Cet ouvrage a pour base un cours dispensé à des étudiants de premier cycle. Il part du postulat qu'il y a un manque d'écrits méthodologique et épistémologique de l'histoire en France : « Jusqu'à la fin des années 1980, la réflexion méthodologique sur l'histoire passait en France pour inutile ». « La plupart [des historiens] se dispensent, au début de leurs livres, de définir les concepts et les schémas d'interprétation qu'ils mettent en œuvre […]. Ils estiment prétentieux et périlleux d'entreprendre une réflexion systématique sur leur discipline […]. La réflexion épistémologique semble porter atteinte à l'égalité des “maîtres“ de la corporation. »
De plus, l'auteur considère que « l'histoire connaît aujourd'hui une crise d'identité qui suscite la réflexion » et cet ouvrage serait « une contribution à une réflexion à laquelle tous les historiens sont conviés ».
[...] Dans le cas des récits, il est clair que l'histoire est une intrigue au sens littéraire du terme : celui des romans, des pièces de théâtre et des films P. VEYNE : seulement ici (en histoire(, le roman est vrai, ce qui le dispense d'être captivant Comment on écrit l'histoire. En ce qui concerne les tableaux, l'intrigue est également présente : l'intrigue minimale du tableau est le passage du passé au présent De plus au-delà de l'aspect diachronique inévitable, un objet dynamique nécessite une intrigue : toute histoire est narrative parce qu'elle inclut toujours un changement L'intrigue comme synthèse L'histoire est configurée, c'est-à-dire à la fois définie, modelée et structurée, par une intrigue qui comporte une dimension temporelle irréductible La structure, telle que les historiens l'appréhendent, est toujours précaire, provisoire Cela au contraire des sociologues. [...]
[...] Cette construction imaginaire probabiliste est en effet ce qui permet à l'histoire de concilier la liberté des acteurs et l'imprévisibilité du futur, avec la mise en évidence et la hiérarchisation des causes qui conditionnent leur action Ce choix de construction d'une histoire qui ne s'est pas produite entraîne l'historien à définir une hiérarchie de cause relativement subjectif : la balance avec laquelle il pèse les causes n'a été vérifiée par aucun service de poids et de mesure. Dès lors, il entre toujours dans son appréciation quelque chose de subjectif. Les causes qu'il déclare prépondérantes ( ( ont toute chance d'être celles que sa théorie privilégie ARON : la théorie précède l'histoire IX. Le modèle sociologique La méthode critique évoquée dans un chapitre précédent ne suffit pas à rendre l'histoire scientifique. L'histoire va subir une influence comtienne. [...]
[...] Toutes les questions ne sont pas utiles. On entendra ici le terme d'utile pour : qui fait avancer la discipline. Dans ce dessein, une question peut permettre de combler une lacune ou reposer une question existante différemment pour apporter un regard nouveau. Certaines questions peuvent aussi être futiles, l'auteur prend l'exemple de la biographie d'un prince de Monaco. Il appartient à la corporation des historiens de juger de l'utilité des questions posables. L'historien doit se poser la question : pourquoi cette question et pas une autre ? [...]
[...] Apparaît alors la méthode comparative : il faut rechercher si l'absence d'un fait s'accompagne de celle de tel autre, ou, inversement, si la présence de l'un s'accompagne toujours de l'absence de l'autre Mais on parle de méthode de sociologie. L'auteur étudie ensuite l'application de cette méthode à l'histoire et commence par estimer que certains types d'histoire seront favorisés au détriment d'autres comme les monographies par exemple. La méthode comparative permet à l'histoire d'établir des typologies sur des critères plus ou moins complexes. Si l'on complexifie, on peut arriver au stade des statistiques, peu appréciées par l'histoire (Cf. note 10 page 199). [...]
[...] Aujourd'hui, l'histoire serait un relais de la mémoire bien que les termes s'opposent (cf. extrait de NORA page 299, 300) : notre société ne craint plus d'être submergée par le passé mais de le perdre PROST prend de multiples exemples de commémorations. Au bout du compte, l'historien fait le type d'histoire que la société lui demande ; sinon elle se détourne de lui C'est pourquoi l'histoire ne doit pas se mettre au service de la mémoire ; elle doit certes accepter la demande de mémoire, mais pour la transformer en histoire. [...]
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