The Debate on the Rise of the British Empire, Anthony Webster, Empire britannique, impérialisme, post-colonial
Anthony Webster est un historien britannique. Il a soutenu sa thèse en 1993 à l'université de Birmingham, et se trouve actuellement à la tête du département d'histoire de la John Moores University de Liverpool. C'est un spécialiste de « l'histoire impériale » (imperial history) britannique et particulièrement dans sa dimension économique et commerciale aux XVIIIe et XIXe siècles. Il rédige actuellement un ouvrage sur les derniers temps de la compagnie des Indes orientales (The Twilight of the East India Company: Anglo-Asian Commerce and Politics 1790-1860).
[...] Penser l'empire après l'empire A. Gallagher et Robinson : empire informel et périphérie Selon Webster c'est la décolonisation qui a permis aux historiens de s'attaquer à la question de l'empire de manière plus scientifique. La véritable révolution copernicienne intervient en 1953 dans un article de John Gallagher et Ronald Robinson intitulé The imperialism of free trade Ces deux universitaires ont contribué à redéfinir la géographie comme la chronologie de l'impérialisme britannique. Jusqu'alors l'historiographie traditionnelle divisait l'histoire impériale en trois temps : un premier impérialisme mercantiliste (1583-1815) ; une parenthèse mi-victorienne d'anti-impérialisme libéral (1830-1860) ; et un Nouvel impérialisme victorien tardif (1860-1914). [...]
[...] C'est aussi la vision du libéral Charles Dilke dans son ouvrage Greater Britain, qui voit dans les dominions l'avenir d'une culture britannique au sens large. Sir John Seeley reprit ce concept pour développer l'idée d'une Fédération impériale, un projet qui ne déplaît pas à certains libéraux comme Joseph Chamberlain (certes, marginal au sein de son parti) qui fut l'une des figures de proue du nouvel impérialisme des années 1880. Au même moment, le parti tory développe lui aussi la doctrine d'un impérialisme conservateur particulièrement bien représenté par Thomas Carlyle et son élève J.A. [...]
[...] Pollak travailla sur l'influence des marchands britanniques de Rangoon dans le déclenchement de la guerre anglo- birmane de 1851. Ou encore Christopher Bayly qui a montré comment le coût des conquêtes militaires de la Compagnie des Indes entraînait régulièrement la recherche de nouvelles conquêtes (thèse du fiscalisme militaire La thèse de Gallagher et Robinson a aussi suscité de nombreuses critiques. Ainsi l'historien économique Platt a souligné que le pouvoir d'achat des populations de l'empire informel ne le permettait que rarement de consommer des biens britanniques, et que par conséquent la dépendance commerciale était à minorer. [...]
[...] Collingham a démontré dans son ouvrage Imperial Bodies les fluctuations dans les relations des Britanniques avec la culture indienne au moment du Raj. Il note qu'à la grande époque de l'EIC [XVIIIe siècle], les Britanniques optaient volontiers pour un corps indianisé Vêtus à l'indienne, consommant la cuisine locale, et pratiquant des relations sexuelles avec les autochtones, ils ne laissaient transparaître aucun signe de haine ou de mépris. Mais au cours du XIXe siècle, des attitudes plus ouvertement racistes et ségrégationnistes se développèrent. [...]
[...] Néanmoins, comme Paul Rich l'a montré Race and Empire in British Politics, des facteurs ont limité l'expansion de ces idées au contraire de l'Europe continentale : la confiance de la classe moyenne en le libéralisme et la possibilité de réforme ainsi que sa grande méfiance envers les intellectuels ont prévenu l'émergence d'une théorie sociale raciste dominante. Enfin, pour en finir avec l'histoire culturelle de l'empire, on citera le travail de John Mackenzie qui a identifié l'émergence d'une culture impériale populaire à travers la littérature, les pièces de théâtre et comédies musicales, bandes dessinées, chansons, etc. exaltant les hauts faits de héros coloniaux comme le Général Gordon. [...]
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