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Conscience contre violence est une réflexion sur la liberté et la tolérance face à l'autorité commandée par le pasteur libéral de Genève Jean Schorer en 1934, ce dernier étant désireux de populariser le combat mené au XVIe siècle par Sébastien Castellion afin de sauver cette ville d'une théocratie austère.
Il faut noter que cette commande est passée alors que les années 1934 à 1936 marquent le moment de l'Histoire où, partout en Europe, et notamment en Allemagne, la démocratie vacille face au totalitarisme. D'ailleurs, comme Zweig est d'origine juive, il finit par être contraint à l'exil avant de se suicider en 1942, désespéré par la conquête hitlérienne.
[...] En effet, comme l'écrit Stefan Zweig, « chaque époque se choisit un groupe de malheureux sur qui elle puisse déverser la haine qu'elle a accumulée »5. Toutefois, le livre de Zweig n'offre pas une vision pessimiste du monde et des Hommes et se termine au contraire par une fin pleine d'espoir et de foi en l'humanité. En effet, pour Zweig, même si par moments la dictature l'emporte, ce ne sera jamais que temporaire car « avec le temps, la vie s'avère toujours plus forte qu'une doctrine abstraite. [...]
[...] C'est un savant d'origine espagnole aux idées religieuses dissonantes de celles de Calvin. Dès lors, en réponse à sa négation de la Trinité, Calvin va ordonner sa condamnation au bûcher au nom de Dieu, à la suite d'un procès manipulé. C'est cette mort pour « hérésie » ordonnée par Calvin qui va conduire le troisième protagoniste, Sébastien Castellion, à se dresser contre ce dernier. En effet, le 27 octobre 1553, c'est l'exécution de trop pour le profond pacifiste qu'est Castellion, quand bien même Calvin était auparavant admiré et respecté pour ses initiatives religieuses. [...]
[...] Conscience contre violence - Stefan Zweig (1936) Propos introductifs Conscience contre violence, ou Castellion contre Calvin, est un essai rédigé en Allemand par l'écrivain autrichien Stefan Zweig qui fut publié en mai 1936. On doit sa traduction française à Alzir Hella, Stefan Zweig l'ayant désigné lui-même pour réaliser cette tâche. Il fut publié dans la collection Le livre de poche pour la première fois en 2010. Outre des essais, Stefan Zweig est également l'auteur de poèmes, de pièces de théâtre et de nouvelles. [...]
[...] Quand les Genevois ont fait périr Servet, ils ne défendaient pas une doctrine ; ils tuaient un être humain ; on ne prouve pas sa foi en brûlant un homme, mais en se faisant brûler pour elle. »4. Lorsqu'il décide de s'insurger contre Calvin, Castellion sait qu'il prend à son tour le risque de mourir en martyr. Toutefois, il fait preuve du courage nécessaire pour faire triompher la justice et le respect de la liberté de penser. Or, ce courage qui a été admiré et reconnu à son époque, a ensuite été oublié et il faudra attendre la plume de Zweig pour le réhabiliter. [...]
[...] Au travers des deux premiers chapitres1, Zweig s'attache à montrer comment, en seulement quelques années, Calvin réussi à convertir la ville de Genève à la religion protestante et à y établir, au nom de ces préceptes, des règles de vie particulièrement strictes et austères. Calvin y est représenté comme le symbole du fanatisme. En effet, il ne tolère aucun dogme différent du sien et réduit au silence tout opposant. Quand Michel Servet entre en scène, il occupe la place de la victime. [...]
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