Toute tentative de définition de l'Europe se heurte à de multiples difficultés. Elle est souvent désignée comme la péninsule de l'Asie. Cette absence de limites claires a amené les Européens à trouver d'autres critères de définition, souvent contestables et variables dans le temps.
La première caractéristique qui s'impose, c'est sa grande diversité, au niveau du continent en entier et des pays. Diversité dans le climat, la morphologie, la politique, la culture, etc.
Pour les géographes, l'Europe s'étend de l'Atlantique à l'Oural ; elle présente de fortes caractéristiques, notamment bioclimatique, tectonique, et maritime. C'est un petit continent : 10 millions de km, soit 6 % des terres émergées ; 4 000 km du Nord au Sud, 5.000 d'ouest en est. Elle est dans la zone tempérée, d'où l'absence de déserts. Les îles Britanniques sont baignées par le Gulf Stream, alors qu'à la même latitude le golf du Saint-Laurent gèle l'hiver. Le Sud est préservé d'une trop grande aridité. L'Europe est une mosaïque d'unités de petites ou moyennes tailles, d'un point de vue climatique.
L'exceptionnalité européenne est d'abord due au fait que ce continent est enserré et pénétré par les mers. L'Europe compte 40.000 km de littoraux. Au sud, la Méditerranée se caractérise par sa profondeur, sa chaleur, sa salinité, la faiblesse de ses marées et sa fermeture au détroit de Gibraltar.
Au nord, la Baltique s'étend sur 1.500 km, elle fonctionne comme une Méditerranée du nord, marquée par son origine glaciaire et ses eaux peu profondes. C'est une fenêtre maritime importante. C'est la façade atlantique qui a porté les mondialisations successives des puissances européennes et a donné au continent une telle influence mondiale.
D'est en ouest, l'Europe est organisée par deux grands systèmes méridiens. Il y a en premier les axes ouest/est. On en trouve un au nord, dans la plaine germano-polonaise, et un autre le long du Danube. Il a été l'objet de conflits entre l'Empire ottoman et l'Empire austro-hongrois jusqu'en 1918.
Les axes nord-sud traversent les systèmes régionaux. À l'Ouest s'étend un vaste domaine montagnard, des Pyrénées aux Alpes puis aux Carpates. On y trouve le « toit de l'Europe », le Mont Blanc qui culmine à 4.807m. Les Alpes apparaissent comme les plus densément peuplées et mises en valeur du monde, grâce au système agropastoral et au développement de l'hydroélectricité au 19e. Au 20e, la révolution touristique fait des Alpes le premier centre touristique montagnard du monde, avec plus de 140 millions de visiteurs par an. C'est un massif perméable, ce qui explique l'importance des flux de transit.
À l'est, la très vaste plateforme russe s'étend jusqu'à l'Oural, chaîne de montagnes facilement franchissable, qui culmine entre 1.500 et 1.700 m. La cuvette du Dniepr est formée de très bons sols, qui se trouvent aujourd'hui en Ukraine.
L'Europe apparaît comme un espace privilégié comparé à d'autres continents. À l'échelle continentale, les espaces à risque concernent le dispositif pyrénéo-alpin (avalanches, glissement de terrain, érosion des sols) et le dispositif méditerranéen (séisme, volcanisme et sécheresse). Dans le reste du continent, des inondations peuvent intervenir, mais sont toutefois limitées. Au total, si les espaces très peuplés d'Europe sont soumis à des risques naturels, ceux-ci ne deviennent que rarement des catastrophes aux coûts humains et économiques désastreux.
Dans les limites orientales, il convient de souligner que l'Oural fut défini comme limite géographique de l'Europe par les géographes de Pierre Le Grand. Cette limite géographique n'est cependant pas fonctionnelle du fait de l'expansion au-delà de l'Oural de la puissance russe.
Le statut européen de la Russie est un enjeu géopolitique majeur. La Russie est en fait à la fois un État et une puissance européenne et asiatique, et elle a donc la particularité d'être la seule structure eurasiatique du monde.
Face au reste du monde, l'Europe apparaît comme un continent à géométrie variable, aux identités multiples. L'Europe est, car elle est plurielle. Au plan bioclimatique et physique, on a l'Europe du Nord et celle de la Méditerranée. L'influence de ces dispositions se retrouve dans les paysages, dans les types d'agriculture, dans les habitudes alimentaires (beurre/huile d'olive ; bière/vin), dans la mentalité et la culture.
Mais pour définir l'Europe, il faut également recourir à l'histoire et à la géoéconomie.
[...] Depuis les années 1970, l'Europe occidentale se ferme de plus en plus à ces migrants extra-européens. Si la Commission cherche à obtenir une harmonisation des politiques migratoires, les États quant à eux veulent maintenir à tout prix le contrôle sur ces questions. Des trajectoires démographiques régionales très contrastées L'étude des soldes migratoires régionaux montre qu'environ la moitié des régions européennes est répulsive et connaît un solde migratoire négatif, alors qu'1/4 des régions connaît une forte attraction. Les régions périphériques sont souvent les plus répulsives (Mezzogiorno italien, Écosse, Nord de la Suède etc.). [...]
[...] Enfin, cet espace assume à lui seul pus du quart des exportations mondiales de produits manufacturés. L'Europe du N-O est aussi une richesse sociale : son poids démographique est élevé millions d'hab. Cette population est concentrée dans la partie centrale de cette Europe, où l'on trouve des densités parfois supérieures à 400 hab./km². Cette population bénéficie d'un niveau de vie élevé, les marchés de consommateurs sont très développés. Les pays de l'Europe du N-O occupent 14 des 20 premières places mondiales au niveau de l'Indicateur du développement humain (IDH). [...]
[...] Mais le secteur est très malade, son CA stagne, ses investissements reculent, et sa balance commerciale est déficitaire. Cette profonde et longue crise industrielle a un impact social immédiat, avec des destructions massives d'emplois. Ex : 1970 : 765.000 emplois en France ; 2005 : 150.000 En fait, ces 40 dernières années, le secteur a été confronté à plusieurs défis structurels. Premièrement, on a assisté à un élargissement permanent de la géographie des transferts de production dans les pays à bas coûts salariaux : le textile se spécialise en Espagne et Italie dans les années 1970, il part ensuite dans les pays du Maghreb, puis les pays asiatiques (Macao, Pakistan, Bangladesh, Sri Lanka). [...]
[...] L'Europe du Sud assure à elle seule du solde migratoire de l'UE. Cette inversion migratoire est d'autant plus marquée que ces pays d'Europe du Sud ont connu une véritable révolution démographique : baisse de la fécondité, vieillissement de la population, etc. La modernisation économique est le fruit d'une synergie entre un capitalisme dynamique et un État acteur, incitateur et régulateur. Il est incontestable que le renouveau de l'Europe du Sud est étroitement lié à la construction européenne. L'Italie, membre fondateur de la CECA a développé une politique très européenne, et les 3 pays entrants ont fait de même. [...]
[...] CHAPITRE 3 LES MUTATIONS SOCIALES ET ÉCONOMIQUES DE L'UNION EUROPEENNE À l'échelle mondiale, l'Europe apparaît comme un grand pôle démographique dynamique et attractif. Elle possède 458,5 millions d'habitants, soit plus que les USA et que le Japon. L'UE reste un espace très attractif pour les migrants. Cette attractivité et cette puissance s'expliquent par le très fort développement économique que connaît l'UE depuis les années 1950. Elle n'a jamais autant produit de richesses par habitant. L'évolution économique s'est accompagnée d'une montée de la population active. [...]
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