Claude Fohlen, (né en 1922) - a été professeur d'histoire nord-américaine à l'université de la
Sorbonne-Paris I. Tous ses ouvrages concernent l'histoire de l'Amérique : Benjamin Franklin,
l'Américain des Lumières , Histoire de l'esclavage aux Etats-Unis, Canada et États-Unis depuis 1770,
Les pères de la révolution américaine, Les Indiens d'Amérique du nord, Thomas Jefferson, L'Amérique de Roosevelt, Histoire documentaire des États-Unis: de la crise à la victoire.
Il rédige L'Amérique de Roosevelt en 1982. Ce livre de 340 pages, publié dans la collection Notre Siècle est le résultat d'une collaboration (de l'auteur) avec le Charles Warren Center à l'université d'Harvard et le Woodrow Wilson Center à Washington DC, deux sources anglosaxonnes qui n'empêcheront pas le regard critique de C. Fohlen de s'exercer. Les addenda indiquent de façon détaillée les sources bibliographiques de C. Fohlen sur les divers
points abordés dans l'ouvrage. On peut également trouver un index des noms propres ainsi que les tables des matières des illustrations (très présentes dans ce livre).
Dès l'ouverture de cet ouvrage, C. Fohlen insiste sur le caractère expérimental de la politique de Roosevelt pour rappeler, par ce biais, le courage de cet homme face à un pays en crise.
Faudra t-il alors parler d'une politique du tout pour le tout ? Dans tous les cas, la concomitance
des expériences de Roosevelt avec celles que pratique Hitler au pouvoir en Allemagne ont fait
croire à certain que « Roosevelt est un dictateur car les mesures qu'il fait passer au Congrès ne
peuvent être qu'autoritaires, comme en Allemagne ». Mais que penser du fait que, quelques années plus tard, Roosevelt puisse être taxé de pro-soviétisme ? Alors dictateur ou communiste ? Et comment expliquer qu'il ait pu rester treize ans au pouvoir ? La période
rooseveltienne, loin du communisme ou du fascisme marque « l'avènement d'une démocratie plus ouverte, plus fraternelle, interventionniste et donc plus populaire », instaurant ainsi aux U.S.A une politique sociale au niveau fédéral.
Ce livre se propose de voir comment Roosevelt a profondément transformé l'Amérique dans son système de relations sociales et politiques tout en lui donnant le rôle qui lui incombait : assurer la paix au lendemain de la guerre, par des analyses à la fois biographiques, historiques, politiques, économiques et sociales.
[...] Un style nouveau de gouvernement voit le jour dans les institutions publiques comme dans la vie privée du président. A la Maison Blanche la décontraction et l'ouverture sur le monde extérieur marquent une nouvelle fois l'empreinte de Roosevelt. Est-ce par affection que Roosevelt a été élu, lui qui n'avait pas de programme excepté une formule (bien à lui justement) : le New-Deal? Ou bien est-ce pour punir les Républicains que l'on pouvait considérer en partie, comme responsables de la crise de 29? [...]
[...] Le plein-emploi, certes, mais à quelles conditions ? Les femmes, qui prennent la place des hommes dans les usines, et les minorités de couleur n'ont que des postes subalternes. Roosevelt interdit la discrimination dans les industries de guerre par un ordre exécutif. Quelles conséquences entraînent tous ces changements sociaux? La difficulté de loger tous ces migrants arrivés pour travailler. L'Etat intervient en contrôlant l'économie, car il faut geler les salaires et les prix pour éviter l'inflation ; cette mesure interventionniste fut difficilement acceptée. [...]
[...] Plutôt que de grandes promesses exprimées sous forme de programme, Roosevelt n'aura pas peur des faire des grandes réformes qui s'attaquent à tous les secteurs touchés par la crise. Les banques, l'agriculture, l'industrie . cette intervention de l'Etat dans les secteurs d'activité marque une grande nouveauté pour les Américains habitués au système de pensée libéral. Mais la politique de Roosevelt pouvait-elle être bien acceptée par ces capitalistes qui contrôlaient l'économie ? Il n'y a-t-il pas un paradoxe dans ces interventions qui augmentent les dépenses de l'Etat alors que Roosevelt défendait une stricte économie budgétaire ? Quels furent les effets et développements des premières mesures ? [...]
[...] Comment fut perçu ce mouvement de révolte par les patrons et comment l'Etat réagit-il ? Les grandes firmes n'opposèrent pas de résistance face aux syndicats peut être grâce aux réformes du New Deal auxquelles elles s'étaient habituées. Le gouvernement se contente d'appliquer la loi Wagner et refuse d'intervenir dans les conflits. Faut-il voir ici les limites volontaires de l'interventionnisme étatique ? Ou bien le début d'un certain déclin des effets du New-Deal ? L'année 1937 est marquée par une récession économique. S'agit-il d'une crise ou d'un simple accident passager? [...]
[...] La place centrale que jouent les U.S.A dans les traités internationaux autorise-t-elle à parler de pax americana ? Oui, car Roosevelt et sa volonté de coaliser les alliés à permis de véritables avancées diplomatiques. Quelle conception du monde après guerre Roosevelt avait-il ? Celle d'un monde où la démocratie règne et d'abord au sein de ce conseil de sécurité. Mais il mourut avant de voir son rêve exaucé. Harry Truman le remplace et transcende les différends qui opposaient les U.S.A et l'URSS. La Charte de l'ONU correspond-elle a la vision de Roosevelt ? [...]
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