En 1789, lorsque éclata la Révolution française, cinquante mille Juifs vivaient en France sous la condition de serfs : 25 000 Ashkenazim en Alsace-Lorraine, 5000 Sefardim entre Bordeaux et Bayonne, environ 2 500 juifs dans le Comtat Venaissin et à Avignon, protégés par le pape, le reste de la population juive était disséminé entre Paris, le Languedoc, la Provence... L'Assemblée Nationale adoptant la Déclaration des Droits de l'Homme, les députés libéraux exigèrent l'abolition des restrictions qu'enduraient les Juifs depuis leur dernier bannissement en 1394. Les Juifs du Midi furent les premiers à obtenir les droits civiques car ils étaient peu nombreux et en partie assimilés. Ce n'est qu'en septembre 1791 que l'Assemblée déclara l'égalité civique de tous les Juifs de France avec les chrétiens, donnant lieu à la Première Emancipation de Juifs en Europe.
Les députés étaient alors convaincus qu'en peu de temps ils s'assimileraient aux Français, ne gardant de leur judéité que leur religion. Hors, les masses juives d'Alsace conservèrent un sentiment national. En 1807, l'Empereur Napoléon convoqua un Grand Sanhédrin à Paris, réunissant les représentants des communautés juives, dans le but de leur faire témoigner de leur attachement à la France, en tant que Français de religion israélite.
[...] Elle prône l'expansion de la langue et de la culture françaises au sein des communautés juives de la Diaspora. Des années 1890, marquées par l'Affaire Dreyfus, jusqu'aux années 1930, les Juifs français furent donc absents de la scène politique alors que des tendances antisémites exacerbées se révélèrent comme forces idéologiques nationales : la Droite française, rattachée à l'Eglise, était hostile aux libéraux qui avaient émancipés les Juifs ; la Gauche française anticapitaliste assimilait les Juifs aux patrons ; les Républicains anticléricaux les accusaient d'être organisés religieusement ; L'Eglise royaliste les dénonçaient comme anticléricaux. [...]
[...] Pourtant, dès après la vague d'antisémitisme caractérisant la période de l'Affaire Dreyfus, se dessina ce que l'on a pu appeler une Renaissance juive : les intellectuels israélites redécouvrirent les intérêts culturels juifs. On assista alors à une production littéraire israélite sans précédant depuis l'Emancipation, à la création de cercles d'études, de cercles d'artisans, de sociétés d'encouragement aux lettres juives, de comités de publications pieuses, de protection du sabbat bref toute une série de mesures propres à redonner un peu de sang à [cette] cultre anémié selon L'univers israélite en 1913. [...]
[...] Ils souhaitaient y inclure tous les partis de la communauté juive, hormis les réactionnaires. Invitée à y participer, la Fédération préféra multiplier indépendamment ses activités au profit des immigrés afin de retrouver son hégémonie passée. Elle convoqua des conférences sur le thème des nouveaux décrets, plaida la cause des réfugiés politiques auprès des Ministres de l'Intérieur et du Travail en leur demandant que les procédures de naturalisation leur soient facilitées Elle défendait toujours ses intérêts de manière discrète et diplomatique, contestant le militantisme politique des organisations populaires. [...]
[...] Bon nombre d'entre elles travaillaient auprès de leur mari, qu'il soit artisan ou commerçant. On note cependant une mobilité sociale au fur et à mesure des générations, et une ouverture à de nouveaux secteurs professionnels en fonction de la conjoncture. En effet, ils furent nombreux à s'insérer dans des domaines en plein essor au fil du temps. Si l'on ne peut parler d'un réel prolétariat juif avant la guerre, le pourcentage d'ouvriers et manœuvres non qualifiés arrivés après guerre était estimable. [...]
[...] Très vite, elle se désolidarisa, refusant de participer au projet de création d'une union centrale de toutes les organisations israélites démocratiques et populaires de France. Les communistes eux-mêmes firent des choix stratégiques poussant à la désunion. En 1935-1936, alors que la Palestine sous mandat britannique était en crise, ils adoptèrent une position résolument antisioniste. Ils insinuèrent alors que les sionistes pactisaient avec les nazis à propos de l'Accord de transfert. Cette position coûta au Mouvement populaire juif une partie de ses effectifs socialistes sionistes, même si le Poalei Tsion ne se désengagea pas. Du moins, ce dernier prit ses distances. [...]
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