L'histoire de l'imprimerie en particulier, et l'histoire des médias en général, est liée à celle des sociétés les innovations techniques semblent influer directement sur les structures sociales. Frédéric Barbier, historien du livre, est aujourd'hui directeur de recherche au CRNS.
L'Europe de Gutenberg, publié en 2006, développe une vraie réflexion sur l'évolution des pratiques de l'écrit, et ceci de son apparition jusqu'aux nouvelles techniques modernes.
Dans cet ouvrage, l'auteur met à profit un savoir que l'on pourrait qualifier d'encyclopédique. La réflexion, pourtant riche et complète ne perd jamais de vue sa problématique de départ. L'auteur fait souvent appel à des travaux philosophiques, ainsi qu'à des statistiques qui viennent illustrer et expliciter ses propos. Il remonte à la source de chaque élément ayant rapport, de près ou de loin, à la production livresque : l'invention du papier, l'évolution de l'image à la place puis avec le texte et ceci de l'enluminure à la gravure, et enfin, l'invention qui découle de tous les facteurs précédents qui ont permis, d'une certaine manière, sa création : l'imprimerie.
C'est donc à la lumière de cette « première révolution des médias » que Frédéric Barbier cherche à comprendre les changements actuels : « Alors qu'une mutation aussi importante, sinon plus, se profile devant nous, il est important de pouvoir repérer quelles ont été, dans le passé, les modalités du changement qui ont accompagné des phénomènes du même ordre ».
[...] Il a notamment beaucoup écrit sur l'histoire du livre, manuscrit ou imprimé et ceci dans une perspective souvent interdisciplinaire puisque mettant en cause divers domaines tels que l'économie, la politique et bien sur l'histoire littéraire. L'Europe de Gutenberg, publiée en 2006, développe une vraie réflexion sur l'évolution des pratiques de l'écrit, et ceci de son apparition jusqu'aux nouvelles techniques modernes. Dans cet ouvrage, l'auteur met à profit un savoir que l'on pourrait qualifier d'encyclopédique. La réflexion, pourtant riche et complète ne perd jamais de vue sa problématique de départ. L'auteur fait souvent appel à des travaux philosophiques, ainsi qu'à des statistiques qui viennent illustrer et expliciter ses propos. [...]
[...] Les très nombreuses correspondances qui sont faites entre les différentes inventions, les différentes révolutions, dynamisent le récit et permettent d'avoir une nouvelle approche de ces évènements. Cette volonté de ne pas considérer les évolutions de manière essentiellement chronologique fait ,de plus, ressurgir de nouvelles problématiques, de nouvelles interrogations qui n'auraient peut-être pas été appréhendées autrement. Néanmoins, l'œuvre de Barbier reste assez linéaire pour que l'enchaînement logique des différentes mutations reste visible et compréhensible. [...]
[...] L'élite religieuse, le monde universitaire, le monde des affaires ont été les premiers à permettre la diffusion de l'imprimé. L'invention et la diffusion de l'imprimerie, au-delà des changements matériels qu'elles ont engendrés, semblent être à la base, ou du moins l'étape charnière, où on a vu toute une société évoluer, se transformer. Le pouvoir éditorial, la notion d'auteur, la publicité sont par exemple des notions qui n'ayant pas lieu d'être auparavant, apparaissent et se développent à partir de cette conjoncture précise. [...]
[...] Son discours, balisé par repères historiques datés, met bien en relief l'idée que bien que Gutenberg en étant le principal responsable, son invention a fini par lui échapper. L'imprimerie s'est perfectionnée sur le long terme et a profité de bon nombre d'innovations extérieures. Si, parmi les premiers imprimés on compte par exemple la Bible à 42 lignes, le travail des imprimeurs s'est peu à peu diversifié. La spécialisation des ateliers, la concurrence, la nouvelle productivité, l'apparition des librairies tous ces éléments ont contribué à un véritable marché du livre. [...]
[...] C'est alors tout un réseau d'inventions et d'évolutions qui ont permis sa création et surtout, sa réussite. Plusieurs facteurs lui ont en effet été favorables. Parmi eux, le développement des villes joue un rôle décisif. Espace de la modernité, la ville est également synonyme d'organisation, donc de réglementations et de documents écrits. Les activités politiques, économiques qui s'y développent alors, permettent alors à l'écrit de se développer et d'être de plus en plus présent au quotidien. De véritables archives urbaines se constituent peu à peu. [...]
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