Dans cet ouvrage, Marc MICHEL, professeur d'histoire à la faculté d'Aix-Marseille, nous montre comment les différentes situations que connaitra le monde au cours de « ce long vingtième siècle » sont, pour la plupart, à l'origine des décolonisations, elles mêmes à la base de l'émergence du tiers monde. Le livre est structuré selon deux parties principales : La première développe les remises en causes coloniales et leurs causes alors que la seconde développe les décolonisations européennes de manière plus détaillée.
[...] Les classes moyennes Cette bourgeoisie nationale sorte de petite caste aux dents longues, avide et vorace, dominée par l'esprit gagne-petit et qui s'accommode des dividendes de l'ancienne coloniale (d'après Frantz Fanon), jouèrent un rôle primordial dans l'apparition des nationalismes et furent nombreuses à prendre les rennes des Etats postcoloniaux. Composées des classes moyennes (cadres, instituteurs, anciens agents de l'administration coloniale, médecins auxiliaires), ces bourgeoisies se sont créées de toutes pièces et n'ont qu'un partiel héritage avec les anciennes bourgeoisies précoloniales. [...]
[...] Les contestations nationalistes On distinguera trois types de contestations nationalistes par rapport au désir d'indépendance : la réussite (très rare), la montée en puissance et l'écrasement, tous illustrés par des exemples. La réussite limitée : le cas égyptien. Dès 1919, le WAFD (contestation nationale) de Sa' ad Zaghloul le père des Egyptiens monte en puissance et n'a de cesse de s'agiter en demandant son indépendance. Le WAFD est de plus en plus soutenu et porté au pouvoir par élections en 1922. [...]
[...] Les puissances coloniales mirent en place une politique intercoloniale afin de répondre à l'ONU et aux autres super-puissances. Mais la politique intercoloniales souffrait de trois faiblesses. Une géopolitique qui ne rendait cette politique applicable qu'à l'Afrique Noire, une d'ordre structurel car cette politique n'avait jamais pour optique la résolution globale des problèmes coloniaux, et la dernière était d'ordre politique car elle reflétait les divergences fondamentales sur l'avenir des peuples colonisés. Décolonisation et Guerre froide dans le Sud-Est asiatique Les rivalités entre systèmes idéologiques concurrents ne firent pas irruption en 1949-1950 dans la décolonisation du Sud-Est asiatique (Indonésie, Malaisie, Indochine). [...]
[...] La France, elle, souhaite à tout prix conserver son Empire et cherche à l'unir de plus en plus autour de la métropole. Elle le considère comme le principal moyen de lui faire retrouver la place qui lui est due au rang des principales puissances mondiales. Enfin, la politique de rapprochement entre la France et ses colonies avait été clairement posée par le général De Gaulle lors de la conférence de Brazzaville en 1944 et le gouvernement provisoire refuse catégoriquement de la modifier. [...]
[...] Cependant, on peut distinguer trois types de situations des élites : Des élites exclues du jeu politique et social, des élites adaptées et des élites renforcées. L'exclusion des anciennes élites est en apparence le résultat normal de la domination coloniale et, si c'est la réalité dans certains cas Indochine, Tunisie, Inde britannique), l'adaptation des élites dans le but d'un commandement commun et administré est beaucoup plus rependue (AEF et AOF notamment). Enfin, dans certains cas (en Afrique Noire notamment), on a préféré renforcer certaines élites au préalable faibles pour collaborer avec elle après avoir installé leur pouvoir mais l'effet escompté n'a pas toujours été (Ouganda et Nigeria où les élites sont trop détachées du peuple et rapprochées des colons pour servir d'intermédiaire). [...]
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