Le déroulement de la dépression présente dans le cas de la France plusieurs caractères originaux : la dépression ne se manifeste qu'avec un certain retard, les manifestations de la crise (faillites, recul de la productivité, hausse du chômage) apparaissent de façon progressive et pourtant l'économie française est celle qui aura été le plus sérieusement affectée (...)
[...] Le fait marquant est l'accroissement de la part de la consommation au détriment de l'investissement. Les facteurs d'affaiblissement durable a. Le vieillissement démographique La population totale de la France a complètement stagné sur l'ensemble de la période : 41.7 millions d'habitants en en 1938. Les pertes de guerre ont été compensées dans les années 1920, en partie sous l'influence des mouvements migratoires ; puis la population a complètement cessé de s'accroître (baisse de la mortalité et baisse de la natalité). La mortalité infantile a notamment diminué de moitié entre 1911 et 1936. [...]
[...] Au contraire le secteur tertiaire enregistre un accroissement relatif et absolu. Quant à l'agriculture, sa situation est très différente. La dépression a freiné l'exode rural et la diminution de l'emploi agricole. La production a augmenté en volume, mais l'effondrement des prix a brutalement réduit la valeur de la production. La dépression a donc bouleversé toutes les proportions économiques fondamentales. Le recul le plus spectaculaire est celui du commerce extérieur : les exportations ont diminué de 45% tandis que les importations ont moins fortement diminué, d'où le déficit commercial permanent. [...]
[...] Le vieillissement représente un facteur de rigidité manifeste : les mutations structurelles sont bien plus difficiles au sein d'une population stagnante que dans une population en expansion. b. Repli et fermeture de l'économie française Jusqu'à la guerre de 1914, le commerce extérieur avait constitué un des moteurs de la croissance. La crise de 1929 marque à cet égard une rupture profonde. Cette évolution est en grande partie le résultat d'un cloisonnement de l'économie mondiale. La dépression s'accompagne d'une véritable dislocation des réseaux d'échanges internationaux. [...]
[...] La réduction du temps de travail permettra de réembaucher des chômeurs, qui vont retrouver un revenu, accroître leurs dépenses, et faire jouer ainsi les mécanismes prévus par la théorie du pouvoir d'achat. Cette option pose plusieurs problèmes. Le recrutement effectif de travailleurs supplémentaires implique des charges supplémentaires pour l'entreprise, qui verra de toute façon majoré de 20% le coût horaire de la main d'œuvre. Enfin, on doit prendre en considération le risque d'une limitation quantitative directe de la production par insuffisance de la main d'œuvre. [...]
[...] La France n'a d'ailleurs jamais retrouvé la position financière qui était la sienne avant 1914. Ce déclin contribue à expliquer son repli sur l'Empire colonial. Cela ne signifie pas que l'économie française est progressée vers l'autosuffisance. Elle est affectée d'une dépendance énergétique ancienne et d'une dépendance alimentaire dont les conséquences se révéleront dramatiques pendant la guerre. Le protectionnisme a fait preuve d'une étonnante inefficacité dans ce domaine. c. Recul du marché, alourdissement des charges, passivité de l'Etat L'entre-deux-guerres se caractérise par un nouveau recul de l'influence du marché. [...]
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