Cet ouvrage retrace l'histoire de la guillotine, à commencer par la proposition de Guillotin, sa fabrication en 1792, mais aussi sur les effets que produit la guillotine, aussi bien sur le corps que sur l'image qu'elle transmet, et pour finir la mise en scène qui accompagnait une exécution. L'auteur de cet ouvrage est Daniel Arasse, il est né en 1944 à Paris et est historien de l'art et italianophile. Il étudie à l'Ecole Normale Supérieure à partir de 1965, obtient l'agrégation de lettres classiques et entame une thèse.
La guillotine était à la fois un outil politique et une image de la Révolution dans sa phase la plus radicale, et représentait dans son horreur, un parfait égalitarisme dans la société. Elle naît dans le contexte de la Révolution française ; et Guillotin la propose car la peine de mort à l'époque était pour lui brutale et douloureuse, et il aspira à adoucir les souffrances, tout en maintenant la valeur d'exemple du châtiment suprême, ce qui allait dans le sens de ses contemporains les plus éclairés. Quelle est l'histoire de la guillotine et quelles sont son action et son image sur les contemporains ?
[...] Certaines phrases sont célèbres même si l'authenticité ne peut pas être vérifiée, puisque la société de cette période ne retient ou n'entend pas tout. Ainsi, les derniers mots de Louis XVI sont ceux d'un monstre qui ne veut pas mourir pour les républicains, alors que les royalistes ont une tout autre version. Mais ces derniers mots permettent au personnage principal de clamer une dernière fois ses convictions par exemple. L'échafaud est donc une partie de la mise en scène, et c'est là que l'on entend pour la dernière fois l'acteur principal s'exprimer. [...]
[...] Le dernier reproche fait est la désacralisation de la mise à mort. Les anciennes souffrances subies par les condamnés leur permettaient d'expier leurs fautes. Désormais, la condamnation est laïque, dans l'esprit de la Révolution, et donc sans souffrance pour l'exécuter. II Les usages de la guillotine Un outil politique La guillotine est utilisée comme instrument de destruction de l'ancien régime. Des formules sont utilisées pour décrire la guillotine, et celles-ci proviennent clairement des rituels de la religion d'Ancien Régime. Hébert utilise l'expression de sainte guillotine certainement à l'origine dans un but provocateur, mais très rapidement, l'expression arrive presque à faire partie du langage administratif de la Révolution. [...]
[...] Conclusion La guillotine est fabriquée en période crise qu'est la Révolution. Elle l'est dans le but de répondre à une volonté des contemporains qui souhaite adoucir les supplices des condamnés, car à l'époque de la préRévolution, les exécutions sont encore brutales et douloureuses. Mais le rôle premier de la guillotine va être détourné pour finalement faire de la machine un instrument politique au service du gouvernement révolutionnaire principalement pendant la période de la Terreur. Son usage devient donc strictement politique et elle permet de faire passer les principes de la Révolution et d'effacer les coutumes d'Ancien Régime. [...]
[...] En effet, l'Assemblée craint les réactions diverses d'une population dont on bouleverse les pratiques sociales. On constate aussi que la guillotine est une des premières machines avec laquelle il y a une conception économique de la rentabilité de production en fonction du temps de travail. En effet, c'est pendant la grande Terreur qu'il y a pour la première fois une volonté de cadence de fonctionnement, avec un rythme du bourreau, et où certains souhaiteraient une amélioration des performances de l'outil. C'est une véritable conscience préindustrielle qui se met en place autour de la guillotine. [...]
[...] La proposition que fit Guillotin était donc dans un but réel d'humanité. Il proposa l'amélioration de machines servant à décapiter déjà utilisées en Italie ou en Allemagne, pour une mort plus douce, de façon à annuler la souffrance du condamné. L'humanité dans ce cas-là prenait pour lui plusieurs sens. Tout d'abord l'humanité pour le condamné qui souffrait moins, pour le public qui observait un spectacle moins barbare et sanglant, et pour le bourreau qui n'était plus l'acteur principal de la mort. [...]
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