Aux réflexions d'Edmund Burke, à l'origine du mouvement contre-révolutionnaire, font écho les "Considérations sur la France" de Joseph de Maistre. La volonté de ce dernier est de contrer la révolution au nom d'une théocratie politique, plaçant Dieu comme seul souverain possible. "Considérations sur la France" est le titre d'un ouvrage rédigé par de Maistre en 1796 dans un contexte particulier. En effet, l'auteur avait été contraint à l'exil suite à l'entrée des troupes révolutionnaires en Savoie en 1792. Ce livre sera écrit à Lausanne en réponse à l'ouvrage de Benjamin Constant en faveur du Directoire : "De la force du gouvernement actuel et de la nécessité de s'y rallier" (1796).
Selon de Maistre, quels effets la révolution a eu sur la société française et sur les valeurs religieuses? Quel jugement faut-il porter sur la révolution? Sur quelle base la société doit-elle se construire?
Il convient donc d'analyser dans un premier temps les effets pervers qu'a eu, selon de Maistre, la révolution sur l'église et la société française (I), avant d'analyser ensuite l'éloge de la tradition et de l'expérience que fait ici le contre-révolutionnaire (II).
[...] Il reproche aux révolutionnaires d'avoir réduit Dieu à une simple théorie. Et au goût des révolutionnaires pour l'abstrait et l'universel, passant notamment par les notions d'homme, de citoyen, de loi, de constitution, il entend opposer une réalité concrète et particulière. Il défend ainsi un déterminisme dans le prolongement de la politique naturelle de Burke, par opposition au volontarisme rationaliste mis en avant par les révolutionnaires français. Ainsi pour de Maistre, "ce fut un singulier ridicule du dernier siècle que celui de juger de tout d'après les règles abstraites, sans égard à l'expérience. [...]
[...] L'homme a beau essayer de créer quelque chose, cela ne marchera jamais. Seul ce qui est fruit de l'histoire a un caractère durable et fondé; seul ce qui est voulu par Dieu arrivera. Ce providentialisme va notamment le conduire à présenter la révolution comme expiation voulue par Dieu; Napoléon comme l'instrument de la providence; la France comme investie d'une mission religieuse; et la guerre comme une oeuvre divine. Maistre fait ainsi de ses adversaires des "acteurs de la volonté divine". [...]
[...] Les excès de la révolution ne dureront pas, ils joueront en faveur de ses adversaires. De Maistre est également favorable à un retour à la monarchie, synonyme pour lui d'ordre et de vertu. Pour lui, l'histoire nous indique le régime adapté à chaque pays. Il oppose ainsi l'expérience, fruit de l'histoire et véritable bienfait sociétal, à la raison qui a poussé les hommes à se désintéresser de Dieu au profit de la théorie et de la nature humaine. Mais pour de Maistre, quels effets la révolution a eu sur la société française et sur les valeurs religieuses? [...]
[...] "Nul ne peut contrarier les plans du créateur, sans attirer, dans la sphère de son activité, les maux proportionnés à la grandeur de l'attentat, et cette loi appartient plus à la bonté du grand Être qu'à sa justice". Pour de Maistre, la souveraineté doit donc être la souveraineté divine, représentée au travers du Roi. "C'est une loi du monde politique. Dieu fait les rois au pied de la lettre. Il prépare les races royales. Il les mûrit au milieu d'un nuage qui cache leur origine". [...]
[...] La contre-révolution en France : les considérations de Joseph de Maistre Aux réflexions d'Edmund Burke, à l'origine du mouvement contre- révolutionnaire, font écho les "Considérations sur la France" de Joseph de Maistre. La volonté de ce dernier est de contrer la révolution au nom d'une théocratie politique, plaçant Dieu comme seul souverain possible. "Considérations sur la France" est le titre d'un ouvrage rédigé par de Maistre en 1796 dans un contexte particulier. En effet, l'auteur avait été contraint à l'exil suite à l'entrée des troupes révolutionnaires en Savoie en 1792. [...]
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