Le « labour intensive » - à savoir la petite production artisanale et domestique ? constitue, au XIXe siècle, le moteur de la croissance économique. Si l'usine existe déjà, jusqu'aux années 1880, le monde ouvrier est avant tout celui des petits métiers.
De fait, vers 1850, la petite production artisanale représente environ 70-75% de la force de travail, et est à l'origine de 60% de la valeur totale de la production industrielle, ce qui est considérable (...)
[...] Résumé d'ouvrage : - Le Monde du travail en France, 1850-1950 Alain Dewerpe Présentation générale L'auteur, Alain Dewerpe, spécialiste de l'histoire du monde ouvrier, est directeur à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS). Il a également publié d'autres ouvrages consacrés à la question ouvrière : L'industrie aux champs, La fabrique des prolétaires, Les ouvriers de la manufacture d'Oberkampf à Jouve en Josas. L'ouvrage Le Monde du travail en France est fondamentalement centré sur la classe ouvrière française, dont l'auteur explore les origines multiples : il s'attache à montrer combien l'hétérogénéité intrinsèque de la sphère ouvrière s'avère un élément essentiel de son identité, au XIXe siècle tout particulièrement, même si l'unité du monde ouvrier se verra renforcée par le développement de la grande usine, ainsi que l'apparition de nouvelles méthodes de travail, notamment axées sur la rationalisation du travail, dans le cadre du fordisme. [...]
[...] Une autre tension émerge, au niveau du processus de la fabrique collective : des conflits peuvent naitre entre les ouvriers et les contremaitres, concernant les salaires et la qualité des produits notamment. Dans les campagnes, l'on assiste, des années 1840 à 1880, une lente désindustrialisation se produit : la main-d'œuvre rurale est attirée par la ville. Les industriels se multiplient : l'industrie, en phase de croissance, requiert des modes de gestion spécifiques. Tout un système social se met donc progressivement en place : l'usine nécessite une nouvelle organisation et devient une institution répressive. Aussi les conditions de travail ouvrier sont-elles particulièrement difficiles et précaires à la fin du XIXe siècle. [...]
[...] Les nombreuses luttes ouvrières connaissent des résultats contrastés ; reste que l'Etat intervient de plus en plus, chose notamment très frappante lors des accords Matignon de 1936, sous le Front populaire ; lors de ces Accords, les nationalisations ont par ailleurs permis de réduire le pouvoir des patrons, tandis que la protection s'est améliorée grâce à l'apparition d'un système de sécurité sociale. Conclusion De la lecture de cet ouvrage, l'on peut dégager trois problématiques essentielles, dans l'étude du monde ouvrier : o La place fondamentale jouée par le procès de travail o La question du marché du travail o L'existence d'une culture ouvrière, d'une identité spécifique à cette classe. [...]
[...] Si l'usine existe déjà, jusqu'aux années 1880, le monde ouvrier est avant tout celui des petits métiers. De fait, vers 1850, la petite production artisanale représente environ 70-75% de la force de travail, et est à l'origine de 60% de la valeur totale de la production industrielle, ce qui est considérable. La sphère industrielle se renforce cependant sous le Second Empire de Napoléon III. Dans la première moitié du XIXe siècle, le monde de l'industrialisation française se déploie selon une forme spécifique : celle des métiers, transmis d'un ouvrier à l'autre par un apprentissage. [...]
[...] Usines et prolétaires (des années 1880 à la veille de la Première Guerre mondiale) Jusqu'à la guerre, l'économie est dans une phase de croissance ; l'industrie se caractérise de plus en plus par une concentration géographique croissante : de véritables régions industrielles se forment, comme la Lorraine. Cependant, la croissance démographique, relativement faible, contraint les employeurs à puiser leur main-d'œuvre parmi les femmes et les étrangers. Les lois ouvrières de la Troisième république attestent d'une rupture avec le libéralisme modéré, par l'effort législatif dont elles témoignent (loi du 21 mars sur les syndicats notamment). Les années 1880 voient la grande usine, usine nouvelle apparaître : une bureaucratisation de l'entreprise industrielle se développe, accompagnée d'une nouvelle conception de la rentabilité de l'environnement du travail industriel. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture