Christophe Charle, 50 ans, est professeur d'histoire contemporaine à l'Université de Paris I et directeur de l'Institut d'Histoire Moderne et Contemporaine. Ses premiers travaux ont été consacrés à l'histoire sociale des élites et des intellectuels en France. Depuis une dizaine d'années, à la croisée de l'histoire sociale et culturelle, il s'est orienté vers une histoire comparative européenne. Dans ses derniers ouvrages, notamment La Crise des Sociétés Impériales (mars 2001), il revisite les spécificités sociales et culturelles françaises dans le cadre de l'Europe. Il a reçu la Médaille d'Argent du CNRS 2001, qui distingue un chercheur pour l'originalité, la qualité et l'importance de ses travaux, reconnus sur le plan national et international.
[...] La Crise des Sociétés Impériales: Allemagne, France, Angleterre : 1900- 1940. Christophe Charle Présentation Christophe Charle ans, est professeur d'histoire contemporaine à l'Université de Paris I et directeur de l'Institut d'Histoire Moderne et Contemporaine. Ses premiers travaux ont été consacrés à l'histoire sociale des élites et des intellectuels en France. Depuis une dizaine d'années, à la croisée de l'histoire sociale et culturelle, il s'est orienté vers une histoire comparative européenne. Dans ses derniers ouvrages, notamment La Crise des Sociétés Impériales (mars 2001), il revisite les spécificités sociales et culturelles françaises dans le cadre de l'Europe. [...]
[...] Les inégalités de revenus allemandes ont eu tendance à s'accentuer entre 1900 et 1914 b. Le contraste Français En France, il existe un contraste important entre la réalité et le discours officiel républicain. Ainsi, entre 1902 et des Français sont décédés sans rien laisser à leurs descendants. En terme de revenus, seulement un Français sur dix mille dépasse francs-or, soit le traitement d'un haut fonctionnaire. Christophe Charle rend compte de ces inégalités en évoquant le système fiscal, le comportement démographique, les possibilités inégales d'épargne ou la conjoncture économique. [...]
[...] Une classe ouvrière dominée en Grande Bretagne Christophe Charle souligne que la classe ouvrière britannique est une énigme : elle est plus nombreuse qu'en Allemagne et en France, mais elle reste divisée et occupe une position dominée dans la structure sociale et politique, malgré son haut degré d'organisation. Les travailleurs britanniques, qui représentent 60% de la population active, privilégient un réformisme durable à la révolution. Il existe deux modes d'organisation ouvrière et deux stratégies politiques. Elles opposent les industries complexes, où les syndicats regroupent des minorités capables de bloquer le processus de production pour remporter des avantages salariaux, aux industries de main d'œuvre moins qualifiée, où les syndicats de masse mènent des actions longues et régionales pour faire céder les employeurs. [...]
[...] La croyance en la nécessité de se conformer à cet ordre social sous peine de catastrophe est entretenue, il s'agit même de le défendre. Des modèles d'identification dans les situations dramatiques sont répandus et diffusent l'idée selon laquelle tous les gens ordinaires peuvent être des héros. Ainsi, lorsque les sociétés impériales entrent en guerre, l'ensemble de leur population se mobilise pour faire face à la menace externe Les fragilités sous jacentes Malgré cette unification apparente, des fragilités sous-jacentes demeurent comme celle du compromis social allemand où toutes les forces secrètes des deux sociétés libérales sont en proie à des divisions multiples apparentes Ces fragilités expliquent le fléchissement de la loyauté nationale lorsque les dirigeants ne parviendront plus à préserver l'acquis communs aux dominants et aux dominés rendant intenable l'hypocrisie du consensus. [...]
[...] Vers 1885, la formation secondaire coûte de 4000 à 8000 marks (5000 à 10000 francs-or), soit plus d'un an de revenu pour les classes moyennes. L'enseignement secondaire reste donc un privilège de classe, même si son expansion permet une certaine ouverture en direction des classes moyennes. Enfin, les universités allemandes, qui connaissent à la fin du XIXème siècle à la fois leur âge d'or et les prémices de leur déclin, amplifient ces clivages culturels. Les étudiants sont pour la plupart d'origine bourgeoise et aristocratique (à hauteur de 70 à issus de familles de membres des professions libérales et de la fonction publique (38 à ou même des classes moyennes. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture