Le terme de marxisme n'apparaît que vers 1895, car jusqu'à la mort d'Engels (en 1895) il n'y a pas de véritable remise en cause des théories marxistes par les socialistes et des personnalités telles que Hyndman au Royaume-Uni, Guesde en France ou Plekhanov en Russie continu de développer ce que l'on appelle le socialisme scientifique restant fidèle à l'orthodoxie marxiste. Cependant il existe déjà un socialisme plus réformiste comme on peut le voir avec les trade-unionistes de Grande-Bretagne ou les possibilistes français qui cherchent à intégrer le marxisme à la société. Ainsi en 1889 ce sont deux congrès qui se réunissent en parallèle à Paris : celui des possibilistes et des trade-unionistes d'une part et celui organisé par les guesdistes, les anarchistes et le parti social-démocrate allemand (la SDP), c'est ce dernier qui est à l'origine de la fondation de l'Internationale Ouvrière Socialiste (IOS) autrement appelée la IIème Internationale.
Cette Internationale se structure progressivement, excluant les anarchistes dès le Congrès de 1896 (ce qui entraîne une baisse globale de l'anarchisme européen à l'exception de l'Espagne) et dotant ainsi l'IOS du marxisme en tant que doctrine officielle. Mais la structuration de l'Internationale prend du temps et ce n'est qu'en 1900 qu'elle se dote d'une structure administrative permanente avec la création du Bureau Socialiste International (BSI) (...)
[...] En effet, la social- démocratie allemande ne se bornait pas à la notion de parti efficacement bureaucratisé mais créait une véritable contre-société ayant des fonctions politique, économique, sociale, intellectuelle, culturelle Le révisionnisme mené par Bernstein toucha aussi l'Internationale. Il y voyait le socialisme comme achèvement du libéralisme et devant donc perdre sa valeur révolutionnaire : la dictature de classe relève d'un niveau inférieur de civilisation En France aussi le révisionnisme atteint le socialisme, mais c'est un révisionnisme de type pratique avec ce que l'on appelle le ministérialisme (voir le cas Millerand). Le révisionnisme pose la question de la place du socialisme dans la société établie. [...]
[...] Certaines ambitions propres au socialisme français sont déjà à relever, comme la nécessité d'aller vers le collectivisme et vers une organisation spécifique susceptible de peser sur le système décisionnaire républicain, ou encore l'utilisation de la grève en se basant sur le sentiment révolutionnaire comme caractère défensif en cas de crise. Ainsi est créé un parti de classe en la Fédération du Parti des Travailleurs socialistes de France en 1878. Mais déjà entre 1880 et 1882 le parti éclate en une multitude de petits partis (voire groupuscules). On peut alors définir le système français comme ayant une infrastructure travailliste, une organisation fédéraliste et une idéologie de base collectiviste et révolutionnaire. [...]
[...] Le socialisme finlandais : Dans ce pays peu industrialisé, la place de la question nationale (de l'opposition au régime tsariste) était prépondérante. Une division était visible au sein des fennomanes (partisans de la langue finlandaise) entre Vieux-Finnois (plutôt conservateurs) et Jeunes-Finnois (voulant introduire une certaine justice sociale). Vers les années 1880 se développent les idées socialisantes depuis la gauche de ces Jeunes-Finnois et en 1903 est créé le parti démocrate-socialiste de Finlande qui rassemble déjà en sièges sur 200 faisant du parti démocrate-socialiste de Finlande le plus fort d'Europe (proportionnellement à sa part au sein de la chambre basse). [...]
[...] Mais la guerre finit de diviser les socialistes comme le marque les débats aux conférences de Zimmerwald et de Kienthal, ou la scission de la SDP, mais plus que des affrontements doctrinaux, avec la guerre les socialismes entrent dans l'affrontement entre nations Comment est-on passé d'une unité à des oppositions catégoriques entre socialistes européens ? Pour cela la fiche de lecture s'articule de la façon suivante : étude de deux cas prépondérant en Europe : les socialismes allemand et français avant de voir certains socialismes naissants avec les socialismes thèque scandinaves et enfin balkanique Cela nous mènera à aborder le socialisme européen au sein de l'Internationale et son échec lors de la Première Guerre Mondiale (VII).[1] La social-démocratie allemande (1875 1914) : Le plus frappant dans la social-démocratie allemande est bien sa force et son étendue qui sont confrontées à la faiblesse de son rôle politique en Allemagne. [...]
[...] Il est intéressant de remarquer le rôle croissant que joue Rosa Luxemburg et la réaction quasi nationaliste de la majorité des sociaux-démocrates allemands (et même à gauche) qui sont scandalisés lorsque celle-ci propose la Russie en modèle à l'Allemagne. La question nationale, l'impérialisme et la marche vers la guerre : Au Congrès de l'Internationale Ouvrière Socialiste à Stuttgart en 1907 s'imposèrent les thèses révisionnistes qui montraient que l'impérialisme était populaire par la voix des Allemands Bebel et Vellmar qui se positionnèrent contre la proposition française de grève générale en cas de guerre. [...]
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