Au travers de l'ouvrage d'Eric Vial, Guerre, sociétés et mentalités – L'Italie au premier vingtième siècle, nous allons essayer de décrire la société italienne face à l'événement de la Grande Guerre, car cet auteur participe d'un renouvellement historiographique qui depuis trente ans analyse la guerre « d'en bas » (citons entre autres dans ce courant A. Prost et J.J. Becker).
Il s'agit donc bien de comprendre les réactions d'une société face à la guerre, avec bien sur le front mais aussi l'arrière, au travers de ses rêves, et donc de ses représentations et frustrations, de ses paradoxes et de ses caractéristiques propres de façon plus générale, analysables bien sur dès avant le conflit en lui-même. Pour ce faire nous reprenons en grande partie l'organisation interne de l'ouvrage.
[...] Cadorna y eut un grand rôle, accusant l'ennemi intérieur et diffamant ses propres divisions dans un communiqué qui eut à l'international des conséquences néfastes. Voulant défendre son image, il réprime des soldats pourtant encore loyaux et ne souhaitant pas la révolution contrairement à ce qu'il l'imagine. Néanmoins la peur des élites est à nouveau renforcée envers les classes laborieuses. Par la suite l'armée se reprend malgré tout, aidée par Diaz et ses réformes inspirées des modèles français et britannique. La défense tient bon et la victoire de Vittorio Veneto apparaît bien comme une victoire nationale dans une guerre d'usure. [...]
[...] De nouveaux travailleurs émergent : les femmes et les jeunes. Les journaux parlent de dégénérescence de la société, avec la peur de l'infidélité et de la délinquance juvénile. C'est donc un familialisme et un moralisme qui refuse l'évolution. Néanmoins cela marque l'irruption de nouvelles pratiques, comme la mise en place d'une organisation scientifique du travail liée au manque de qualification de cette main d'œuvre. D'où encore la peur, cette fois de déqualification généralisée. Mais cela entraîne également de nouvelles solidarités ouvrières, avec les femmes en tête des contestations. [...]
[...] La vraie patrie est le foyer, qui rassure, à l'inverse de l'Italie du front ou de l'arrière. En effet malgré les massacres Cadorna ne se soucie pas de la vie au front (à l'inverse de Pétain ou Ludendorff) : la patrie fait donc défaut par un état- major incompétent envers des hommes néanmoins soudés par la guerre. Les responsables militaires insistent en effet toujours sur les phénomènes de désertion, qu'ils assimilent par exemple aux fraternisations de Noël, aux échanges entre premières lignes, etc. [...]
[...] L'industrie lourde est un moteur de cette croissance, que ce soit pour l'armement ou l'automobile. De même la chimie est libérée de la concurrence allemande. Plus généralement beaucoup d'entreprises traditionnelles fournissent l'armée et donc se reconvertissent. Mais en fait les innovations restent rares : il s'agit plus d'une intensification le plus souvent proto industrielle, avec encore beaucoup de travail à domicile. On doit souvent remplacer le charbon par du bois, et les demandes militaires ne compensent pas la baisse des exportations. [...]
[...] L'Italie dans la Grande Guerre Au travers de l'ouvrage d'Eric Vial, Guerre, sociétés et mentalités L'Italie au premier vingtième siècle, nous allons essayer de décrire la société italienne face à l'événement de la Grande Guerre, car cet auteur participe d'un renouvellement historiographique qui depuis trente ans analyse la guerre d'en bas (citons entre autres dans ce courant A. Prost et J.J. Becker). Il s'agit donc bien de comprendre les réactions d'une société face à la guerre, avec bien sur le front mais aussi l'arrière, au travers de ses rêves, et donc de ses représentations et frustrations, de ses paradoxes et de ses caractéristiques propres de façon plus générale, analysables bien sur dès avant le conflit en lui-même. [...]
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