprésente du parti fasciste unique. On exalte le chef sauveur, on restructure la société (en enrégimentant les masses, écrasant la classe ouvrière). Les classes dirigeantes sont sur le plan politique soumises au parti, mais dominent la vie économique. En contradiction avec le premier fascisme, on renforce le capitalisme, et les classes moyennes sont économiquement lésées alors que le fascisme s'appuyait sur elles au départ.
4ème fascisme : c'est le totalitarisme pur, qui ne s'est produit qu'en Allemagne. L'idéologie fasciste et sa politique prime sur l'économie. Le totalitarisme s'exerce par la terreur psychologique et physique.
A partir de cette définition du fascisme, Pierre Milza étudie de façon détaillée la propagation de l'idéologie fasciste dans le monde, voire l'installation d'un régime fasciste dans certains pays, sans se limiter à l'Allemagne et à l'Italie.
De quelle manière et dans quels pays le fascisme s'est-il répandu dans le monde des années 1920 à nos jours ?
Le fascisme des années 20 est à ses deux premiers stades. C'est dans les années 30 que vont s'affirmer les Etats totalitaires nazis et tenter de s'étendre dans le monde, mais la guerre constitue le point culminant d'un fascisme résurgent jusqu'à nos jours.
[...] Les fascismes, Pierre Milza (1e édition) Pierre Milza est né en 1932. Il est professeur à l'IEP de Paris et directeur du centre d'Histoire de l'Europe du Vingtième siècle. Docteur en lettres, agrégé d'histoire et chevalier de la Légion d'honneur, il est spécialisé dans les relations internationales, l'histoire de l'Italie et le fascisme. Parmi ses œuvres les plus importantes, Les relations internationales de 1973 à nos jours, Histoire de l'Europe contemporaine, Mussolini, Les fascismes. En 1973, il publie Le fascisme. [...]
[...] Il existe plusieurs causes au développement du fascisme en Italie. Comme évoqués précédemment, les problèmes économiques, politiques et sociaux y sont pour beaucoup. Appliqué plus précisément à l'Italie, il s'agit de déséquilibres économiques dus au mélange de deux économies : l'une issue de l'industrialisation avec de grosses entreprises, et l'autre manifestant de la persistance de petites industries traditionnelles ; ainsi qu'un déséquilibre entre le Nord industrialisé et le sud des campagnes en retard. Ce déséquilibre provoque des tensions sociales entre bourgeois du Nord et agrariens du Sud mais aussi entre petite et moyenne bourgeoisie, et entre les ouvriers (les profiteurs et les laissées pour compte). [...]
[...] C'est vers les années 1908-1912 que vont se forger ses opinions politiques en Autriche. Il s'inspire ainsi de l'antimarxisme, et surtout de l'antisémitisme qui deviendra vite chez lui fanatique. Il rentre à Munich en 1913, puis combat pendant la guerre dans l'armée bavaroise où se formera son véritable système de valeurs notamment fondé sur l'obéissance aveugle à un chef charismatique. C'est suite à la défaite de la guerre, qu'en rage, il décide de devenir un homme politique En 1921, Hitler prend la tête du Parti national- socialiste allemand des travailleurs (NSDAP) issu de l'ancien Parti Ouvrier Allemand. [...]
[...] Le totalitarisme mussolinien fonctionne de manière similaire. Néanmoins, il présente un caractère moins violent que celui d'Hitler. La fascisation dure du pays et l'alignement sur les méthodes nazies ne se feront vraiment qu'à partir de 1936. Le fascisme italien se caractérise par : - Une main mise du parti sur tous les rouages de l'Etat : à tous les postes clés (préfet, maire ) le gouvernement nomme des fascistes sûrs. Le roi Victor Emmanuel III n'a plus aucun pouvoir. - Autour de Mussolini se développe le culte du Duce : Mussolini a siempre ragionne (Mussolini a toujours raison). [...]
[...] Elles sont bâties sur une alliance des militaires, des classes dirigeantes et des technocrates. Ces pays sont intégrés au système économique dominé par les Etats-unis (généraux en Argentine de 1976 à 1984 ou Pinochet au Chili à partir de 1973). Le fascisme proprement dit se réduit à des groupes minoritaires qui se manifestent de façon sporadique mais persistante, véhiculés par les nazis réfugiés en Amérique du Sud. Dans le monde arabe, on a souligné le caractère fascisant du régime de Nasser en Egypte. [...]
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