L'État et les pratiques administratives en situation coloniale : l'exemple français, Marc-Olivier Baruch, Vincent Duclert, 2003, revue Outre-Mers, coloniaux français, France, administrations coloniales, guerre d'Algérie
L'ouvrage est un recueil de douze articles, publié en 2003 par la revue Outre-Mers, faisant suite à un colloque sur « L'État et les pratiques administratives en situation coloniale : La France et son empire, milieu XIXe-milieu XXe siècle » ayant eu lieu à Paris le 8 juin 2001. Il est publié dans une période de renouvellement de l'étude des mondes coloniaux en France, largement influencée par les approches anglo-saxonnes. Le recueil s'interroge sur l'État et ses pratiques au sein des espaces coloniaux français, son fonctionnement, ses représentations, sa dimension démocratique ce qui est une nouveauté, car pendant longtemps le monde colonial et post-colonial ont été ignorés des études sur l'État en France.
Différents spécialistes, politologues, juristes, historiens... se sont rassemblés pour proposer une série d'articles divisée en quatre séquences : Les savoirs historiques et historiographiques, les statuts des personnes et des pouvoirs, les administrations coloniales et l'enjeu électoral et enfin, servir l'État en guerre d'Algérie.
[...] Après la Seconde Guerre mondiale, l'attribution de la citoyenneté aux citoyens de l'Union française entraîne un bouleversement au sein de l'administration qui doit mettre en place la vie politique dans les TOM. Comment l'administration du Sénégal réagit-elle face au développement de la politique électorale entre 1945 et 1958 ? La littérature grise de l'administration coloniale dévoile un mépris des administrateurs envers le vote africain, qui s'explique par un faible renouvellement du personnel administratif après les années 1930, dont les représentations coloniales sont héritées du passé et pour certains membres, influencées par Vichy. De nombreux rapports dénoncent également l'immaturité culturelle des Africains qui restent très influençables. [...]
[...] La Note sur les Camps de Regroupements insiste sur la méconnaissance de la situation par l'administration, car créée par l'autorité militaire, la situation tragique des regroupés, installés sur de mauvaises terres avec peu de ressources et sur la nécessite de fournir des moyens d'existence aux regroupés. Elle propose des solutions et notamment de fournir des terres aux chefs de famille et la création d'une coopérative agricole au niveau local pour distribuer les terres. L'intérêt du rapport est surtout dû au double regard de Michel Rocard qui analyse la situation du point de vue d'un fonctionnaire réformateur, indifférent à la situation coloniale et considère les regroupés comme des administrés identiques à ceux de métropole. [...]
[...] Martin rejoint les conclusions de la note de Michel Rocard, mais n'est pas diffusé avant 2003. S'inspirant des deux rapports, une circulaire du délégué général d'Algérie, datée du 31 mars, interdit les regroupements sans son accord. Rocard remet une copie de son rapport à Michel Rovan, un ami, conseiller technique pour les affaires politiques auprès du garde des Sceaux, qui à la demande d'Edmond Michelet, ministre de la Justice, l'envoie au rédacteur en chef du Monde. L'effet est immédiat et aboutit à une justification des camps à l'Assemblée le 9 juin 1959 et à une condamnation de la France par l'ONU. [...]
[...] La vie quotidienne des Africains est mise en scène dans le village pour les visiteurs ainsi que des événements traditionnels comme la fête de Boukari, hommage rendu à la communauté au marabout et à sa famille. Les cartes postales et images souvenirs du village présentent une série de scènes exotiques largement mises en scène. Les villages noirs renforcent les préjugés et répondent aux attentes des Européens. Ils contribuent au succès des expositions en attirant les visiteurs et servent les objectifs commerciaux des organisateurs. [...]
[...] La Seconde République attribue en 1848, la nationalité et la citoyenneté à tous les affranchis des colonies qui sont nés ou résident depuis six ans Les vieilles colonies ne sont donc plus totalement des colonies du fait de l'acquisition de droits spécifiques, mais ne sont pas nationales, car la qualité de Français est territorialisée, le préjugé de couleur préside et elles sont éloignées de la Métropole. Statuts des personnes et des pouvoirs 1 De l´état d´esclave à l'état de citoyen modalités du passage de l'esclavage à la citoyenneté aux Antilles françaises sous la Seconde République (1848-1850). Jean-Pierre Sainton Dans les sociétés américaines de plantations, l'esclavage est un état juridique de non-liberté et de non droit absolu. [...]
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