Exposé sur le livre de Christopher R. Browning, Des hommes ordinaires - Le 101ème bataillon de réserve de la police allemande et la Solution finale en Pologne.
[...] Le 17 août, les hommes de la 2e compagnie se rendent à Lomazy. Le quartier juif doit être évacué. Dès son arrivée, un contingent de Hiwis (volontaires recrutés parmi la population des territoires occupés d'Europe de l'Est qui servirent d'auxiliaires dans la Wehrmacht), dirigé par un officier SS allemand, fait une pause pour boire de la vodka. Une fosse est creusée en forêt puis les policiers amènent les Juifs. Ceux qui tombent en route sont abattus sur-le-champ. Les Hiwis étant de plus en plus soûls, les policiers doivent former des pelotons de tir. [...]
[...] Finalement, c'est à l'abattement, au ressentiment et à l'amertume de la majorité des hommes, qu'ils aient tué ou pas, que le commandant et ses supérieurs ont dû faire face. La décision fut prise d'affecter le bataillon à des opérations d'évacuation des ghettos et de déportation. Le bataillon serait alors assisté de Trawnikis, chargés des exécutions. Cette répartition du travail devait permettre aux policiers du 101e bataillon de s'habituer à l'application de la Solution finale et les endurcir pour les prochaines exécutions. [...]
[...] Ainsi, tous ces éléments qui ont pu contribuer à faire des policiers du 101e bataillon de réserve des tueurs, sont toujours présents. Ce qui implique que d'autres groupes humains pourraient faire la même chose (on peut par exemple penser au génocide rwandais). La réelle question que soulève cette étude de CB est donc de savoir si un tel malheur pourrait de nouveau arrivé, si les hommes actuels peuvent se transformer en monstres, à l'image des hommes du 101° bataillon. Sources : http://www.seminaireshoah.org/Fiche-de-LectureChristopher-R-BROWNING-Des- hommes-ordinaires-Le-101e-bataillon-de-reserve-de-la-police-allemande-et- la_a96.html Christopher R. [...]
[...] * La participation directe du bataillon à la solution finale reprend fin septembre 1942. Des fusillades ont lieux à Serokomla et Talcyn. Il y a près de 500 victimes. On notera que lors de la 2ème fusillade, le commandant Trapp n'est plus l'homme pleurnichard de Jozefow, il semble s'être adapté à cette tâche (en tuant plus de juifs que demandé). Pendant l'automne 1942, le bataillon est responsable de la déportation d'au minimum juifs, et de la mort directe de 1000 juifs. [...]
[...] Néanmoins, il semble que pour certains, dont l'esprit ne semble pas être affecté par les tueries, le corps réagisse à ces massacres. On peut par exemple s'interroger, sur le cas du capitaine Hoffmann qui tombait réellement malade à chaque opération importante. Il expliquait ces problèmes de santé par une réaction à un vaccin, puis pendant l'enquête par la tension psychologique due à Jozefow. Néanmoins, il ne se défila jamais. *Lors des chasses aux Juifs, les policiers se retrouvent face à leurs victimes comme à Jozefow. [...]
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