Marc Michel, historien français spécialiste des empires coloniaux revient sur l'histoire des colonies, de leur apogée, à leur disparition inattendue dans la douleur seulement quelques années plus tard. Au-delà de cette étude de la colonisation, l'auteur nous propose un regard nouveau sur ces pays qui composent désormais le « Tiers-Monde ».
Comment expliquer l'implosion d'empires pourtant jugés acquis ? Comment expliquer l'échec d'indépendance pourtant réfléchies et préparées ? Ces indépendances étaient-elles vouées dès le début à l'échec ?
[...] Dès 1946, Churchill annonçait qu'un “rideau de s'abattait sur l'Europe ; le monde était divisé en deux blocs. Cependant, la décolonisation du Moyen-Orient, celle de l'Inde et même celle de l'Indonésie se plaça beaucoup plus dans une perspective d'affrontements entre nationalismes et colonialisme qu'entre communisme et colonialisme. Chapitre 7 : la fin des Indes impériales La liquidation des Indes anglaises 38 De l'Inde britannique à l'indépendance L'Inde en 1945. Les deux dernières années de la guerre avaient été marquées par des épreuves considérables pour l'Inde : famine en 1943 au Bengale, chefs politiques en prison, attentats contre les soldats britanniques. [...]
[...] L'indépendance de l'île de Zanzibar fit éclater les tensions entre la majorité noire ( habitants) et l'oligarchie arabe. La menace d'une déstabilisation de la région fut écartée pour deux raisons : le rattachement de Zanzibar au Tanganyika pour constituer la Tanzanie ; l'absence d'intérêts stratégiques de l'Union soviétique dans l'océan Indien. En Ouganda, le seul risque qui existait était celui de l'éclatement de l'entité territoriale sous la pression des forces ethniques centrifuges. Ici, la politique britannique avait privilégiée la monarchie et l'aristocratie ganda au détriment des autres groupes ethniques. [...]
[...] Le bloc anticolonialiste se scinda, la majorité des pays latino-américains ayant choisi de composer. La neutralisation de l'offensive onusienne. En 1952, les pays arabes demandèrent l'inscription de l'affaire tunisienne à l'ordre du jour de l'Assemblée générale. Cependant, en décembre 1952, la proposition arabo- asiatique de créer une commission des “bons offices” était rejetée au profit d'une mention latino-américaine exprimant “l'espoir que les parties poursuivront sans retard leurs négociations”. La France multiplia ses efforts auprès des Américains et des Britanniques pour éviter des condamnations à l'ONU. [...]
[...] La solution d'une fédération “multiraciale” était à l'évidence dépassée. Un changement radical de politique en faveur des majorités noires était à prévoir. Les négociations avec Banda et Kaunda furent longues et laborieuses ; les résistances des Blancs assez efficaces pour entraîner 90 parlementaires conservateurs à voter une motion de défiance au gouvernement en février 1961. Le Nyassaland et la Rhodésie du Nord se virent reconnaître par la GB le droit de faire sécession de la fédération, en décembre 1962 et en mars 1963. [...]
[...] Dès 1943, l'Aramco avait obtenu la protection du gouvernement des Etats-Unis. Mais la rivalité pétrolière avec la GB fut écartée par la signature d'un accord anglo-américain en 1944. Elle réapparut cependant au lendemain du conflit, à travers une forte opposition sur deux conceptions opposées de l'aide financière : politique de subsides politique d'investissements capitalistes (Etats-Unis). Ainsi les revenus du pétrole destinaient l'Arabie Saoudite à entrer dans la sphère d'influence américaine. En 1948, lors de la Première Guerre arabo-israélienne, les Américains assurèrent Ibn Saoud de leur soutien indéfectible à l'intégrité et à l'indépendance de son territoire. [...]
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