Briand, qui a reçu une formation de juriste, se forme à la politique au tournant des XIXe et XXe siècles auprès des socialistes de Jaurès. Après avoir été nommé rapporteur de la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat en 1902 (la loi est votée en 1905), il s'éloigne des socialistes en acceptant de participer à un gouvernement des radicaux en 1905 en tant que ministre de l'instruction publique et des cultes. Il ne sera jamais membre de la SFIO. Durant la guerre, il participe aux gouvernements d'Union Sacrée, et il en dirige même entre 1915 et 1917. Tout au long de sa carrière, il a été 6 fois Président du Conseil, et 13 fois ministre, dont 7 fois ministre des Affaires Etrangères.
A l'issue de la Première Guerre mondiale, il semble, comme de nombreux Français, opter un point de vue plutôt hostile à l'Allemagne. La France a en effet subi de nombreuses pertes humaines et matérielles, et le sentiment qui domine est celui « de faire payer l'Allemagne » (c'est notamment sous sa présidence que la France occupe la rive droite du Rhin). Malgré la tentative de règlement des relations internationales à travers la création de la Société des Nations (SDN) en 1919, celle-là semble avoir au début des années 1920 un faible impact : les Etats-Unis n'en font pas partie, et les difficultés qui composent la politique internationale, notamment les désaccords entre l'Allemagne et la France, la rendent inefficace. La définition des relations entre ces deux pays semble être pourtant déterminante dans la définition des relations internationales, et Briand opère à partir de la deuxième moitié des années 1920 un rapprochement avec son voisin. Le « briandisme » est ainsi associé à une politique visant, dans l'esprit de Genève (de la SDN), à établir une sécurité collective, une certaine juridiction internationale pour éviter la guerre comme règlement des conflits.
- Problématique : Dans quelle mesure Aristide Briand a-t-il tenté de mettre en oeuvre à partir de la deuxième moitié des années 1920 une diplomatie fondée sur un certain pacifisme et la sécurité collective ? (...)
[...] Une commission d'étude de ce projet est créée, présidée par Briand, mais elle n'obtient aucun résultat, d'autant que si l'idée d'une coopération est appréciée, celle d'une union politique et économique à part entière est de plus en plus critiquée et contestée. L'idée est donc abandonnée suite à la mort de Briand en 1932. Conclusion Ainsi, quelques années après la fin de la Première Guerre mondiale, une politique pacifiste du plus jamais ça se met en place. Il s'agit ainsi d'instaurer une sécurité collective, pour favoriser une sécurité nationale. Si au RU, cette politique semble personnifiée par Chamberlain, en Allemagne par Stresemann, en France c'est Aristide Briand qui la développe véritablement. [...]
[...] Le fait que Kellog refuse de limiter cette illégitimité de la guerre aux guerres d'agression place la France dans une situation délicate : en effet en tant que membre de la SDN, la France peut être amenée à participer à des sanctions militaires dans le cas d'une guerre d'agression (cf art du pacte de la SDN notamment). Etendue de cet accord : vers une paix universelle ? Le 27 août 1928 les représentants de 14 Etats sont réunis à Paris pour signer ce pacte de renonciation à la guerre, ou de guerre à la guerre Parmi les représentants se trouvent Briand et Kellog, mais également Stresemann. [...]
[...] II - La mise en place d'une politique de conciliation : Briand, pèlerin de la paix Le traité de Locarno (16 octobre 1925) Briand, qui a été délégué français de la SDN, est nommé en 1925 ministre des Affaires Etrangères, il le reste jusqu'à sa mort en 1932. Il met alors en place sa politique pacifiste, se faisant du RU un allié pour établir un dialogue avec la République de Weimar. Ce dialogue aboutit à une réunion en octobre 1925 des dirigeants allemands, français, anglais, belges et italiens. Plusieurs traités, souvent bilatéraux, sont signés, dont le principal fixe la garantie mutuelle des frontières entre la France et l'Allemagne et entre celle-là et la Belgique moyennant la garantie du Royaume-Uni et de l'Italie. [...]
[...] Cette conférence, qui a lieu en janvier 1922, avec l'Allemagne et le RU de Lloyd George est un échec, car le gouvernement et le Parlement français ont reproché à Briand de faire trop de concessions à l'Allemagne : Briand démissionne. Une conjoncture internationale favorable - 1924, victoire aux élections législatives du Cartel des Gauches, mené par le radical Herriot A. Briand nommé délégué français à la SDN. Or la gauche française est de manière générale plus favorable à une politique pacifiste de règlement des différents internationaux. [...]
[...] L'Allemagne accepte d'entrer à la SDN, moyennant un siège permanent et la non-participation aux sanctions militaires éventuelles. L'entrée de l'Allemagne comme membre permanent de la SDN, en 1926, est un symbole du retour de cette puissance au niveau international et un symbole fort en direction d'une paix internationale durable. C'est l'occasion d'un discours célèbre de Briand en faveur de la paix générale Arrière les fusils, les mitrailleuses, les canon ! Place à la conciliation, à l'arbitrage, à la paix ! cf. brochure, p. [...]
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