Réflexion sur l'histoire des mouvements radicalistes en Algérie des années 1930 à nos jours. Entre nation et jihad est l'ouvrage d'un docteur en sciences politiques qui connaît bien la France et l'Algérie (il a étudié et enseigné dans les deux pays). Issu d'une suite de conférences, ce livre d'Omar Carlier est à la fois un livre d'histoire et un livre d'analyse sociologique et politique. Il se propose d'expliciter les fractures actuelles au regard de l'histoire des radicalismes algériens
[...] Le marché et le hammam constituent des lieux d'échange. Le cercle pour les élites et le café pour les masses deviennent de véritables relais de l'opinion et des centres d'élaboration de la société civile. La jeunesse exclue de ces lieux de sociabilité se rassemble tout d'abord de deux manières : par l'école primaire supérieure ou le mouvement scout. Elle émerge comme force sociale distincte au début des années 30 en se caractérisant par une culture propre (mode vestimentaire, sport, ouverture sur le monde par la presse et le cinéma . [...]
[...] Culture, violence, identité. Le coût de la modernité. Chapitre 7 : Nationalisme et populisme Peu étudié jusqu'à présent, le phénomène populiste joue néanmoins un rôle majeur dans l'Algérie nationaliste. Des dirigeants s'inspirent de modèles tels que celui de Mustafa Kemal (Atatürk) ou l'émir Khaled (petit fils d'Abd El Kader). En définitive, deux formations sont identifiées à la personnalité de leur leader : le Parti du Peuple Algérien de Messali Hadj (base populaire forte) et les mouvements successifs liés à Ferrat Abbas : l'Union du Peuple Algérien puis l'Union Démocratique pour le manifeste Algérien (élites intellectuelles et relais associatif dense). [...]
[...] L'homme tranquille renforce l'arabisation et légalise son monopole sur l'ensemble de la vie politique. En instaurant un primat - relatif - de l'économie, il ne met pourtant pas fin à la domination d'une bureaucratie corrompue. Dans l'ensemble, le discours national-populiste se vide de sens, et l'Algérie en 1988 semble pour nombre d'observateurs au bord de l'émeute en raison de la crise économique et de la crise du sens. Chapitre 11 : Religion et politique Le succès du Front Islamique du salut aux élections législatives du 26 décembre 1991 met fin à une tentative de pluralisme en Algérie. [...]
[...] La salle (le syndicat, le cinéma, la brasserie . ) puis le local (confidentiel et clandestin) deviennent des lieux autonomes de politisation. C'est dans ces structures, ancrées dans la ville (maîtrise d'une rue, d'un arrondissement) et liées à l'extérieur (les dirigeants exilés à paris), que se met en place une organisation en parti. La transformation de la salle en local révèle l'évolution partisane : on passe d'une mystique de l'union à une mystique de l'organisation Certains lieux de socialisation locaux resteront plus ou moins étrangers à la politisation. [...]
[...] Résumé Socialisation et mobilisation. La conquête d'un espace politique Chapitre 1 : Classe d'âge et citadinité Le discours politique n'est mobilisateur que dans la mesure où les notions, images et symboles dont il se sert sont intelligibles, assimilables par la population. La spécificité du mouvement nationaliste radical algérien (Parti du Peuple Algérien, Parti Révolutionnaire Nationaliste, Etoile Nord Africaine) repose sur l'origine de sa base sociale : la solidarité de quartier et la jeunesse. Les premières solidarités de proximité sont complexes car elles reposent sur des définitions multiples : spatiale (la rue, la place), ethnique (la région d'origine), religieuse (le lieux de culte choisi est souvent en dehors du quartier), sexuelle (les lieux de sociabilité sont distincts selon le sexe) et une définition sociale (les corporations de métier . [...]
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