L'irruption des populations de masse dans les sociétés européennes au début du XXè siècle perturbe les conditions traditionnelles d'exercice du pouvoir dans le jeu politique européen (jusqu'alors démocraties libérales ou régimes autoritaires classiques). On note également la naissance de partis politiques nouveaux au tournant qui ont pour but d'encadrer ces masses, et finalement la guerre : le communisme (expérience léniniste) et le fascisme (en Italie et en Allemagne).
1. Le problème de l'intégration des masses au début du XXè siècle
1. 1. L'irruption des masses dans le jeu politique
1.1.1. Le tournant de 1880. Avant 1880, la vie politique européenne est le fait des élites : Empires autoritaires en Autriche-Hongrie, Russie, Europe de l'Est et du Sud qui sont des aristocraties terriennes. En Europe occidentale (Allemagne et France) le vote (suffrage universel) devient une délégation accordée par le peuple aux élites regroupées dans les partis constitués de notables.
Or, on note une modification en profondeur des conditions politiques au début des années 1880 : une conscience politique naît au sein des masses (paysans, ouvriers, classes moyennes). Même s'il existe des nuances, ce phénomène touche l'ensemble des pays développés grâce notamment à la diffusion de l'instruction, la réduction de l'analphabétisme, les réseaux ferroviaires (désenclavement régional), le commerce, la presse, la suppression du droit de timbre, des lois libérales, et le service militaire qui draine les paysans vers la ville. Il y a donc diffusion des idées et naissance d'une opinion, même si l'élite gouverne encore.
1.1.2. Naissance des partis de masse. Les partis de masses entendent finalement obtenir par l'action directe, la violence et le coup de force, des avantages propres aux groupes, qui sont des organisations nouvelles de la vie politique. Dans toute l'Europe, on assiste à la naissance de partis socialistes, représentants de la classe ouvrière. Ce sont des mouvements syndicaux, des groupes nationalistes, qui remettent en cause le gouvernement des élites. Il y a aussi une floraison en France des ligues (Ligue des patriotes 1882, Ligue antisémite 1890, Ligue de la Patrie française 1898, Action Française) pour de nouveaux moyens d'expression politique, hostiles au libéralisme, à la bourgeoisie, et pour une nouvelle société hiérarchisée. Les mouvements socialistes et syndicalistes, quant à eux, revendiquent le pouvoir du prolétariat ouvrier (...)
[...] Fiche de lecture La naissance de nouveaux modèles autoritaires : communisme et fascisme. Démocraties, régimes autoritaires et totalitarisme de 1900 à nos jours (Berstein) L'irruption des populations de masse dans les sociétés européennes au début du XXè siècle perturbe les conditions traditionnelles d'exercice du pouvoir dans le jeu politique européen (jusqu'alors démocraties libérales ou régimes autoritaires classiques). On note également la naissance de partis politiques nouveaux au tournant qui ont pour but d'encadrer ces masses, et finalement la guerre : le communisme (expérience léniniste) et le fascisme (en Italie et en Allemagne) Le problème de l'intégration des masses au début du XXè siècle L'irruption des masses dans le jeu politique Le tournant de 1880. [...]
[...] ( Pour l'Europe des vainqueurs : en Italie, on assiste à une exaltation nationaliste en mai 1915 avec les dispositions du traité de Londres pour des gains de territoires (terres irrédentes, domination de l'Adriatique, influence sur l'Albanie, possessions en Asie mineure, ) mais Wilson s'y oppose au nom du principe des nationalités. Une colère profonde émerge et fait naître une importante vague nationaliste qui sape les fondements de la démocratie libérale, lit du fascisme. Par exemple, l'expédition de d'Annunzio sur Fiume instaure une dictature lyrique et exaltée en opposition au gouvernement italien. Il y a exaspération de l'opinion italienne. ( En France : opposition de Wilson et de L. [...]
[...] Des réclusions en Italie du Sud et sur les îles sont instaurées à l'encontre des opposants au régime et des contestataires par une police politique, l'OVRA (Organisation Volontaire pour la Répression de l'Antifascisme) et organisées par un Tribunal spécial de défense de l'Etat - virtuellement totalitaire : l'Etat est nouveau seulement si le pouvoir contrôle les pensées, les croyances. Chaque action, idée doit servir ce tout qu'est la communauté nationale. L'exaltation de l'Etat est prônée et incarne la grandeur à laquelle chacun doit se subordonner par un encadrement stricte mais qui ne s'appui pas sur une mince élite (totalitarisme classique). Ici, il s'appuie sur les masses, mises alors en condition Le nazisme allemand, seconde variante du modèle fasciste La naissance du nazisme. [...]
[...] Le parti fondé est formé par les interventionnistes de gauche, les arditi (hommes des corps francs, héros de guerre), les intellectuels futuristes, et le programme est orienté vers les courants nationaliste et social. On peut attribuer l'émergence publique du phénomène fasciste en 1920 à des phénomènes conjoncturels puisque D. Grandi (dirigeant des Faisceaux) met ses troupes au service des grands propriétaires terriens pour briser enfin la puissance du socialisme et du syndicalisme agraire, contraignant les ouvriers agricoles à adhérer à des syndicats fascistes. Ces mouvements ont une signification politique, et incarne une efficace contre-opposition à la vague révolutionnaire. [...]
[...] subdivisions Au sommet, le parti est composé de deux directions : le PO I (pour saper le pouvoir en place) et le PO II (cabinet fantôme avec sections spécialisée) parti société : enserrer la totalité de la population allemande selon des classes d'âge (Ligue des écoliers nazis pour les moins de 15 ans, Jeunesses hitlériennes jusqu'à 18 ans, Ligue des étudiants nazis), de sexe (Ligue des jeunes filles allemandes, Ligue des femmes allemandes) ou d'appartenance professionnelle (groupement nazi d'avocats, de juristes, ) C'est finalement un parti à vocation de masse, même si le nombre des cadres est supérieur au nombre d'adhérents en 1930. Aussi, la crise de 1931-1933 lance finalement le coup de grâce (faillites, paralysie de l'économie, chômeurs) puisque le parti nazi promet alors un redressement certain Un fascisme ou des fascismes ? Des différences considérables entre fascisme italien et nazisme allemand persistent. [...]
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