De la démocratie en Amérique, Le despotisme démocratique - Alexis de Tocqueville (1835)

Thèmes abordés

De la démocratie en Amérique, Le despotisme démocratique, Alexis de Tocqueville, société démocratique, critique, liberté, égalité

Résumé du document

Le despotisme démocratique constitue la quatrième partie de l'ouvrage De la démocratie en Amérique et explore les dangers que la société démocratique comporte pour les individus. Son titre, qui semble constituer à première vue un oxymore, amorce une réflexion sur le devenir de la liberté dans une société dont la valeur et le projet sont l'égalité entre ses citoyens. [...]
La thèse principale du livre d'Alexis de Tocqueville consiste à supposer que la recherche de l'égalité, qui constitue le principe de la société démocratique, risque de faire préférer aux hommes l'égalité à la liberté.

Extraits

[...] Pourtant, cette transformation de l'Etat libéral modelé sur ses prérogatives du 19ème siècle en un Etat-providence n'a pas signé l'avènement d'un despotisme démocratique tel que le craignait Tocqueville. Certes, les solidarités familiales, amicales et villageoises ont diminués, mais l'espérance de vie et l'accès à la culture se sont accrus pour des classes sociales qui en étaient autrefois privées. En ce sens, l'Etat social constitue également une garantie de l'accroissement des libertés individuelles. Si l'autonomisation des individus permet en théorie aux personnes de s'éloigner les unes des autres - une des craintes principales de Tocqueville dans les faits, l'Etat-providence a également renforcé l'interdépendance des citoyens. [...]

[...] De ce point de vue, Le despotisme démocratique analyse la façon dont le système démocratique dépossède progressivement les citoyens de leur sens de l'initiative pour les laisser vaquer à des occupations privées. Selon Tocqueville, la liberté politique risque donc fort dans ce contexte de disparaître au profit d'une lente égalisation des conditions sociales. Pour le démontrer, le philosophe prend notamment l'exemple de l'intervention de l'Etat dans des domaines relevant de la vie privée, comme l'héritage ou, de manière plus symptomatique, l'éducation. [...]

[...] Dans ce sens, la réflexion de Tocqueville propose l'idée que la démocratie ne signifie pas nécessairement la liberté. Analyse de la pertinence des critiques de Tocqueville concernant la démocratie, au regard de l'évolution des sociétés démocratiques contemporaines Historien et analyste de l'Ancien Régime, Alexis de Tocqueville s'interroge sur les nouvelles formes que pourrait prendre le despotisme dans un régime où le pouvoir appartient au peuple et non à un roi. De ce point de vue, certaines de ses analyses ont été confirmé par le développement des sociétés démocratiques. [...]

[...] De la même manière, la crainte d'une disparition progressive de la liberté politique semble avoir trouvé une confirmation selon certains analystes d'obédience libérale dans la figure de l'Etat Providence. Selon eux en effet, l'Etat providence, à force de prendre en charge les risques sociaux, sanitaires, familiaux et légaux, annulerait l'initiative individuelle au profit d'une prise en charge de plus en plus étendue des individus. Cette tendance se vérifie effectivement du point de vue de la santé et de la vieillesse, pour lesquelles la cellule familiale ne joue plus le rôle de protection qu'elle jouait par exemple avant l'instauration de la Sécurité Sociale en lendemain de la 2nde guerre mondiale. [...]

[...] Il meurt des suites d'une tuberculose le 16 avril 1859. Résumé de la thèse « Le despotisme démocratique » Le despotisme démocratique constitue la quatrième partie de l'ouvrage De la démocratie en Amérique et explore les dangers que la société démocratique comporte pour les individus. Son titre, qui semble constituer à première vue un oxymore, amorce une réflexion sur le devenir de la liberté dans une société dont la valeur et le projet sont l'égalité entre ses citoyens. La thèse principale du livre d'Alexis de Tocqueville consiste à supposer que la recherche de l'égalité, qui constitue le principe de la société démocratique, risque de faire préférer aux hommes l'égalité à la liberté. [...]