Algérie, colonisation, FLN, mémoire, histoire française, guerre d'Algérie
L'article de l'historien Claude Liauzu intitulé: « Interrogations sur l'histoire française de la colonisation », paru dans le numéro 46 de la revue Genèses, s'inscrit dans les débats actuels sur l'écriture et l'enseignement de la colonisation française et de la décolonisation en histoire et entre dans le cadre des problématiques d'enseignement abordées en classe de 3ème et de Terminale. Il est centré essentiellement sur l'épisode de la guerre d'Algérie et s'interroge sur le rapport de la société française à son passé colonial avec un ton plutôt militantiste. Son article, rédigé en 15 pages, se divise en 4 périodes chronologiques correspondant aux évolutions historiographiques de l'histoire française de la colonisation. La première partie traite des combats d'historiens dans la guerre d'Algérie. Puis, dans une deuxième partie, il se focalise sur les années 1980-1990. En troisième partie, il présente le paysage contrasté de l'histoire de la colonisation aujourd'hui. Et enfin il traite des perspectives des études post-coloniales. La démarche générale de l'historien est de dénoncer la « guerre des mémoires » qui se développe autour de la colonisation. Au « devoir de mémoire », Liauzu préférait le terme de « devoir d'histoire ». Dans son article, Claude Liauzu confronte plusieurs oeuvres, plusieurs auteurs pour expliciter le débat autour de la colonisation et interroge sur la nécessité de comparer l'histoire française de la colonisation aux études anglo-saxonnes, américaines ou à celles élaborées dans les pays du Sud.
[...] L'émergence du TiersMonde a suscité de nouvelles interrogations sur la remise en cause de la colonisation comme ayant été une mauvaise affaire pour les anciennes colonies. L'auteur conclut sur la nécessité d'accorder l'histoire coloniale française avec les études anglosaxonnes, américaines et post-coloniales. Après avoir dressé les principales lignes de force de l'article de Claude Liauzu, on peut tenter à présent, de le confronter à d'autres points de vue ou à d'autres études pour en dresser les points communs et les différences. [...]
[...] Les Européens d'Algérie s'organisent dès la fin de la guerre en groupes de pression. Ce sont ceux-là qui ont posé les rapatriés en victimes. Les plus extrémistes ont réussi à faire élever des monuments commémoratifs « à la mémoire des victimes de l'Algérie française », c'est-à-dire de l'OAS. Enfin, dans l'exacerbation des mémoires, il y a eu plus tardivement au milieu des années 1980, les Harkis, qui par le biais de leurs enfants, ont revendiqué des réparations pour les pertes et les humiliations subies par leurs pères. [...]
[...] Il partage aussi l'idée que l'enseignement de l'histoire de la colonisation doit répondre aux besoins de connaissance d'une société métamorphosée et plurielle insérée dans l'Europe et dans le monde. L'important pour lui est de se demander si les élèves auront une vue d'ensemble de la colonisation. Par ailleurs, il dénonce le fait de réduire l'histoire des colonisés à celle de victimes, ce qui contribuerait à flatter les communautarismes chez des élèves. Avant la loi du 10 juin 1999 par le Parlement reconnaissant de plein droit la guerre d'Algérie comme étant une guerre, les autorités ont refusé de reconnaître qu'il y avait eu une guerre en Algérie. [...]
[...] On est aussi amené à réagir à une expression qu'il a employé: « plus grande France », qui rappelle l'expression de Greater- Britain de Charles DilkeDilke (Plus GrandeBretagne) qui démontrait l'impérialisme britannique. C'est dans les années 1970, que les travaux importants aboutissent et portent plus spécialement sur les aspects économiques de la colonisation et les transformations sociales. Les années 1970 constituent la période de développement des études tiers-mondistes très centrées sur les problèmes contemporains. C'est dans ces années-là que les historiens ont redécouvert l'importance des acteurs de la colonisation. [...]
[...] Dans le passage sur l'histoire de la colonisation d'aujourd'hui, les progrès des savoirs coloniaux résident dans la réalisation de nombreux travaux résultant de l'histoire culturelle, sur les représentations et l'imaginaire colonial. Ainsi, les colons sont réétudiés en les inscrivant dans leurs rapports avec les indigènes. L'historiographie de la colonisation n'est plus cloisonnée, elle évolue. Dans l'enseignement, l'historien précise qu'en 1959, l'étude des civilisations entre dans les programmes. La décolonisation, selon Liauzu, qui s'est accompagnée de l'entrée des nouvelles nations indépendantes dans le Tiers-Monde, représente un phénomène historique paradoxal. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture