L’Espèce humaine, Robert Antelme, 1947, résistance de l’homme, barbarie
Arrêté pendant l'Occupation pour fait de Résistance, Robert Antelme (1917-1990) est déporté à Buchenwald. Il relate cette expérience dans un récit, L'Espèce humaine publié en 1947. Dans ce témoignage, Antelme évoque la volonté des nazis de déshumanisation des prisonniers. Dans ce passage, il évoque l'échec des nazis à déshumaniser les détenus et rend hommage à un inconnu, un civil allemand travaillant dans le camp qui lui serre la main.
[...] Mais, le geste d'un inconnu auquel l'auteur rend hommage symbolise l'humanité et le courage au cœur de la barbarie. II - L'HOMMAGE AU RHENAN Un homme singulier Intro : Par son caractère extraordinaire et sa force symbolique, le geste de l'ouvrier Allemand a marqué le narrateur qui lui rend hommage. Ce civil Allemand se distingue des SS par son geste et le regard qu'il pose sur les détenus. Cette singularité, est mise en évidence par le pronom il qui le différencie du groupe des gardiens, évoqué par le pluriel ils D'une part, il parle aux détenus «après qu'il nous eut dit mais sa parole rivalise avec les aboiements habituels des SS. [...]
[...] En effet, le terme machine laisse à penser que cette volonté de destruction n'est pas humaine. Cependant, le constat Ils ont brûlé des hommes et plus encore Ils auront brûlé des enfants rappelle la cruauté délibérée comme le soulignent les 2 occurrences du verbe vouloir : ils l'auront voulu «qu'ils ne l'aient pas voulu L'horreur des fours crématoires suggérée par le champ lexical de la crémation : cendres brûlé fours rappelle la cruauté. L'adjectif du GN machine énorme et l'unité de mesure il y a des tonnes de cendres» soulignent l'ampleur et la violence des moyens de destruction. [...]
[...] Il relate cette expérience dans un récit, L'Espèce humaine publié en 1947. Dans ce témoignage, Antelme évoque la volonté des nazis de déshumanisation des prisonniers. Dans ce passage, il évoque l'échec des nazis à déshumaniser les détenus et rend hommage à un inconnu, un civil allemand travaillant dans le camp qui lui serre la main. Problématique : Comment ce geste en apparence anodin symbolise-t-il l'esprit de résistance de l'homme face à la barbarie I - LES SS ET LES PRISONNIERS Une volonté de déshumanisation Intro : Ce témoignage met en évidence 2 groupes d'hommes : les SS et les prisonniers : les premiers animés par une volonté d'anéantissement, les seconds les affrontant par la force de leur esprit. [...]
[...] Quant aux Allemands, ils sont constamment désignés par le pluriel ils Mais cet acte de résistance pointe l'échec des SS à détruire les détenus comme le prouve l'énumération Les aboiements de milliers de SS, ne pouvait rien, ni tout l'appareil des fours ( ) contre ce serrement de main .Les divers moyens d'humiliation et d'oppression mis en œuvre ne sont en mesure de vaincre ces hommes ; pire, le résultat est nul comme l'indique l'antithèse milliers de SS / rien Par ce geste le Rhénan a instauré un rapport humain ; restaurer au narrateur son statut d'homme. CONCLUSION : Dans ce récit qui mêle une réflexion philosophique sur l'irréductible humanité de l'homme, en dépit de la barbarie qu'il inflige ou qu'il subit, et un témoignage sur les camps, l'auteur évoque le pire dont l'homme est capable mais également sa grandeur. Ce témoignage permet à l'auteur de retrouver sa dignité. [...]
[...] Plus rien d'humain ne lie ces 2 groupes humains, ce qui révèle l'extrême violence de leurs rapports. On note également la distance des détenus à l'égard des SS perceptible par les termes qualifiant leur volonté de nier l'humanité des détenus «volonté de con et la métaphore les aboiements qui animalise les SS. Mais c'est surtout la forme négative récurrente ils ne peuvent pas : Les SS ne peuvent pas muter ils ne peuvent pas décider qui marque l'impuissance des SS à déshumaniser les détenus. [...]
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