Laurent Joffrin est le directeur de la rédaction du Nouvel observateur. Ici, il ne retient que huit batailles napoléoniennes. Mais il adopte une approche originale et différente de ses prédécesseurs : celle du correspondant de guerre. Si les journaux de l'époque napoléonienne se contentaient de reproduire les bulletins de la Grande Armée c'est-à-dire les récits officiels rédigés par Napoléon et son état-major, Laurent Joffrin raconte les batailles sous un angle spécifique : celui de la bataille vécue par le simple soldat, de la bataille dirigée par l'état-major ou encore de la bataille gagnée grâce à des prouesses d'intendance. Sur l'épopée militaire de l'Empire, il existe une littérature technique abondante. Or, ici, Laurent Joffrin a pour ambition d'expliquer à un public de non-spécialiste la stratégie qui a permis à la France de dominer l'Europe pendant plus d'une décennie.
L'ouvrage se présente alors sous la forme de récits de bataille accompagnés de plusieurs cartes retraçant le mouvement des troupes, éclairant les choix tactiques et stratégiques et donnant une vue synthétique de la campagne conduisant à l'affrontement décisif. Mais il présente également la situation politique et géostratégique précédent la bataille. Par conséquent, l'ouvrage apparaît sous une forme attrayante et pédagogique.
[...] Les fantassins de la Grande Armée vont parcourir sept cents kilomètres, soit près de trente par jour en moyenne, avec un sac de trente kilos sur le dos et le fusil de 1777 de quatre kilos à l'épaule. La troupe de 1805 comporte près de 45% de vétérans. Napoléon donne l'exemple. Il descend souvent de son cheval pour marcher avec une compagnie. Sa redingote grise passée sur l'uniforme vert de la Garde ne vise pas seulement à faire contraste avec les maréchaux. [...]
[...] Au soir, les deux beys sont en fuite, ouvrant le Caire à l'armée de Bonaparte. La bataille des Pyramides fut une promenade militaire. Il y a quelques centaines de morts chez les Mamelouks, quelques dizaines chez les Français. Bonaparte organise alors sa conquête. Il proclame l'Egypte libérée et cherche à se concilier avec les Arabes, selon la politique définie par Talleyrand. Mais, les contributions levées au nom des principes de tolérance et d'émancipation mettent la population en rage, alors que l'Islam commande la djihad. [...]
[...] Les médecins de la Grande Armée, comme tous ceux de l'époque, ignorent à peu près tout de la médecine. Seuls les chirurgiens militaires, à force d'expérience, atteignent une certaine efficacité (mais c'est le charcutage non dans les soins). On ne soupçonne pas l'existence des microbes ou des bactéries, encore moins la possibilité d'anesthésier les patients autrement que par un bon coup de gnole. L'hygiène n'existe pas. Pendant la campagne de 1805, le typhus tue nettement plus que les combats. Tous ignorent que le virus se transmet par les poux. [...]
[...] Mais, il faut remarquer que si la célébrité de ces batailles peut être un élément d'explication, Laurent Joffrin ne justifie pas pourquoi son choix s'est porté sur ces huit batailles, puisque après tout il y en a eu d'autres qui auraient mérité tout autant une vulgarisation. De même, s'il montre les faiblesses de Napoléon, l'auteur justifie ses échecs en invoquant le facteur malchance. Mais dans ce cas, le facteur chance pourrait tout aussi bien s'appliquer à ses victoires. Autrement dit, Napoléon porte aussi bien la responsabilité de ses succès que de ses défaites. [...]
[...] Il espère l'arrivée de Ney par le nord au milieu de la journée. Mais, Augereau lancé contre le centre russe, est aveuglé par une tempête de neige, perd sa direction et se fait hacher de flanc. La situation française est critique : l'infanterie russe peut attaquer directement le village où se trouve Napoléon. Un trou creusé par la perte d'Augereau s'est ouvert dans le centre français. Deux colonnes russes s'y dirigent, soutenus par l'artillerie. L'armée française risque d'être coupé en deux. [...]
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