Alain Howiller est l'ancien directeur-rédacteur en chef des Dernières Nouvelles d'Alsace. Il est né le 23 avril 1939 à Strasbourg. Il fait ses études à l'Institut d'Etudes Politiques de Strasbourg, à la faculté de droit et des Sciences Economiques de Strasbourg, à l'Institut français de Contrôle et de Gestion prévisionnelle, il est conférencier du Forum International de Bad Liebenzell/Burg Liebenzell (1957 à 1958) sur les problèmes d'organisation en Europe, entre aux DNA en 1962 comme journaliste stagiaire à la rédaction économique. Il devient chef de la rédaction économique des DNA en 1968, directeur des Dernières Nouvelles d'Alsace dans le Haut-Rhin (1971) à Colmar, directeur-rédacteur en Chef des DNA en 1979, fonction qu'il a quitté 2004. Lors sa carrière, il a réalisé des reportages et enquêtes aux Etats-Unis, en Allemagne, en Ex-URSS, en Europe, en Afrique du Nord, en Chine populaire et au Japon. De 1986-2004 il fut administrateur du centre universitaire d'enseignement supérieur de journalisme de Strasbourg. Aujourd'hui, il est administrateur des Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA, 2005), membre du Conseil d'Administration du « Frankreich-Zentrum » de l'Université de Fribourg-en-Brisgau (2005), Membre de la Commission Supérieure de la Carte d'Identité des Journalistes Professionnels, Président du « Forum Européen de la Culture-Régions Rhénanes » (2004), Président de l'Institut d'Etudes Politiques de Strasbourg (depuis 2002), Administrateur de « l'Association des Amis de l'Université de Strasbourg », Chevalier dans l'Ordre National du Mérite depuis novembre 1997 (ministère de la culture et de la communication) et Chevalier de la Légion d'Honneur depuis avril 2004 (Présidence de la République). A travers ces éléments de sa biographie, on voit à quel point il est qualifié pour évoquer les relations franco-allemandes. C'est notamment ce qu'il a fait en 2000 dans son ouvrage Entre le coq et l'aigle, géopolitique du Rhin dix ans après la réunification allemande, où il utilise sa position d'Alsacien pour analyser les relations franco-allemandes et leur évolution. Ce livre est intéressant à bien des égards, c'est pourquoi il convient tout d'abord d'en faire un résumé chapitre par chapitre, puis d'analyser les problématiques politiques essentielles qu'il pose et propose.
[...] L'Europe des régions est illusoire tant qu'elle tentera de faire converger des régions de taille différentes dont les institutions représentatives sont dotées de pouvoirs différents. Quant à la gestion de l'Alsace de son passé, douloureux avec l'Allemagne, avec les questions de la collaboration et autres, Howiller cite une banderole déployée par de jeunes manifestants défilant le 16 août 2000 à Munich pour protester contre l'extrême droite en Allemagne : Nous ne pouvons plus changer le passé mais il nous reste à assumer l'avenir Die Vergangenheit können wir nicht mehr ändern, uns bleibt aber noch die Zukunft Pour pouvoir dépasser le passé, il faut le connaître, se le réapproprier et penser à l'avenir avant tout. [...]
[...] Il montre en effet qu'un fait régional peut tout à fait s'intégrer dans une optique d'élucidation conceptuelle nationale et même internationale, et qu'il peut être une source d'information légitime et riche. On est donc ici face à une redéfinition de l'histoire avec l'évocation de toutes ses composantes à diverses échelles, et à une redéfinition du rôle de la région, ici affirmé comme primordial et comme approche tout à fait intéressante d'une situation plus générale qu'elle permet d'expliquer en tant qu'exemple. [...]
[...] Des projets ont été abandonnés au cours du XXème siècle, mais ils restent intéressants à évoquer. On peut notamment parler de celui, forgé à la fin de la seconde guerre mondiale, de déplacer le Rhin pour lui faire intégrer une boucle autour de Kehl, rattachée à Strasbourg, et dès lors située en deçà d'une frontière déplacée. En 1952, il y eut également l'idée de construire sur les hauteurs d'Oberhaubergen une cité européenne susceptible d'accueillir entre trente et cinquante mille personnes venues servie les institutions européennes regroupées. [...]
[...] Les tensions réapparaissent dès le sommet franco-allemand de Mulhouse (30-31 mai 1994) avec la question de l'élargissement à l'Est qui occasionne une nouvelle fois un désaccord entre la France et l'Allemagne sur la question du fédéralisme, que les Français soupçonnent d'être un moyen de véhiculer l'hégémonie allemande. Les Allemands croyaient par ailleurs que les Français avaient fait semblant d'encourager la réunification pour mieux la retarder. Pourtant, le traité de l'Elysée devait souder les deux pays et éviter que l'un puisse être considéré par l'autre comme une menace. Pour Jean-Pierre Chevènement, l'Allemagne rêve toujours du Saint-Empire romain germanique. Elle ne s'est pas encore guérie du déraillement qu'a été le nazisme. L'Allemagne a une conception de la nation qui est celle du Volk, c'est-à-dire d'une conception ethnique. [...]
[...] Il faut attendre juillet 1980 pour revoir un Président français en visite officielle en Allemagne (Valéry Giscard d'Estaing) et septembre 1984 pour voir renaître une forte complicité entre chefs d'Etat, lors de la visite de François Mitterrand et de Helmut Kohl à Verdun. Vingt ans après le traité de l'Elysée, on assiste à une nouvelle volonté franco-allemande de convergence. Jusqu'à la réunification allemande, le mot d'ordre est à l'Allemagne l'économique, à la France la politique ce qui affirme la complémentarité entre les deux Etats. [...]
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