Faisant une maîtrise d‘histoire sur la représentation de la femme, j‘ai choisi de vous présenter un ouvrage intitulé Les idoles de la perversité, écrit par un historien américain, Bram DIJKSTRA. Ce livre a été publié pour la première fois en 1986 par les Éditions Oxford University Press à New York, sous le titre original, Idols of perversity. Fantasies of Féminin Evil. Cet ouvrage connut en Amérique un succès rapide, mais il faudra attendre octobre 1992 pour que ce livre soit consultable en version française dans la collection du Seuil. Étant très intéressé par les peintures académiques du siècle dernier, cet historien d'art s'est livré - selon ses propres dires - à un véritable travail de fouille archéologique dans les catalogues d'exposition et dans les revues d'histoire de l'art, l'amenant à considérer les idéologies profondément misogynes d'une grande partie de la production artistique de l'extrême fin du XIXe siècle. Cherchant à en comprendre les causes, il consacra une quinzaine d'années à rassembler une abondante documentation sur les textes et images explicitant la représentation que les hommes avaient de la femme à cette époque. Pour lui la conjoncture culturelle, politique et sociale se prêtait parfaitement à l'élaboration d'un propos d'une extrême misogynie, trouvant une caution scientifique dans les discours médicaux. Je tâcherai au cours de ce travail d'expliciter dans toute sa finesse la thèse de Bram Dijkstra, afin de montrer à quel point son propos est novateur et important dans l'historiographie de la représentation de la femme. Pour ce faire, nous étudierons tout d'abord, la thèse de l'auteur, puis la démarche qu'il a menée, pour enfin comprendre l'intérêt d'un tel ouvrage.
[...] Une démarche historiographique récente B. Un modèle à suivre : 1. L'utilisation des Sources 2. La perspective historique Conclusion Introduction Faisant une maîtrise d‘histoire sur la représentation de la femme, choisi de vous présenter un ouvrage intitulé Les idoles de la perversité, écrit par un historien américain, Bram DIJKSTRA. Ce livre a été publié pour la première fois en 1986 par les Éditions Oxford University Press à New York, sous le titre original, Idols of perversity. Fantasies of Féminin Evil. [...]
[...] Les délices de la soumission et les mortes exemplaires 1. La prêtresse de la vie domestique : Les deux premiers chapitres du livre de Bram Dijkstra sont consacrés à ce qu'il considérait être la principale vertu de la femme pour les hommes du XIXe siècle autrement dit une soumission totale et le sacrifice de soi à son mari. Pour lui, XIXe siècle, marqué par l'avènement économique des classes moyennes et le développement de sociétés industrielles allait amener la gent masculine à redéfinir le rôle de la femme dans la société. [...]
[...] Ce livre montre à quel point les peurs masculines, donnèrent naissance à des œuvres d'art d'une rare misogynie. C'est le temps des Salomé sensuelles, des vamps assoiffées de sang masculin, des Judith au regard hypnotique, des Sirènes aux voix enchanteresses, mais fatales - Kimt, Judith ; - Fernand Khnopff, La rencontre de l'Animalité et d'un Ange ; - Jan Toorop, Le Sphinx, crayon et fusain ; - Edvard Munch, Vampire, gravure sur bois ; Burne Jones, Le Vampire ; - Otto Greiner, Ulysse et les Sirènes ; II. [...]
[...] Le traitement des œuvres 1. Des œuvres de tous pays : Cela dit, pour réaliser cette étude, Bram Dijkstra ne s'est nullement soucié des frontières nationales pour délimiter son sujet. Il traite, dans son livre, aussi bien d'œuvres de peintres français comme Puvis de Chavannes, d'artistes allemands comme Albert Von Keller, de peintres anglais comme William Holman Hunt ou Burne Jones que de femmes peintres américaines comme Mary Cassatt. Son objectif était en réalité de mettre en évidence l'idéologie profondément misogyne du XIXe, sans se soucier des ramifications internationales. [...]
[...] Les idoles de la perversité tentent donc de nouer plusieurs fils conducteurs pour montrer qu'une misogynie virulente sévissait dans tous les domaines culturels. Pour Bram Dijkstra, la conjoncture, marquée par l'avancée frappante des sciences, le développement de l'économie, l'environnement culturel misogyne, était favorable à l'émergence d'un climat intellectuel unique qui allait entreprendre une guerre en règle contre La Femme. 1. De nombreuses occurrences à la littérature : Bram Dijkstra s'est donc intéressé de prés à certaines œuvres littéraires comme celles de Zola ou de Tennyson qui étaient d'une rare misogynie. [...]
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