L'auteur, historien spécialiste du XVIIIe siècle et de la Révolution, a écrit cet ouvrage juste avant la commémoration de 1789 afin d'expliquer, de façon didactique, les causes de la prise de la citadelle et démontrer que cet événement résumait toute la Révolution.
L'historien étudie d'abord les origines de la crise qui aboutissent au 14 Juillet, ensuite les événements proprement dits et leurs enchaînements (partie non abordée ici : il s'agit du 4 août et des journées d'octobre). Il défend enfin l'idée que la journée portait toute la Révolution en germe.
[...] En attendant, prétextant les préparatifs nécessaires à la réunion, il fait fermer pour travaux la salle de réunion du tiers. Les députés se réunissent alors dans la salle du Jeu de Paume où ils prêtent serment de rester solidaires. Cependant le roi n'ose pas recourir à la force et invite les ordres privilégiés à se réunir. Les députés se proclament Assemblée Nationale constituante pour définir une nouvelle constitution qui établirait les nouveaux pouvoirs. Le Roi a cédé en apparence mais concentre hommes autour de Paris et Versailles. [...]
[...] La Révolution a recensé parmi les assiégeants 800 personnes ayant constitué officiellement les vainqueurs de la Bastille : la plupart, venant des faubourgs Saint-Antoine, Saint-Paul et Saint-Gervais, étaient inscrits dans la milice bourgeoise et avaient une profession régulière (petits producteurs, artisans, compagnons, salariés de la manufacture et du petit commerce). Le plus jeune avait 8 ans, on compta une seule femme (blanchisseuse) et une soixantaine de soldats. La foule massée aux pieds des murs de la citadelle exigeait la soumission du gouverneur De Launey et la restitution des armes et des munitions. Le chef de la Bastille qui reçut une ambassade (avocat Thuriot) envoyée par l'Hôtel de Ville de Paris (où siégeait le Comité Permanent mis en place le 13 juillet) refusa de se rendre. [...]
[...] En France, la date est associée à l'indépendance nationale, à la liberté et à la démocratie. Or, il a fallu attendre 1880 pour que le 14 juillet soit déclaré Fête Nationale. Sous Vichy, la Fête est transformée en une journée de deuil national. Bibliographie de l'auteur (Guy Chaussinand-Nogaret) Directeur d'études à l'EHESS et spécialiste reconnu du XVIII siècle français et de la Révolution, Guy Chaussinand-Nogaret a notamment écrit Une histoire des Élites (Mouton, 1975), La vie quotidienne des Français sous Louis XV (Hachette, 1975), Le Château de Versailles (Complexes, 1996), Louis XVI, le règne interrompu (Tallandier, 2002) et Les Grands discours parlementaires de la Révolution (Armand Colin, 1995). [...]
[...] La France fut devant son roi comme un enfant mal aimé que le père ne reconnaît pas p III/ Prélude - Bras de fer aux Etats Généraux (le 5 mai, ouverture de la séance). Mais les discours du roi, du garde des sceaux, de Necker ne satisfont pas le tiers car les réformes politiques sont éludées. De plus, la question du vote n'est pas discutée et à chaque ordre est attribué un lieu de réunion particulier. Or, les députés du tiers veulent que les délibérations aient lieu en commun. Seuls quelques nobles et une partie non négligeable du clergé rejoignent leurs positions. [...]
[...] - Importance de l'imaginaire, des rumeurs, des peurs collectives dans le développement du 14 juillet : brillante illustration avec la Grande Peur (peur des brigands) dans les campagnes pendant l'été 89. - Violences qui dépassent vite les objectifs et entraînent l'anarchie : les députés ne sont plus écoutés par la foule, les électeurs du Comité permanent sont impuissants pour arrêter la colère des Parisiens . La prise de la Bastille portait déjà les germes de toute l'évolution ultérieure et l'on ne peut isoler le 14 juillet de l'ensemble du processus révolutionnaire dont il marque la première accélération ; il décida aussi, pour l'avenir, la forme et les moyens d'une révolution qui dès lors céda constamment aux fantasmes que la prise de la Bastille avait révélés : la peur, la violence purificatrice, la logique glacée et cruelle d'une marche en avant irresponsable et aveugle, l'irréalisme du toujours plus, avec son cortège d'horreurs et d'idéalisme suspect, qui tendra de plus en plus à couper la Révolution de ses racines, à substituer aux ambitions légitimes qui l'avaient provoquée, des idéologies qui, en la dénaturant, la précipitèrent vers l'abîme p N.B. [...]
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