Le congrès de Vienne : une refondation de l'Europe 1814-1815, Thierry Lent, 2013, Talleyrand, mouvements nationaux, bataille de Waterloo, Charles de Schwarzenberg, Napoléon, Autriche, Prusse, Empereur François II, Metternich, Nesselrode, Beethoven, séance des Cinq du 28 janvier 1815, confédération germanique, fiche de lecture
Les vainqueurs convoquent un "congrès général" destiné à réorganiser une Europe bouleversée et meurtrie par vingt-deux années de guerres et de dévastations. Ouverte en novembre 1814, cette réunion dura 8 mois et s'acheva par la signature d'un acte final le 9 juin 1815, sous la direction de 4 grandes puissances, Autriche, Russie, Prusse, Angleterre, sous la présidence du chancelier Metternich. On frôla la guerre au sujet du devenir de la Pologne et de la Saxe. La cérémonie de signature se déroula quelques jours avant la bataille de Waterloo (18 juin). L'Empereur avait, si l'on ose dire, sauvé un congrès dont les résultats furent considérables, le moindre n'étant pas d'avoir assuré à l'Europe un siècle sans guerre générale, ce qui n'était quasiment jamais arrivé et ne s'est pas (encore) reproduit.
C'est la création de normes et d'instances communes visant à assurer la pérennité des décisions prises. Ils invitèrent même les princes à doter leurs Etats d'une constitution, façon d'admettre, du bout des lèvres, que les apports de la Révolution et de l'Empire n'étaient pas tous à rejeter. Pourtant, la réunion de Vienne reste, notamment pour les Français et la plupart de leurs historiens, un objet de critiques, presque de dégoût. Sa faute (son crime ?) serait d'avoir imposé la victoire de l'Ancien Régime sur la Révolution et la répression des mouvements nationaux. Pis encore, par ses renoncements et ses "trahisons", Talleyrand aurait contribué à l'abaissement de la France et renforcé la Prusse, ouvrant la voie à sa domination de l'Allemagne et, au-delà, à ses ambitions pangermanistes, mère des guerres mondiales et de tous les malheurs du monde.
[...] Le tsar se considérait comme le chef de la coalition. Il avait repris à son compte la politique traditionnelle de ses prédécesseurs, mâtinée d'une dose de mysticisme Alexandre est convaincu de la nécessité de rechristianiser le monde européen et de construire un nouvel ordre mondial. La guerre de 1812, de son propre aveu, avait entraîné une conversion : le sentiment d'être investi d'une mission quasi divine pouvait le rendre cassant, voire violent. Le tsar et le roi de Prusse paraissaient être en harmonie sur deux sujets très liés qui allaient empoisonner la première phase du congrès : le premier revendiquait la Pologne, le second la Saxe. [...]
[...] Les limites de la Confédération traversaient parfois des États, pour n'y intégrer que leurs régions allemandes : pour l'Empire d'Autriche, le royaume de Hongrie et la quasi-totalité du royaume lombard vénitien en étaient exclus, de même la partie la plus orientale de la Prusse. Le Luxembourg, dépendant du Royaume des Pays-Bas, en faisait seul partie. Une lueur libérale pointait à l'article 13 qui disposait que chaque membre devait avoir une assemblée d'états Les adhérents à la Confédération étaient ainsi invités à se doter d'une Constitution. Cette disposition ne fut pas suivie d'effets immédiats. [...]
[...] Castlereagh : son gouvernement lui fit savoir que le moment était venu d'abandonner l'espoir d'une alliance austro- prussienne pour constituer un axe anglo-autrichien, renversement qui pouvait s'accompagner d'un accord avec la France de Louis XVIII, le seul souverain en lequel nous pouvons avoir une réelle confiance selon le Premier ministre anglais. Les deux hommes n'avaient plus qu'une solution pour mettre fin à ce dangereux imbroglio : s'unir à la France. Ils décidèrent même de lui offrir un rôle surdimensionné. Talleyrand, qui n'attendait que cet appel, mit sa délégation sur le pied de guerre un bluff comme le rappelle E. de Waresquiel, puisqu'il n'avait aucune intention de faire la guerre tout en faisant répéter partout qu'il n'en écartait pas la possibilité (en novembre). [...]
[...] Rien ne leur fut épargné, hôpitaux, universités, musées, champs de bataille, jusqu'aux manufactures viennoises. L'heure de Beethoven. La grande musique viennoise du XVIIIe (Haydn, Mozart, etc.) est particulièrement à l'honneur. On entendit beaucoup Antonio Salieri, compositeur de la cour, très célèbre et respecté, qui était alors bien loin d'être considéré comme aujourd'hui simplement comme l'ombre de Mozart Il présenta d'ailleurs ses jeunes élèves, comme Schubert, alors adolescent. Mais ce fut surtout pour Beethoven que le congrès fut un moment exceptionnel. [...]
[...] Principaux souverains présents François Ier d'Autriche Alexandre Ier de Russie Frédéric-Guillaume III de Prusse Frédéric Ier de Wurtemberg Maximilien-Jospeh Ier de Bavière Frédéric VI du Danemark Directoire PRÉSIDENT Metternich SECRÉTAIRE Gentz COMMISSION DES QUATRE Autriche, Angleterre, Russie, Prusse COMMISSION DES CINQ Autriche, Angleterre, Russie, Prusse, France COMMISSION DES HUIT Autriche, Angleterre, Russie, Prusse, France, Espagne, Portugal, Suède Principaux comités Affaires territoriales Comité pour les affaires d'Allemagne Conférence sur la Confédération germanique Comité des affaires de Suisse Commission pour les affaires de Gênes Commission pour les affaires de Toscane Commission relative au duché de Bouillon Autres questions Conférence sur l'abolition de la traite Conférence sur la libre-circulation des rivières Commission sur les rangs et préséances Commission statistique Autres affaires territoriales. Quatre autres comités : Comité des affaires de Suisse, sort de la Confédération helvétique. Commission pour les affaires de Gênes : la Ligurie, française depuis 1805, sera confiée au roi de Sardaigne (conformément à un article secret du traité de Paris). [...]
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